Scénariste, réalisatrice, productrice et actrice, Li
Dongmei est née dans la municipalité de Chongqing (重庆)
pendant l’hiver 1979.
Etudes et premiers films
Elle a étudié la littérature anglo-américaine à
l’université d’études internationales du Sichuan (四川外国语学院英美文学专业专科)
puis est allée étudier la réalisation
cinématographique à l’université de Melbourne (墨尔本大学导演系).
En 2015, pour son film de fin d’études, elle a écrit
et réalisé un premier court métrage de 13 minutes :
« Sunshine on the Grass » (《阳光照在草上》).
Encore appelé en anglais « The Corn is Flowering »,
le film dépeint, du point de vue d’une petite fille
de huit ans, la vie d’une famille pauvre dont le
grand-père est en train de mourir sans que la
famille puisse
Li Dongmei
Wind of Change
lui payer les soins médicaux dont il aurait besoin.
Le film a été tourné dans la bourgade où Li Dongmei
a passé son enfance, et elle l’a conçu comme une
allégorie du déclin irréversible de cette région
rurale aujourd’hui désertée par les jeunes.
De retour en Chine, elle a été admise en classe de
perfectionnement dans le département de littérature
de l’Institut du cinéma de Pékin (北京电影学院文学系第18期进修班学生).
Elle a alors été la scénariste du film « A
Mysterious Tribe in China » (《落绕》)
sorti en mars 2018
[1].
Puis, en 2020, elle a participé au documentaire
« Wind of Change » (《山间风疾》)
réalisé par Chen Huaxiang (陈华翔) ;
tourné dans la petite bourgade de Futian (福田),
dans la municipalité de Chongqing, le film est né de
la préparation par Li Dongmei de son premier long
métrage.
2020 : MaMa
C’est cette même année, en effet, qu’elle a écrit et
réalisé son premier long métrage, « MaMa » (《妈妈和七天的时间》).
Ce premier film, autobiographique, qu’elle a conçu
comme un hommage à sa mère, décédée quand elle avait
douze ans en donnant naissance à sa quatrième sœur,
a été remarqué, et souvent primé, dans tous les
festivals où il est passé en 2020 : festival de
Busan, festival de Pingyao où il a obtenu le prix
Fei Mu, festival de Hong Kong, Biennale de cinéma de
Venise dans la section Giornate degli autori,
etc. En 2021, il a été sélectionné en France au
festival du cinéma d’auteur chinois.
Li Dongmei voulait faire un documentaire sur
l’événement traumatisant de son passé que fut la
mort de sa mère. Mais elle se heurta à une
impossibilité car la majorité de ses voisins étaient
morts ou avaient déménagé. Elle a alors décidé de
réaliser un film de fiction qui est à la fois retour
sur le passé et méditation sur la vie et la mort.
MaMa
Le
film se passe durant l’été 1992, pendant sept jours comme
l’indique le titre chinois. Xiao Xian (小咸)
a douze ans et vit avec ses parents et ses sœurs dans une
maison dilapidée d’un vieux village. La vie est rythmée par
les repas familiaux et les travaux des champs. La mort d’un
voisin vient rompre la routine quotidienne. Puis la santé de
la mère commence à se détériorer.
« MaMa », a-t-on pu dire, est un film minimaliste (极简主义)
[2]
où transparaissent les influences de Bresson et d’Ozu dont
se réclame la réalisatrice. C’est un film cathartique, filmé
en longues séquences méditatives qui ont la qualité de
photographies capturant le moment qui s’éternise. Tout est
long et lent, quasiment statique, dans des paysages qui
semblent immuables, et où soudain survient la mort.
Li Dongmei a ensuite poursuivi avec le cinéaste
Zhang Yalong (张亚龙)
une collaboration commencée pour la réalisation du
documentaire « Wind of Change ». Il s’agit d’un
autre documentaire dont la sortie est prévue pour
2022 : « Ashore » ou « The Island » (《岛》).
Le film a trait à un événement qui s’est passé
pendant l’épidémie de covid en 2020 : l’initiative
d’un groupe d’artistes qui ont préparé une série
d’expositions et performances dans une île, au large
du Shandong.
[1]Film
tourné en pays Miao
pour promouvoir le tourisme dans la
zone spéciale de Liuzhi (六枝特区),
dans le Guizhou.