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Un documentaire franco-chinois sur l’Homme de Pékin

par Brigitte Duzan, 26 juin 2020  

China Media Group [2], et, côté français, par Franck Riester, ministre de la Culture, au cours de la cérémonie de lancement qui a eu lieu en live-streaming.  

Le documentaire sera filmé par le réalisateur Jacques Malaterre, et c’est Yves Coppens qui en est le conseiller scientifique. Il doit sortir en décembre 2021, car l’année marque le 100^e anniversaire de la découverte du site de l’Homme de Pékin à Zhoukoudian (周口店), à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Pékin. Ce sera aussi l’année croisée France-Chine de la culture et du tourisme.

Le site, datant du Pléistocène, a en effet été découvert en 1921, par des exploitants de carrières. Le premier fossile humain découvert là fut une dent…  Elle fut suivie d’autres et c’est sur la base de ces dents que fut définie en 1927 la nouvelle espèce dite Sinanthropus pekinensis. Des fouilles de grande ampleur ont été menée de 1927 à 1937, livrant quelque deux cents fossiles humains de l’espèce homo erectus, avec des grès et des couches de cendres attestant de l’utilisation du feu. En 1941, les ossements fossiles furent emballés et expédiés vers un port pour être expédiés vers les Etats-Unis pour les protéger de l’invasion japonaise…. Ils ne sont jamais arrivés, et on ne les a jamais retrouvés…

Les fouilles ont repris après la guerre, à partir de 1949, menées dès lors par des chercheurs chinois alors que les nationalités les plus diverses se sont succédé sur le site jusque-là. Le site a été classé en 1987 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, comme ayant « valeur universelle exceptionnelle » [3]. Il livre constamment de nouvelles découvertes, en particulier sur les problèmes de datation [4].

Sans être paléontologue, on devine un sujet en or pour un documentaire, avec suspense et rebondissements, et avec la contribution du professeur Yves Coppens pour l’historique des recherches et les précisions scientifiques. Paléontologue et paléoanthropologue, professeur émérite au Muséum national d'histoire naturelle et au Collège de France, Yves Coppens a fait partie du comité de parrainage du projet « Homme de Pékin » initié en juillet 1994 dans le cadre d’une coopération tripartite entre l'UNESCO, l'Académie des Sciences de Chine et l'association Assistance-Ethno [5]. L’une des particularités de sa pensée, entre autres, est l’accent mis sur la culture dans l’évolution de l’homme, le développement technique et culturel dépassant désormais – selon lui - les transformations biologiques de l’espère humaine.

Shen Haixiong, pour sa part, a souligné l’importance des échanges dans cette longue histoire de migrations, favorisant un partage de connaissances préfigurant la coopération culturelle dont ce documentaire lui-même est l’image. La préhistoire montre déjà, sur des milliers d’années, l’importance fondamentale des relations humaines transcendant les frontières, naturelles au départ, dans le développement de l’espèce humaine.