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Bu Wancang 卜万苍

1903-1974

Présentation

par Brigitte Duzan, 4 novembre 2013

 

Bu Wancang a été l’un des grands réalisateurs du cinéma de Shanghai du milieu des années 1920 à la fin des années 1940, et l’une des figures importantes du cinéma de Hong Kong en mandarin dans les années 1950 et au tout début des années 1960. Sa filmographie illustre l’évolution qui s’est produite au cours de cette longue période au niveau tant thématique que stylistique, dans le cinéma de Shanghai et dans celui de Hong Kong, et le passage de relais qui est intervenu d’une ville à l’autre à la fin des années 1940.

 

Shanghai

 

Bu Canwang est né en 1903 dans le district de Tianchang, dans l’Anhui (安徽省天长县). Mais, ses parents ayant déménagé à Yangzhou, dans le Jiangsu (江苏扬州), c’est là qu’il a fait ses études.

 

Bu Wancang jeune

 

1921-1929 : Da Zhonghua, Minxin puis Mingxing

 

Il arrive à Shanghai en 1921 où il devient l’assistant d’un cameraman américain sur le tournage d’un film. En 1924, il fait ses débuts en tant que caméraman à la compagnie Da Zhonghua (大中华影片公司), puis continue à la Minxin (民新影片公司).

 

C’est là qu’il réalise son premier film, en 1926 : « Pure comme le jade, claire comme la glace » (玉洁冰清), sur un scénario de Ouyang Yuqian (欧阳予倩) et avec Gong Jianong (龚稼农) dans son premier rôle. En 1927, il entre à la Mingxing (明星影片公司) où il tourne huit films jusqu’en 1930, dont, en 1927, « Rêve de printemps au bord d’un lac » (湖边春梦), sur l’un des premiers scénarios du dramaturge  Tian Han (田汉), et « Mariage blanc » (挂名的夫妻) où il fait débuter Ruan Lingyu (阮玲玉).

 

1930-1937 : Lianhua puis Yihua

 

En 1930, avec son mentor Li Minwei (黎民伟), son ami Ouyang Yuqian et bien d’autres, il entre à la Lianhua (联华影片制片公司), puis, en 1935, passe à la Yihua (艺华影片公司).

 

Les films qu’il réalise au début des années 1930 reflètent les idées progressistes des débuts de la Lianhua, dans la droite ligne du mouvement du 4 mai. C’est le cas des quatre films réalisés avec Ruan Lingyu : en 1931, « Une fleur de Prunus » (一剪梅), « Les fleurs de pêchers pleurent des larmes de sang » (桃花泣血记), « Love and Duty » (恋爱与义务), et, en 1932,  « Rêve de printemps dans l’antique capitale » (续故都春梦). Ces films furent attaqués par des critiques de gauche dont le début des années 1930 voit croître l’influence, exercée à travers des organes de presse spécialisée de plus en plus nombreux et populaires. Mais, s’ils furent attaqués, ce ne fut pas exactement pour les mêmes raisons.

 

La trilogie de 1931

 

Autant « Une fleur de Prunus » que « Les fleurs de pêchers » sont fortement marqués dans leur esthétique générale par une volonté d’afficher dès l’entrée un « look » occidental : les deux films ont un générique et des intertitres en anglais, alors que presque aucun étranger n’allait voir les films chinois à Shanghai ; ils traduisent en fait la mode moderniste qui faisait fureur dans la métropole à l’époque. Dans le premier film, même, le choix de situer l’action dans le sud de la Chine a permis de créer un décor moderniste totalement surréel.

 

Il y a cependant une évolution notable dans les scénarios, correspondant à la tendance générale du cinéma à Shanghai pendant cette période.

 

« Une fleur de Prunus » est une adaptation de la comédie de Shakespeare « The Two Gentlemen of Verona ». La pièce est d’une facture inhabituelle chez Shakespeare, qui fait penser à une œuvre de jeunesse, mais comporte bien des éléments d’une histoire de wuxia. La comédie est l’histoire de deux amis, Valentin et Proteus, qui est amoureux de Julia ; Valentin part à Milan où Proteus doit le rejoindre sur injonction paternelle ; il y tombe amoureux de la même femme que son ami, qu’il arrive à faire bannir de la cour du duc. Errant dans la forêt, Valentin rencontre une troupe de brigands, bannis comme lui, auxquels il se joint. Sur quoi Julia inquiète se déguise en homme et se fait embaucher comme page au service … de Proteus. A la fin, les amants sont réunis et les hors-la-loi graciés.

 

Le film de Bu Wancang a été réalisé au moment où la censure nationaliste venait d’interdire les films de wuxia. En présentant son film comme une adaptation de la pièce anglaise, mais en le situant dans la période moderne dans le sud de la Chine, Bu Wancang tournait l’interdiction, et parodiait le genre qui avait encore la faveur du public. D’ailleurs, le film fut à sa sortie un immense succès au box office, surtout auprès des spectatrices (1).

 

Cependant, il fut la cible des critiques de gauche, qui le trouvèrent trop réactionnaire, si bien que, pour le film suivant, Bu Wancang adopta une ligne beaucoup plus conforme aux idées progressistes des fondateurs de la Lianhua.

 

« Les fleurs de pêchers pleurent des larmes de sang » est l’histoire d’un jeune garçon d’une famille riche amoureux d’une jeune fille pauvre du village où il l’a connue enfant. Ils se marient en secret, et elle tombe enceinte. La mère du garçon refuse de l’accepter, force son fils à ne pas la revoir et va même jusqu’à faire renvoyer le père. La jeune femme meurt après avoir donné naissance à une petite fille. Après sa mort, la mère du garçon revient sur ses préjugés initiaux, se réconcilie avec son fils, et fait enterrer le corps dans la propriété familiale.

 

Le film est ainsi construit sur une série d’oppositions dont la principale est celle des riches et des pauvres, avec une nette conscience de classe. Elle n’apparaît cependant pas au début et disparaît à la fin : au début car un intertitre nous explique que cela n’existe pas dans le monde des enfants, et à la fin parce que riches et pauvres sont réconciliés. Ce film de Bu Wancang est donc une œuvre qui ne satisfait que très imparfaitement aux impératifs gauchistes de l’heure, en se faisant le promoteur de la pureté des sentiments (à l’exemple des enfants et des gens des campagnes) et de l’amour romantique (qui finit par triompher à la fin, au-delà de la mort).

  

Autre rêve de printemps dans l’antique capitale

 

Le succès du film a certainement incité Bu Wancang à poursuivre dans cette voie. Toujours produit par la Lianhua, cette même année 1931, « Love and Duty » (ou « Amour et devoir ») a un scénario qui présente bien des similarités avec celui des « Fleurs de pêchers ». Ruan Lingyu y interprète également le rôle principal, à nouveau aux côtés de la grande star masculine de la Shanghai des années 1930, Jin Yan (金焰). Le système des séries propre au wuxia n’existait plus, mais ces trois films de 1931 se présentent comme une sorte de trilogie, avec des thèmes et des acteurs communs, à laquelle on peut ajouter

le film de 1932 : « Autre rêve de printemps dans l’antique capitale » (《续故都春梦》), faisant suite à celui réalisé en 1930 par Sun Yu (孙瑜) sur un scénario de Zhu Shilin (朱石麟).

 

Cette même année 1932, Bu Wancang réalise un film qui bat tous les records au box office : « Humanité » (人道). Le film est aujourd’hui perdu, mais nous avons une synthèse du scénario : le film contait l’histoire du fils d’un fermier envoyé étudier en ville ; il épouse une riche héritière, mais est corrompu par la vie citadine ; sa femme l’abandonne, et il est obligé de rentrer chez lui, dans son village, mais toute sa famille est morte de faim. La dernière séquence le montre à genoux, implorant le Ciel de lui pardonner.

 

Bu Wancang s’attira les critiques de gauche qui lui reprochèrent d’être resté à une analyse au niveau individuel sans chercher à creuser les raisons socio-économiques de la famine qui avait décimé la famille. La conclusion désespérée du film fut aussi opposée à celle, heureuse, du roman de Ding Ling (丁玲) « Eaux » (《水》) qui traitait aussi d’un désastre naturel : il décrit les souffrances des paysans poussés à la révolte, et même à la révolution, par les inondations catastrophiques du Yangtse, en 1931 (2).

 

1933-1935 : Films de gauche sur des scénarios de Tian Han

 

Critiqué, Bu Wancang se tourne alors pour ses scénarios vers Tian Han (田汉), l’un des fondateurs de la Ligue des dramaturges de gauche au début de 1931, et entame avec lui une collaboration marquée par quatre films, de 1933 à 1935 : « Trois femmes modernes » (三个摩登女性), « Lumière maternelle » (母性之光), « L’âge d’or » (黄金时代) et « Chant de victoire » (凯歌).

 

« Trois femmes modernes » est donc sur un scénario de Tian Han, mais signé d’un pseudonyme (Chen Yu) ; il représente une œuvre charnière dans sa carrière, de dramaturge romantique influencé par le mouvement du 4 Mai, à socialiste engagé dans la mouvance des écrivains et cinéastes de gauche.

 

L’histoire est celle de Zhang Yu (张榆), un acteur de cinéma devenu célèbre après être venu à Shanghai pour fuir un mariage arrangé, et de trois femmes qu’il

 

Trois femmes modernes

courtise, ou qui le courtisent, et qui représentent trois archétypes de la femme « moderne » de la Shanghai des années 1930. L’une, Yu Yu (虞玉), est une coquette qui court bals et réceptions. L’autre, Ruo Ying (若英), est une jeune aspirante actrice, follement éprise de l’acteur, qui se suicide en confondant le monde du cinéma et la vie réelle. La troisième est une femme, Zhou Shuren (周淑贞), qui a fui le nord-est envahi par l’armée japonaise, et qui est entrée dans une troupe de théâtre pour gagner sa vie. Après la mort de Yu Yu, Zhang Yu part sur le front pour participer aux équipes de secours d’urgence aux blessés. Il rencontre là Zhou Shuren qui exerce sur lui une profonde influence. A la fin, elle est renvoyée pour avoir participé à une grève, mais elle garde confiance et espoir dans l’avenir.

 

Les deux rôles principaux sont à nouveau interprétés par Jin Yan et Ruan Lingyu, qui est ici entourée de Chen Yanyan (陈燕燕) qui venait de jouer dans « Love and Duty » et Li Zhuozhuo (黎灼灼) dont c’était le premier rôle au cinéma. Le personnage de Zhou Shuren est la première incarnation à l’écran de la révolutionnaire militante, premier modèle idéologique féminin au cinéma qui préfigure les héroïnes « rouges ».

 

« Trois femmes modernes » eut non seulement un grand succès auprès du public, mais aussi auprès des critiques de gauche. Bu Wancang tourna dans la foulée « « Lumière maternelle » qui connut un engouement similaire, et marque une progression supplémentaire en termes idéologiques dans la filmographie du réalisateur. Il a d’ailleurs déclaré dans une interview à la sortie du film qu’il avait pris son rôle de cinéaste au sérieux après « Humanité » : « Le film a eu du succès et la compagnie a trouvé que le film était bon, mais, après une analyse sincère des commentaires des critiques, j’ai trouvé qu’il y avait pas mal d’erreurs dedans. Alors j’ai changé mon approche et j’ai fait « Trois femmes modernes ». Maintenant, chaque fois que je fais un film, je gagne de nouveaux spectateurs. » (3)

 

En fait, cette période marque non seulement la montée des idées de gauche au cinéma, mais en outre l’influence croissante de la critique de gauche sur le travail des réalisateurs.

 

1937-1947 : Sujets historiques

 

A partir de 1937 et jusqu’à son départ pour Hong Kong en 1947, dans le contexte de l’occupation de Shanghai par les Japonais (hors concessions étrangères, puis en totalité à partir de 1941), Bu Wancang change d’orientation en privilégiant les sujets historiques à thèmes patriotiques qui permettent de traiter de l’actualité nationale à mots couverts, en glissant quelques allusions antijaponaises.

 

Violette Koo dans Diao Chan

 

C’est le cas par exemple, en 1938, de « Sable Cicada », ou Diao Chan ( 貂蝉), produit par la compagnie Xinhua (新华影业公司), l’un des principaux studios restés actifs à Shanghai pendant la période de l’ « Île orpheline ». Adaptée d’un épisode du grand classique « L’histoire des trois Royaumes », l’histoire se passe sous la dynastie de Han de l’Est (25-220).

 

Femme d’une grande beauté (l’une des Quatre beautés de la Chine ancienne) (4), Diao Chan est une orpheline qui a été élevée par Wang Yun (王允), un ministre de l’empereur Xiandi (汉献帝) qui 

ne supporte plus les intrigues de la cour ; il l’utilise pour qu’elle joue de ses charmes et de ses caprices pour dresser l’un contre l’autre, en suscitant leur jalousie, le tout puissant Premier ministre

Dong Zhuo (董卓) qui règne en despote et son fils adoptif le général Lü Bu (呂布). Le stratagème réussi, et Lü Bu tue son père adoptif. Une fois Dong Zhuo éliminé, Diao Chan devient la concubine de Lü Bu, et Wang Yun prend l’empire en mains, mais pas pour longtemps…

 

Le tournage du film a commencé à Shanghai en 1937, mais a dû être suspendu quand, à cause de l’invasion de la ville, les acteurs se sont joints au flot de cinéastes et personnels des studios qui ont alors fui vers les provinces de l’intérieur. Bu Wancang a cependant réussi à terminer le tournage, à Hong Kong ! C’est là que le film a récemment été restauré. Diao Chan est interprétée par Gu Lanjun, dite Violet Koo (顾兰), surtout connue pour son interprétation de l’impératrice Wu Zetian l’année suivante, dans un autre film de la Xinhua ; Lü Bu est interprété par Jin Shan et Wang Yun par Wei Heling (魏鹤龄), qui venait de jouer son premier grand rôle, celui du

 

 

Chen Yunchang dans le rôle de Mulan

vendeur de journaux, dans « Les Anges du boulevard » (《马路天使》).

 

Mulan au début du film

 

Le film fut un immense succès, à Shanghai comme à Hong Kong ; il fut même projeté au Grand Théâtre de Shanghai, qui ne projetait normalement que des films américains, et exporté aux Etats-Unis. Cela permit à la Xinhua de renflouer ses caisses. C’est ce succès qui permit ensuite de tourner  « Hua Mulan rejoint l’armée » (木兰从军), énième avatar de la célèbre héroïne, cette fois sur un scénario de Ouyang Yuqian (欧阳予倩). Légende type wuxia, mais avec une conclusion atypique : Mulan refuse les honneurs après avoir repoussé les envahisseurs, et revient vivre dans son village après avoir épousé le compagnon d’armes dont elle était tombée amoureuse…

 

Avec sa thématique nationaliste et patriotique, le film enthousiasma les foules quand il sortit, en février 1939. Les grandes stars de Shanghai avaient fui Shanghai, y compris Jin Yan. Faute de Hu Die, comme initialement prévu, c’est l’actrice

cantonaise Chen Yunchang (陈云裳) que le studio engagea pour interpréter Mulan pendant qu’ils étaient à Hong Kong pour finir le tournage de « Diao Chan ». Ce sera le principal rôle de sa carrière.

 

Pendant la guerre, Bu Wancang met en scène des pièces de théâtre à Chongqing et Chengdu et, en 1941, réalise « Famille », adapté du roman de Ba Jin (巴金). Après 1941 et l’occupation de tout Shanghai par les Japonais, il tourne entre autres une adaptation du « Rêve dans le pavillon rouge » (Hongloumeng 红楼梦), en 1945. Mais il est critiqué pour avoir réalisé des films pro-japonais.

 

En 1947, il part à Hong Kong où il poursuit sa carrière en contribuant activement au développement du cinéma en mandarin, comme

 

Une renommée qui traverse les siècles

les nombreux autres cinéastes qui quittent Shanghai à la même époque.

 

Hong Kong

 

Le cinéma en mandarin est alors dominé par quelques grosses compagnies de production qui disposent de moyens financiers bien plus importants que les studios du cinéma cantonais. Bu Wancang entre dans l’une d’elles, la Yonghua (永华影片公司), fondée par un businessman de Shanghai en 1948, et y tourne un premier film qui correspond aux attentes du public d’émigrés : un film nationaliste, exaltant l’amour de la mère patrie.

 

1948 : L’âme de la Chine

 

Adapté d’une pièce de théâtre de Wu Zuguang (吴祖光) mise en scène à Chongqing pendant la guerre, intitulée « Ode à la loyauté » (《正气歌》), « L’âme de la Chine »  (国魂) exalte l’amour du pays à travers l’histoire de Wen Tanxiang (文天祥), héros de la dynastie des Song, et en ce sens se place

 

L’âme de la Chine

dans la continuité des films historiques filmés à Shanghai pendant la guerre.

 

Seven Sisters

 

Wen Tianxiang fut le dernier Premier ministre de la dynastie des Song du Sud. Après avoir résisté aux Mongols, il a été capturé par Kubilai Khan, mais a toujours refusé de se rallier à la nouvelle dynastie des Yuan. Au bout de trois ans de prison, il a été exécuté, en 1283. C’est donc un symbole de patriotisme et de loyauté indéfectible à l’empereur. Le titre de la pièce est celui d’un poème qu’il a écrit en prison. Les deux principaux rôles sont interprétés par Liu Qiong (刘琼) et l’actrice Yuan Meiyun (袁美云) qui avait déjà joué dans « Fraternité » (博爱) en 1942.

 

Le studio Taishan

 

En 1951, Bu Wancang fonde la compagnie Taishan (泰山影片公司) et, tout au long des années 1950, dirige toute une série de films en mandarin, sur des sujets de société typiques de l’époque, avec des affiches tout autant typées.

 

En 1954, il revient cependant vers le film historique en tournant pour la Xinhua  « Bloodstained Flowers » (碧血黄花), un film en noir et blanc dont le scénario est basé sur la célèbre histoire des 72 martyrs 

 

Bloodstained Flowers

de Canton, à la veille de la révolution de 1911.

 

Fishing Song

 

En 1960, signalons aussi « Nobody ‘s Child » (苦儿流浪记) qui a récemment été retrouvé à Taiwan et restauré, et a été présenté au Hong Kong International Film Festival en 2013. Il s’agit d’un petit mélodrame sans prétention, comme on en tournait beaucoup au tournant des années 1960 à Hong Kong, mais avec une originalité : inspiré d’une histoire d’Hector Malot, c’est une sorte de fable dont l’action est illustrée par des images en parallèle du monde animal, dès la première séquence.

 

Le film conte l’histoire d’une petite orpheline qui vit chez un couple dont le mari a un petit cirque ambulant. Elle passe à deux doigts d’être vendue – mais c’est une vache qui est vendue à sa place. Ensuite elle est à deux doigts de se faire dévorer par des loups, mais ce sont deux chiens qui sont mangés à la place…  Et enfin, quand l’artiste ambulant meurt, il n’y a qu’un chien pour veiller sur sa tombe. Et c’est ce même chien, à la fin, qui accompagne la petite fille vers un futur incertain… le chien est en laisse, mais c’est lui qui ouvre le chemin. 

 

Nobody’s Child

 

La petite fille est jouée par Josephine Siao, qui avait alors onze ans mais jouait déjà depuis l’âge de cinq ans. Chen Yanyan (陈燕燕) interprète le rôle de la mère, et Hu Die (胡蝶) a également un rôle secondaire.

 

Films à Taiwan

 

La dame au luth

 

A partir de 1960, Bu Wancang réalise également quelques films à Taiwan : en particulier le premier film en cinémascope couleur réalisé dans l’île, et le premier film d’opéra de Pékin (4).

 

Il réalise son dernier film en 1964 : « La dame au luth » (ou Zhao Wuniang  赵五娘).

 

Il meurt d’une crise cardiaque à Hong Kong en 1974.

 

 

 

Notes

(1) Citée par Pang Laikwan dans son ouvrage Building a new China in cinema, The Chinese Left-wing Cinema Movement, 1932-1937, Rowman and Littlefield 2002, p. 26.

(2) Sur Ding Ling, voir : www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_DingLing.htm

(3) Cité par Pang Laikwan, Building a new China in cinema, id., p. 47.

(4) Bu Wancang avait envisage des faire des films sur les trois autres aussi,, mais le projet tomba à l’eau.

(5) Selon Marie-Claire Quiquemelle, Dictionnaire du cinéma asiatique, éditions Nouveau Monde, 2008, article Bu Wancang, p. 56.

 


 

Filmographie :

Années 1920

* Pure comme le jade, claire comme la glace  Yujie bingqing
玉洁冰清 (1926)
* Weihun qi  
未婚妻 (1926)
* Liangxin fuhuo
良心的复活 (1926)
* Rêve de printemps au bord du lac Hubian chunmeng  
湖边春梦 (1927)
* Mariage blanc
挂名的夫妻 (1927)
* Le petit détective Xiao zhentan
小侦探 (1928)
* Meiren guan
 美人关 (1928)
* Tongxin jie
同心劫 (1929)
* Nüling fuchou ji 
女伶复仇记 (1929)
* Liang’ai zhengfeng
两爱争锋 (1929)
* Ai qin jia  
矮亲家 (1929)

 1930-1935

* Haitian qingchou
海天情仇 (1930)
* Genü hen 
歌女恨 (1930)
* Fuzi yingxiong
父子英雄 (1930)
* Une fleur de prunus
一剪梅 (1931)
* Les fleurs de pêchers pleurent des larmes de sang
桃花泣血记 (1931)
* Love and Duty 
恋爱与义务 (1931)
*
Rêve de printemps dans l’antique capitale 
续故都春梦 (1932)
* L’humanité
人道 (1932)
* Trois femmes modernes
三个摩登女性 (1933)
* Lumière maternelle
母性之光 (1933)
* L’âge d’or
黄金时代 (1934)
* Chant de victoire
凯歌 (1935)
 

1937-1947

 

* Humanité nouvelle 新人道 (1937)
* Qigai qianjin
乞丐千金 (1938)
* Sable Cicada
貂蝉 (1938)
* Mulan Joins the Army
木兰从军 (1939)
* Xiaoxiang yeyu, xishi  
潇湘夜雨 ,西施 (1940)
* Biyu zan 
碧玉簪 (1940)
* Ningwu Pass  
宁武关 (1941)
* Famille
(1941)
* Eternity, ou Une renommée qui traverse les siècles  
万世流芳 (1942)
* Fraternité Bo’ai
博爱 (1942)
* Biaozhun furen
标准夫人 (1942)
* Yujia nü
渔家女 (1943)
* Le rêve dans le pavillon rouge (Honglou meng)  
红楼梦 (1945)

 

1947-1963


* L’âme de la Chine  
国魂 (1948)
* The Sins of our Father  Daliang shan’en chouji  
大凉山恩仇记 (1949)
* The Affair of Diana  Nuren yu laohu  
女人与老虎 (1951)
* Hui mie
毁灭 (1952)
* Woman’s Heart  Furen xin
妇人心 (1952)
* Garden in Spring  Manyuan chunse
满园春色 (1952)
* Beauty in Disguise  Huashen yanying
化身艳影 (1953)
* Seven Sisters  Qi zimei
七姊妹 (1953)
* Bloodstained Flowers  Bixue huanghua
碧血黄花 (1954)
* Zai chunhua
载春华 (1954)
* Fishing Song  Yuge  
渔歌 (1956)
* The Long Lane Chang xiang  
长巷 (1956)
* Three Sisters  San zimei  
三姊妹 (1957)
* Miss Evening Sweet  Ye lai xiang  
夜来香 (1957)
* The Unforgettable Night  Yiye fengliu  
一夜风流 (1958)
* Beancurd Queen  Doufu xishi  
豆腐西施 (1959)
* Stolen Love  Touqing ji  
偷情记 (1959)
* Eve of the Wedding  Daijia chunxin
待嫁春心 (1960)
* Nobody’s Child  Ku’er liulang ji  
苦儿流浪记 (1960)
* The Bedside Story  Tongchuang yimeng  
同床异梦 (1960)
* My Daughter, my Daughter  Liangdai nüxing
两代女性 (1960)
* Dreams Come True  Xi xiangfeng  
喜相逢 (1960)
* Swindler’s Delight  Hongnan lunü  
红男绿女 (1960)
* Kiss Me Again  Di er wen
第二吻 (1960)
* Lost Love  Mangmu de aiqing
盲目的爱情 (1961)
* La dame au luth - Zhao Wuniang
赵五娘 (1963)

  

 

     

 

 

 
 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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