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Metteurs en scène

 
 
 
     
 

Sha Qing 沙青

Présentation

par Brigitte Duzan, 25 mars 2017, actualisé 11 décembre 2023

 

Sha Qing est l’un des documentaristes chinois qui, dans la Chine actuelle où la croissance ne se diffuse que lentement vers les campagnes de l’intérieur, s’attachent à montrer les valeurs humaines, de dignité et de résilience, des gens qui vivent dans des villages pauvres, dans des conditions souvent très difficiles.

 

Documentariste…

 

Né à Pékin en 1965, Sha Qing a commencé

 

Sha Qing

sa carrière comme monteur son pour divers documentaires tournés au Tibet entre 1994 et 1996. Il y rencontre la réalisatrice Ji Dan (季丹) et ils tournent ensemble deux documentaires : d’abord « The Elders » (《老人们》), documentaire sur la vie de personnes âgées dans un village tibétain présenté en première mondiale au Festival du film documentaire d’Amsterdam en 1999, puis « Gongbo’ Happy Life » (《贡布的幸福生活》), présenté en 2000 au festival international du documentaire de Taiwan puis au festival Yunfest du Yunnan en 2003.

 

1.  En 2002, il achève son premier documentaire, également coréalisé avec Ji Dan, un moyen métrage intitulé « Wellspring » (《在一起的时光》) qui donne un parfait exemple de l’esprit de résilience, défini par Boris Cyrulnik comme « l’art de naviguer entre les torrents ».

 

Wellspring

 

Il s’agit d’un documentaire sur la vie d’une famille dont l’enfant souffre d’infirmité motrice cérébrale et communique avec ses parents en bougeant un pied. La mère est la seule qui travaille, dans un hôpital éloigné, et assure les fins de mois. Ils n’ont donc pas les moyens de payer l’opération qui pourrait sauver leur fils. La famille, et le village, ne peuvent qu’observer impuissants la lente dégradation de la santé de l’enfant.

 

Au fur et à mesure que la situation s’aggrave, le désespoir et la solitude des parents s’accroît, mais ils entourent l’enfant d’un immense amour, d’une sollicitude de tous les instants, avec force et persévérance, comme si la source en était intarissable, d’où le titre.

 

« Wellspring » a décroché le Grand prix du festival Yunfest en 2003, le jury justifiant son choix par « la grande

compréhension que le film révèle des difficultés rencontrées par les petites gens, et sa compassion envers eux. … il souligne leur respect de la vie et de la mort avec une radiance poétique, une beauté sobre, sereine et pure qui vaut de l’or. »   

 

2.  En 2010, Sha Qing a terminé son second documentaire, « Fading Reflections » (消逝的倒影) qui a été présenté en 2011 au festival Yunfest et au Festival du cinéma indépendant de Pékin.

 

3.  Son troisième documentaire, « Lone Existence » (《独自存在》), coproduit par Ji Dan, a été programmé au festival de Songzhuang en octobre 2016, puis est sorti en première mondiale au festival de Rotterdam en janvier 2017, avant d’être sélectionné au festival Cinéma du Réel à Paris en mars suivant.

 

Sha Qing a filmé les gestes quotidiens, lents et répétitifs, de gens vivant dans un village, dénotant solitude et vide existentiel qui nourrissent indirectement la réflexion.

 

Présentation et trailer sur le site du Cinéma du réel :

http://www.cinemadureel.org/fr/programme-2017/competition-internationale-premiers-films/

du-zi-cun-zai

 

4.  En 2023, son documentaire « Hideaway » (Bìhù《庇护》) est projeté le 26 septembre à Newcastle dans le cadre de la programmation de lancement du CIFA (China Independent Film Archive).

 

Entre documentaire et fiction, « Hideaway » est l’évocation des ultimes errances et souvenirs d’un poète en panne de mots. Le titre chinois signifie abri, asile, refuge. Refuge dans la poésie.

 

Et poète.

 

Parallèlement, Sha Qing écrit lui-même des poèmes,  tel celui-ci, écrit en avril 2017, en lien avec son film « Lone Existence » et en dialogue avec Paul Celan :

 

Lone Existence

 

Hideaway

 

《季节轮转》                 « La ronde des saisons »

两季轮转时                   Au passage d’une saison à l’autre  

又见到了你                   de nouveau je t’ai vu

策兰                           Celan

目光投向脚下                Le regard fixé sur tes pieds

百骸枯骨也垂向地面        Tes os desséchés eux aussi penchés vers le sol

那里本该有春日的投影      Il devait y avoir là-bas un souffle de printemps

缠绕的裹布已斑孔相连      Le linceul qui t’enveloppe de trous bariolés

仍浸满黑色的水汽           trempe encore dans une vapeur d’eau noire.

是牛奶                        C’est du lait,

还是那年的塞纳河水        ou encore l’eau de la Seine de cette année-là.

哀怨还在吗                   Y a-t-il toujours la même triste plainte ?

你一定知道了                Tu le sais certainement

将你投进无穷梦魇的        Cela te plonge dans un cauchemar sans fin

和那些久盼未现的           Et tous ceux qui se font attendre

同是他们                     ce sont toujours les mêmes

如今                          aujourd’hui comme hier

你成了一道痂痕             Tu t’es transformé en cicatrice

在他们难以觉察的          difficilement visible

人类的背部                  dans le dos de l’humanité

泛着幽暗却刺目的光       brillant d’un éclat sombre et pourtant aveuglant

我当举镜                    J’offre un miroir

在人们缓步回望时         aux hommes qui marchant lentement se retournent

以四月静美的湖水         pour regarder les eaux paisibles du lac en avril [1].

 


 

Filmographie

 

2003 Wellspring 《在一起的时光》 - 49’

2011 Fading Reflections 消逝的倒影 - 144 ‘

2016 Lone Existence 《独自存在》 - 77’

2023 Hideaway 《庇护》- 83’


 

[1] Paul Celan est mort en avril à Paris. Il s’est suicidé en se jetant dans la Seine. Son œuvre est hantée par la mort, celle de ses parents, et celle des victimes du nazisme : d’où l’éternelle plainte, les cauchemars et la cicatrice.

 

 

     

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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