Accueil Actualités Réalisation
Scénario
Films Acteurs Photo, Montage
Musique
Repères historiques Ressources documentaires
 
     
     
 

Acteurs

 
 
 
     
 

Wang Baoqiang 王宝强

Présentation

par Brigitte Duzan, 29 janvier 2012

 

L’histoire de Wang Baoqiang (王宝强) est une histoire de conte de fées : celle d’un misérable fils de paysan qui n’avait rien pour réussir au cinéma mais finit par devenir un grand acteur. Son sourire innocent est maintenant une signature qui vaut son pesant d’or, tout comme son nom sur une affiche.

 

Ses débuts n’ont pourtant pas été faciles… En fait, il ressemble aux rôles qu’il crée, c’est peut-être là la raison de son succès.

 

De la ferme aux seconds rôles en passant par le kung-fu

 

Né dans une famille de paysans pauvres dans un petit village du Henan, Wang Baoqiang rêvait, comme tant d’enfants de familles pauvres chinoises, de pouvoir devenir la fierté de ses parents.

 

Wang Baoqiang

 

En acteur de kung-fu

 

A huit ans, il les quitte pour apprendre le kung-fu au temple de Shaolin, site bien connu du Hebei et lieu privilégié de nombre de films d’arts martiaux. Il reste là six ans, à subir un entraînement d’enfer, levé à cinq heures en hiver, quatre en été, et ne revenant dans sa famille que pour la fête du Printemps. Mais il veut devenir acteur.

 

En 2000, il arrive à Pékin avec 500 yuans en poche (60 euros). Il va se poster à l’entrée du studio de Pékin, avec la foule des aspirants à

un petit rôle de figurant, en attendant mieux. Il obtient son premier rôle au bout de quinze jours. Il est payé 50 yuans la journée, ce n’est pas ça qui peut le faire vivre. Il s’engage alors sur un chantier de construction et partage une maison délabrée et sans salle de bains avec cinq autres ouvriers du chantier, pour un loyer de 120 yuans par mois.

 

Penser qu’il puisse un jour devenir acteur semblait des plus improbables : il n’avait ni éducation ni physique de star. Mais il avait une volonté inébranlable. La galère dura deux ans, et pendant ces deux ans, le plus dur fut d’être coupé de sa famille, et surtout de sa mère qu’il n’osait même pas appeler parce qu’il avait honte de n’avoir réussi à rien.

 

Et puis, soudain, en 2002, la chance lui sourit…

 

« Blind Shaft »

 

 

Blind Shaft

 

Le réalisateur Li Yang (李杨) cherchait un jeune acteur amateur pour interpréter le rôle central dans son film « Blind Shaft » (盲井), adapté de la nouvelle « Le puits » (《神木》), de Liu Qingbang (刘庆邦) (1).

 

Il s’agissait de jouer le rôle d’un jeune paysan qui vient travailler dans une mine pour gagner de l’argent, et se retrouve victime d’une tentative d’arnaque aux assurances perpétrée par deux compères qui sont coutumiers du fait et ont une affaire bien rodée. Li Yang fut tout de suite séduit par l’air naturellement naïf et innocent de Wang Baoqiang, un air de jeune paysan mal dégrossi qui convenait parfaitement au rôle.

 

En outre, il fallait descendre dans la mine, et jouer à plusieurs centaines de mètres sous terre ; cela en avait

 

A World Without Thieves

 

Mon frère Shunliu

 

déjà effrayé plus d’un, pas Wang Baoqiang. Il apprit ses lignes par cœur, avec l’aide d’un dictionnaire, en écrivant le pinyin à côté des caractères qu’il ne connaissait pas.

 

Le film lui rapporta le pactole de mille yuans (120 euros), mais surtout le prix du meilleur nouvel acteur aux Golden Horse awards (金马奖). Encore mieux : ce rôle lui valut une invitation à jouer dans le film que préparait Feng Xiaogang (冯小刚).

 

« A World Without Thieves »

 

C’était en 2004, Feng Xiaogang était en train de préparer « A World Without Thieves » (《天下无贼》) qui allait devenir un des sommets de sa carrière. Wang Baoqiang y interprète à nouveau le rôle d’un jeune paysan un peu benêt ; celui-ci voyage avec ses économies en liquide dans ses poches et attire évidemment la convoitise d’une bande de sympathiques truands, dont un Andy Lau (刘德华) méconnaissable, aux côtés de Li Bingbing (李冰冰) et, bien sûr, Ge You (葛优).

 

Wang Baoqiang était lancé. Il n’avait plus besoin de travailler sur les chantiers de construction. Pour remercier Feng Xiaogang, on dit qu’il lui rapporta un sac de riz de chez lui.

 

La consécration populaire par la télévision

 

C’est une série télévisée qui finit de faire de Wang Baoqiang

 

Pub

la célébrité qu’il est aujourd’hui : « Mon frère s’appelle Shunliu » (《我的兄弟叫顺溜》), dans lequel il interprète le rôle d’un jeune soldat pendant la guerre de résistance contre le Japon : un peu lent, un peu maladroit, il finit pourtant par gagner le respect de toute la troupe par ses

efforts, son courage et sa foi inébranlable dans le succès final.

 

Réalisée en 2008, la série a été diffusée sur CCTV pendant l’été 2009. Wang Baoqiang est alors devenue une star dont on s’est disputé les interviews et les autographes. Il tourne depuis lors des spots publicitaires pour des marques de voitures, et il est même devenu une star de la chanson. Il a même, consécration suprême pour l’ancien gamin inculte, prononcé un discours à l’université Fudan, à Shanghai.

 

Depuis lors, il a multiplié les créations de rôles à succès,

 

Lost on Journey

 

Hello M. Shu

 

dont « Lost on Journey » (人在囧途》) en 2010 ou

« Hello ! M. Shu » (hello!树先生》) en 2011.

 

Les medias, cependant, ont critiqué la vie qu’il mène maintenant, et qui ne colle plus avec l’image de villageois mal dégrossi qui l’a rendu célèbre et qu’il continue de jouer au cinéma. Seul son sourire reste le même : celui du paysan content de voir que la récolte s’annonce excellente… mais il n’a plus le temps de revenir aider ses parents à l’engranger, comme il l’a encore fait en 2006.

 

 

 

(1) Voir l’analyse comparée du film et de la nouvelle :

www.chinese-shortstories.com/Adaptations_cinematographiques_LiuQingbang_Le_puits.htm

 

 

 

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Qui sommes-nous ? - Objectifs et mode d’emploi - Contactez-nous - Liens

 

© ChineseMovies.com.fr. Tous droits réservés.

Conception et réalisation : ZHANG Xiaoqiu