par Brigitte Duzan, 24 août
2013, actualisé
29 février
2016
Née en décembre
1973 dans le Shandong, Li Yu (李玉)a commencé à
seize ans une carrière d’animatrice d’émissions télévisées,
à la chaîne de télévision du Shandong, et a continué pour
faire plaisir à sa mère pendant qu’elle poursuivait des
études littéraires.
Après avoir obtenu
son diplôme, cependant, elle a démissionné pour partir à
Pékin. Après une période de recherche, elle a été embauchée
par CCTV, devenant réalisatrice de documentaires pour
l’émission « Espace de vie » (《生活空间》) :
« Sisters »
(《姐姐》)
en 1996, « Stay and Hope » (《守望》)
en 1997 et « Honours and Dreams » (《光荣与梦想》)
en 1998,
qui furent tous les trois primés.
1. Fish and
Elephant
C’est en 2000
qu’elle s’est lancée dans une carrière
Li Yu
cinématographique,
avec son premier long métrage de fiction,
« Fish
and Elephant » (《今年夏天》), sorti en 2001 et aussitôt salué comme une œuvre originale tant par son
sujet que par la manière dont il est traité.
Fish and Elephant
Le scénario retrace
les relations de deux jeunes filles, Liu Xiaoqun (刘小群)
et Xiaoling (小玲). La première, la trentaine, originaire du Sichuan et toujours
célibataire, travaille dans un zoo, où elle est en charge
d’un éléphant. Xiaoling fabrique des vêtements qu’elle vend
dans une petite échoppe. Liu Xiaoqun est harcelée par sa
mère, divorcée, qui voudrait la voir mariée. Mais elle est
lesbienne, et préfère la compagnie de Xiaoling à celle des
hommes que lui envoient sa mère et son oncle. La situation
se complique lorsque surgit brusquement une ancienne amie de
Xiaoqun, qui vient de tuer son père…
C’est un film très
subtil, qui évite les clichés et offre au contraire une
analyse très profonde des caractères de chacun des
personnages, y compris la mère de Xiaoqun qui est en fait un
pivot essentiel du récit. C’est en outre un film qui fait
date dans l’histoire du cinéma chinois : c’est le premier
film underground lesbien en Chine, mais sans être militant.
Li Yu a réalisé là
une transition très réussie de son expérience de
documentariste au cinéma de fiction, conservant dans son
film des éléments quasi documentaires qui lui donnent
profondeur et crédibilité. « Fish and Elephant » a obtenu
le prix
Elvira Notari à la Biennale de Venise en 2001, et le Grand
Prix du Forum à la Berlinale en 2002. Il a été présenté dans
une soixantaine de festivals dans le monde. On peut toujours
le regarder avec le même plaisir, il n’a pas pris une ride.
2. Dam Street
Le deuxième film de
Li Yu n’a été réalisé qu’en 2005 : c’est « Dam Street »
(《红颜》),
sur un très beau scénario primé au festival de Pusan en
2002.
« Dam Street »
a été tourné au Sichuan, en dialecte local. Là encore, Li Yu
a traité avec une grande retenue un thème qui aurait
facilement pu tourner au mélo. Une élève de seize ans,
Xiaoyun (小云), découvre qu’elle est enceinte ; nous sommes au début des années
1983 et l’histoire fait scandale, d’autant plus que la mère
de Xiaoyun est elle-même institutrice. Xiaoyun est exclue de
son école, et son petit ami envoyé en apprentissage dans une
autre ville. La sœur aînée du garçon, Zhengyue, qui est
infirmière, aide la mère de Xiaoyun lors de l’accouchement
et les deux femmes annoncent à Xiaoyun que le bébé est mort
à la naissance ; il est en fait bien vivant, mais adopté par
une famille d’instituteurs, de l’autre côté de la rivière.
Dam Street
Dix ans plus tard,
Xiaoyun est devenue chanteuse d’opéra, et vit toujours dans
la même petite ville. Elle se produit avec la troupe locale,
sur des estrades de fortune, mais on lui demande plus
souvent de chanter des chansons pop dans les cafés et les
bars. Alors qu’elle mène une vie triste, entraînée malgré
elle dans des aventures sans lendemain avec des hommes
mariés, elle rencontre un jour un petit garçon de dix ans,
élève de sa mère, nommé Xiaoyong (小勇) ;
vif et précoce, il la suit comme son ombre, et il naît entre
eux un sentiment indéfinissable propre à faire – encore –
hausser les sourcils. Xiaoyong est en fait le fils de
Zhengyue, qui ne voit pas cette amitié d’un bon œil. Et les
choses se gâtent encore plus quand la mère de Xiaoyun
découvre l’histoire…
Le film tourne
autour du drame latent sans le laisser éclater, mais le
twist final est entièrement prévisible. Cependant, « Dam
Street » reste un très beau film malgré ses défauts.
Outre la photographie, signée Wang Wei, il doit beaucoup à
la qualité de l’interprétation, celle de l’enfant, en
particulier, qui est extraordinaire de vérité. Il est
dommage, en revanche, que le personnage de Xiaoyun adulte,
pourtant interprété par une véritable chanteuse d’opéra du
Sichuan, Liu Yi (刘谊),
n’ait pas
été développé pour faire ressortir son rêve frustré d’opéra.
Le film a été primé
à la Biennale de Venise en 2005 où il était présenté en
première mondiale ; il a également été couronné du Lotus
d’or du meilleur film au Festival du film asiatique de
Deauville en 2006 et l’actrice Li Kechun (李克纯)a reçu un
Coq d’or au festival du même nom pour son interprétation
de la mère de Xiaoyun.
Dam Street,
dialecte du Sichuan avec sous-titres chinois, 92’
3. Lost in Beijing
C’est avec son
troisième film, en 2006, que Li Yu s’est vraiment fait
connaître, et en particulier à l’étranger : « Lost in
Beijing » (《苹果》)
est cette fois-ci une satire de la vie moderne dans les
grandes villes chinoises. Le scénario est de Li Yu et Fang
Li (方励)
qui est, comme pour « Dam Street », également coproducteur
du film avec sa société Laurel Films, l’autre coproducteur
étant Sylvain Bursztejn avec Rosem Films.
Un scénario
alambiqué
Liu Pingguo (刘苹果)
et son mari Ankun (安坤)
sont deux jeunes migrants venus du Dongbei à Pékin où ils
mènent une vie de misère. Ankun est laveur de vitres et
Pingguo est masseuse de pieds dans un salon de massage dont
le propriétaire, Lin Dong (林东),
est un fieffé coureur de jupons. Sa meilleure amie ayant été
limogée pour avoir agressé un client, Pingguo sort avec
elle pour la consoler ; le dîner ayant
Lost in Beijing
été bien arrosé,
Pingguo rentre ivre dans le salon désert où elle a un
malaise. Lin Dong en profite pour la violer, mais il est
surpris par Ankun venu laver les vitres.
Entre réalisme urbain
Celui-ci tente
alors de faire chanter Lin Dong, et finit séduit par sa
femme. Mais Pingguo se retrouve enceinte, sans que l’on
sache exactement de qui, et comme la femme de Lin Dong ne
peut avoir d’enfant, il propose à Ankun de lui acheter celui
que va avoir Pingguo ; l’affaire est conclue après un
marchandage sophistiqué entre les deux hommes, aux termes
duquel le bébé reviendra à l’un ou à l’autre selon les
résultats du test de paternité, avec une compensation
financière dépendant de ces résultats, mais tenant compte du
tort infligé à Ankun. Il n’est pas question de Pingguo.
Quand le bébé naît,
il s’avère que le père est effectivement Ankun. Mais il
réussit à persuader Lin Dong que le bébé est bien de lui, et
touche les 120 000 RMB à la clé. Sur quoi il devient jaloux
de la joie de Lin Dong, et finit par kidnapper le bébé pour
le récupérer. Quant à Pingguo, devenue bonne d’enfants chez
Lin Dong dont la femme a divorcé, elle finit par partir avec
le bébé et les RMB…
On voit tout de
suite la lourdeur du scénario dont l’idée de départ n’était
pourtant pas mauvaise. Truffé d’incohérences, le film manque
en outre d’unité de ton. Il commence comme un mélodrame à
teneur de satire sociale et tourne à la comédie de mœurs,
pour revenir au mélo en conclusion, avec des séquences dans
un style docu/fiction qui rappelle les débuts de Li Yu. La
réalisatrice tombe finalement dans les excès de la critique
sociale, en accumulant et forçant les traits : corruption,
vénalité, misère et paillettes de la vie en ville, etc…
Et décor baroque
Bande annonce
Réception mitigée,
interdiction en Chine
« Lost in Beijing »
a connu bien des difficultés lors de sa sortie, et d’abord
au festival de Berlin, en février 2007. Les censeurs chinois
ayant demandé une quinzaine de coupures, il s’ensuivit des
négociations semblables au marchandage, dans le film, autour
du bébé. Finalement, le film fut projeté sans les coupures
demandées, donc sans autorisation.
La situation fut
difficile au retour en Chine. Le film est sorti à Hong Kong
avec une interdiction aux moins de 18 ans, mais, en Chine
continentale, il arrivait dans la période sensible de
préparation des Jeux olympiques de Pékin. Déjà coupable
d’avoir été projeté sans autorisation à Berlin, « Lost in
Beijing » fut victime du raidissement de la censure opéré
pour l’occasion, et qui n’a d’ailleurs fait qu’empirer
depuis lors. Après quelques tergiversations, non seulement
le film fut interdit au tout début de 2008, mais la société
Laurel Films ainsi que Li Yu furent aussi frappés d’une
interdiction de tournage pendant deux ans.
Début de la
collaboration avec Fan Bingbing
« Lost in Beijing »
est par ailleurs le premier film de Li Yu avec l’actrice Fan
Bingbing (范冰冰). Elle y est en retrait derrière les deux acteurs principaux, Tong Dawei
(佟大为)
dans le rôle d’Ankun et Tony Leung Ka-fai (梁家辉) dans celui de Lin Dong, mais elle va devenir une
figure récurrente de la filmographie de Li Yu, comme Fang
Li, et l’élément majeur de la promotion de ses films
[1].
Ce tournant dans
l’œuvre de Li Yu va se trouver confirmé avec le film
suivant. Il n’est pas forcément totalement voulu, traduisant
certainement les pressions auxquelles sont soumis les
cinéastes aujourd’hui, entre censure et marché, mais il
entraîne la réalisatrice dans une spirale où son talent est
aspiré.
Le film est
sorti en
DVD en France le 23 février 2016.
4. Buddha Mountain
Projeté en première
mondiale au 23ème Festival de Tokyo en octobre 2010,
« Buddha
Mountain » (《观音山》)
est une chronique de la vie de trois jeunes en pleine crise
de l’adolescence, qui, pour échapper aux contraintes
familiales et sociales, louent des chambres chez une
chanteuse d’opéra à la retraite qui a ses propres problèmes
existentiels à surmonter. Le film part donc de l’idée
intéressante de mettre en parallèle la révolte des uns et
les tourments de l’autre, la solidarité des uns et la
solitude de l’autre, en en faisant un drame humain d’où
l’humour n’est pas exclu, et où les soucis des uns et des
autres se rejoignent dans la quête du sens de la vie, et de
l’impermanence des choses.
Cependant, comme
dans le film précédent, le scénario de « Buddha Mountain »
se perd dans un entrelacs complexe de fils narratifs qui
enlève toute cohésion au film. Une foule d’indices laissés
d’abord mystérieux contribue à créer une
Buddha Mountain
atmosphère de vie
en suspens, dans l’attente d’une révélation de leur sens
ultime. Mais quand celui-ci apparaît enfin, c’est un
anti-climax.
Le personnage de la
chanteuse âgée, superbement interprété par
Sylvia Chang (张艾嘉),
est certes laissé dans le flou parce que l’intrigue l’exige,
mais, comme dans « Dam Street », il n’est pas développé en
utilisant tout son potentiel. Elle est finalement réduite à
une mère qui pleure son fils. Et c’est peut-être là que le
film pèche le plus
[2].
Car « Buddha
Mountain » laisse par moments entrevoir le film superbe
qu’il aurait pu être. Chaque fois que Sylvia Chang apparaît.
Et ces moments-là font (presque) oublier les maladresses du
reste.
Le film a été
généralement assez bien accueilli par la critique
anglo-saxonne qui a apprécié le renouvellement de la
thématique des dérives de la jeunesse urbaine chinoise. Mais
les prix ont été rares, même au Festival du film asiatique
de Deauville, en 2011, où le film a cependant été acclamé
par le public. La principale récompense est celle qui a
couronné Fan Bingbing meilleure actrice au festival de
Tokyo.
Mais le film a
rapporté quatre fois son budget. Et cette course au résultat
au box office caractérise aussi le film suivant, comme le
cinéma chinois dans son ensemble. En ce sens, Li Yu est
entrée dans le mainstream.
5. Double Xposure
Sorti en Chine le
29 septembre 2012, « Double Xposure » (《二次曝光》) a été de toute évidence calibré pour le public chinois, en capitalisant
sur la vogue actuelle des films policiers et à suspense.
C’est un film techniquement et visuellement plus complexe
que les précédents, filmé en 35 mm mais avec des flashbacks
en 16 mm, mêlant séquences sous-marines, prises de vue en
hélicoptère et effets spéciaux, le tout signé Florian Zinke
qui était l’assistant chef opérateur de « Buddha Mountain ».
Pari gagné : le film a eu un grand succès, et rapporté plus
de 108 millions de RMB pour un budget de 45 millions.
Classé dans les
« thrillers psychologiques », il a un scénario
particulièrement alambiqué, basé sur la personnalité d’une
femme, Song Qi (宋其),
dont on découvre la folie à mi-parcours ; toute la première
partie du film s’avère ainsi avoir consisté en des
hallucinations auxquelles elle est sujette depuis l’enfance
à la suite d’un traumatisme ; chaque personnage est double :
une image hallucinatoire, miroir d’une personne réelle du
passé, et les faits sont également doubles : une
hallucination tenue au départ pour la réalité se révélant
être une image en miroir d’un fait ancien reconstruit de
façon sensiblement différente.
Song Qi n’en finit
pas de revivre ainsi le traumatisme vécu dans son passé dont
elle n’arrive pas à se libérer. L’idée est séduisante, mais
les deux parties du scénario semblent difficiles à
concilier. Les critiques sont jusqu’ici mitigées, jusque
dans l’appréciation de l’interprétation de Fan Bingbing dans
le rôle principal. Elle apparaît cependant désormais comme
l’alter ego incontournable de la réalisatrice, son miroir à
l’écran et son principal atout promotionnel.
Le film n’est pas
encore parvenu en Europe, malgré la promotion faite au
festival de Cannes. Mais, de toute façon, on a perdu Li Yu
quelque part du côté de Dam Street…
Bande annonce
6. Ever Since We
Love
Pour son sixième
long métrage, « Ever Since we Love » (《万物生长》),
Li Yu a choisi d’adapter un roman de Feng Tang (冯唐)
[3]
considéré comme un équivalent chinois de « Catcher in the
Rye » : « Everything Grows » (《万物生长》),
dont le titre chinois a été conservé comme titre du film en
chinois
[4].
Feng Tang est un
avatar récent de ce qu’était Wang Shuo (王朔)
dans les années 1990
[5].
Mais Wang Shuo était surtout turbulent et résolument
marginal, Feng Tang ajoute à l’aliénation de la jeunesse
moderne une touche érotique provocatrice qui a entraîné
l’interdiction du roman en Chine mais qui est l’élément
principal retenu par Li Yu.
Le roman de Feng
Tang est le deuxième volet d’une trilogie autobiographique
sur ses années d‘étudiant en médecine. Le contexte est donc
celui de blagues de potache, qui donne l’ambiance du début
du film. Après
avoir été abandonné par sa
Ever Since We Love
petite amie, le
personnage principal, Qiu Shui (秋水),
entre en fac de
médecine et le film déroule ses histoires sentimentales sur
fond de vie en fac avec sa bande de copains. La grande
histoire de Qiu Shui, pendant cette première année de fac,
est sa rencontre avec Liu Qing (柳青),
plus âgée que lui, émancipée et séduisante pour le jeune
étudiant ébloui.
Fan
Bingbing/Han Geng : entreprise de séduction
Le film marque une recherche stylistique dans la
filmographie de Li Yu, avec un rythme chaotique au début,
pour traduire le monde étudiant, et l’insertion de séquences
d’animation qui ajoutent une note débridée et insolite.
Qiu Shui est interprété par Han Geng (韩庚),
mais, autant il était parfait dans le rôle (un peu en
retrait) de Lin Jing (林静)
dans
« So
Young » (《致青春》)
de Zhao
Wei (赵薇),
autant il peine à tenir le devant de la scène dans « Ever
Since We Love ».
Le film est en fait
déséquilibré par le désir évident de la réalisatrice de se
couler dans la mode actuelle, en Chine, des films sur la
jeunesse estudiantine et ses premiers émois. Or, Li Yu tente
de faire œuvre originale dans ce contexte en tirant son film
vers l’âge adulte et en revenant vers ce en quoi elle
excelle, la peinture complexe de la psyché féminine.
Et la femme au
centre de son film, c’est évidemment Fan Bingbing, dans un rôle qui pousse à
ses limites ce qu’il est possible de faire en matière de
scènes érotiques dans le cinéma chinois aujourd’hui, mais où
elle peine à convaincre totalement. On reste, pour Li Yu, au
bord de l’exercice de style.
Coproduit par Fang
Li (方励)
et Lu Jinbo (路金波),
la star de l’édition sur internet
[6],
« Ever Since We Love » est sorti en
Présentation du film avec de g. à dr. Han Geng,
Li
Yu, Fan Bingbing, Feng Tang et Lu Jinbo
Chine en avril 2015 et a battu des records au box-office à
sa sortie.
Ever Since We
Love (sous-titres chinois et anglais)
[1]En
revanche, Li Yu n’avait pas de chef opérateur
attitré, ce qui tendait à brouiller le style visuel
de ses films.
[2]Selon Li Yu
elle-même, le rôle était bien plus étoffé au départ,
mais une séquence initiale la concernant a été
supprimée au montage, « pour accroître l’homogénéité
du scénario ». Cette séquence montrait la cantatrice
lors d’une répétition d’un opéra, évincée au profit
d’une chanteuse plus jeune, ce qui donnait bien plus
de profondeur à la prostration dans laquelle elle se
trouve au début du film. On a l’impression que tout
a été fait pour réduire le rôle de
Sylvia Chang
pour qu’il ne prime pas sur les autres, et en
particulier celui de Fan Bingbing. On rêve d’un
nouveau montage.
[4]
Le roman est paru en France, traduit par Sylvie
Gentil, sous le titre « Qiu comme l’automne », du
nom du personnage principal (Qiu comme l’automne,
L’Olivier, 2007).