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Metteurs en scène

 
 
 
     
 

Wang Ping 王萍

1916-1990

Présentation

par Brigitte Duzan, 15 janvier 2012

 

De son vrai nom Wang Guangzhen (王光珍), Wang Ping (王萍) est née à Nankin en 1916. Elle y fait ses études à l’Ecole normale, où elle fait la connaissance de diverses personnalités à venir de la scène théâtrale et artistique, comme le futur réalisateur Shui Hua (水华). En 1934, à la fin de ses études, elle devient institutrice.

 

Actrice de théâtre, puis de seconds rôles au cinéma

 

En même temps, elle entre dans la branche de Nankin de la Ligue des dramaturges de gauche (翼戏剧联盟南京分盟) et commence à jouer dans la troupe de théâtre qui lui est associée, sous le nom de scène de Wang Ping ; mais, en 1935, elle se fait renvoyer de l’école à cause de son interprétation du rôle principal dans la pièce d’Ibsen  « Nora » (娜拉》). Le bureau de l’éducation de la ville de

 

Wang Ping actrice

Nankin lui interdit de reprendre un poste d’enseignement dans toutes les écoles de la ville.

 

Elle est alors engagée comme actrice par la société de production cinématographique du Nord-Ouest (西北影业公司). Le premier film dans lequel elle est appelée à jouer est « Une carrière sans fin » (《无限生涯》), sur un scénario du dramaturge de gauche Song Zhide (宋之的) qui décrivait les luttes dans la région minière. Le tournage fut arrêté sur ordre du seigneur de guerre Yan Xishan (阎锡山) qui avait repris le contrôle du Shanxi au début des années 1930 et entrepris des réformes sociales et militaires pour contrecarrer le développement du communisme dans la province. Mais Wang Ping épousa ensuite Song Zhide.

 

A partir de 1937, après l’incident dit « du 7 juillet » ("七·七"事变), c’est-à-dire l’incident du Pont Marco Polo qui marqua le début officiel de la guerre de résistance contre le Japon, Wang Ping parcourt le pays en jouant dans des pièce révolutionnaires pour soutenir le moral des troupes et de la population, comme beaucoup d’autres acteurs et actrices, dramaturges et cinéastes.

 

En 1945, elle rencontre Mao Zedong et Zhou Enlai à Chongqing. Song Zhidi s’enrôle ensuite dans la Quatrième armée pour aller participer aux combats dans le Dongbei, mais Wang Ping reste à Shanghai. Elle joue alors dans plusieurs grands films qui y sont réalisés, mais dans des rôles secondaires : « Les larmes du Yangzi » (ou « le fleuve coule vers l’Est » 一江春水向东流》) en 1947, ou, la même année, « Huit mille li de lune et de nuages » (八千里路云和月》),  par exemple.

 

En 1949, elle passe aux studios du Dongbei, toujours en qualité d’actrice, et, en 1950, devient membre du bureau du cinéma au ministère de la culture. En 1952, enfin, elle rejoint lors de sa fondation le studio de l’armée, le studio du 1er août (八一电影制片厂), mais passe derrière la caméra,  devenant la « première réalisatrice formée par la Chine nouvelle » (新中国培养的第一位女导演) selon les termes de ses biographies officielles.

 

Le chant de la Longue Marche

 

Première réalisatrice de la République populaire

 

Chants de la révolution

 

Elle tourne alors le premier documentaire éducatif sur l’armée produit par le studio, « Attaques sur les fleuves et les rivières » (《 河川进攻》). Elle réalise son premier film de fiction en 1956, « Vaincre l’obscurité précédant l’aube » (《冲破黎明前的黑暗》), mais c’est le second, « L’histoire du village de Liubao » (《柳堡的故事》) qui est son premier succès, en 1957.

 

La plupart de ses films, une bonne douzaine au total, sont des œuvres à la gloire du régime, de certaines de ses réalisations ou de certains épisodes révolutionnaires, en fonction des directives et orientations idéologiques du moment, comme la plupart des œuvres produites par le studio du 1er

août. « L’Orient est rouge » (《东方红》), sorti en 1965, marque l’apogée de sa carrière ; c’est l’œuvre à laquelle son nom est associé. Elle a signé deux autres oeuvres du même genre : les grandes fresques chantées  que sont « Le chant de la Grande Marche » et « Chants de la révolution », mais qui n’atteignent pas la perfection formelle du premier.

 

Ce qui est intéressant, cependant, au-delà de l’imagerie officielle, c’est la ligne thématique récurrente que l’on peut déceler dans son œuvre : l’importance donnée aux sujets féminins, avec une note d’héroïsme et de sacrifice des sentiments personnels. Le sujet politique prime sur la femme et sa vie intime, avec des nuances personnelles.

 

C’est le cas dès « C’est arrivé à Liubao » (《柳堡的故事》). L’histoire se passe dans les années 1940, pendant la guerre de résistance contre le Japon ; le film dresse le portrait de héros révolutionnaires, soulignant leur dévouement

 

 

L’histoire du village de Liubao

sans limite à la cause de la révolution, le héros masculin, un officier de l’armée rouge, maîtrisant

 

Les sentinelles sous les néons

 

ses sentiments envers la jeune paysanne dont il est tombé amoureux pour préserver la discipline révolutionnaire. La jeune fille apparaît à la fois désirable et vertueuse aux yeux de l’officier.

 

Dans « Les sentinelles sous les néons » (《霓虹灯下的哨兵》), en 1964, la problématique, un peu semblable, est transposée en milieu urbain : c’est l’histoire d’un officier qui, en arrivant à Shanghai, se trouve confronté à la séduction urbaine, c’est-à-dire les femmes

plus le matérialisme ambiant. Le message clair, c’est celui que Mao Zedong martèle depuis son discours de septembre 1962 lors de la réunion plénière du Comité central du Parti : n’oublions pas la lutte des classes et la lutte révolutionnaire ! Mais le récit est centré autour de la femme de l’officier, une femme traditionnelle représentant les valeurs conventionnelles, et soulignant toutes les contradictions possibles, villes/campagnes, ancien/moderne, etc...

 

Mais c’est dans « Le village des acacias » (《槐树庄》) que le personnage féminin est le mieux développé, en une figure maternelle emblématique qui symbolise merveilleusement toute l’abnégation et l’inébranlable conviction des héros révolutionnaires, mais en en montrant le combat sur le terrain, au quotidien. La tante Guo du film est un personnage quasi brechtien, extrêmement attachant, un personnage vrai.

 

 

Wang Ping en grand uniforme

 

Wang Ping vers 1990

 

Wang Ping est médaillée de l’Armée de Libération. Lorsqu’elle est décédée, en décembre 1990, l’armée lui a rendu hommage, et a publié sa photo en uniforme. En voyant cette photo, on a le sentiment de comprendre le personnage et son œuvre. Mais, derrière ce personnage officiel, se cachait une sensibilité qui transparaît dans l’une de ses dernières photos, qui rappelle, justement, la tante Guo.

 

 


 

Filmographie (hors documentaires) :

 

1985         Chant de la révolution chinoise               《中国革命之歌》

1978         Nous sommes la 8ème armée de route      《我们是八路军》

1976         Chants de la Longue Marche                  《长征组歌》

1966         Une jeunesse rouge comme le feu           《青春红似火》

1964         Les sentinelles sous les néons                《霓虹灯下的哨兵》

1965         L'Orient est rouge                                《东方红》

1962         Le village des acacias                           《槐树庄》

               (Locust Tree Village)

1960         Menglong sha                                      《勐垅沙》

1959         Les charmes du Jiangshan                      《江山多娇》

1958         Les ondes impérissables                         《永不消逝的电波》  (il s’agit des ondes radio)

1957         C’est arrivé à Liubao                              《柳堡的故事》

1956         Vaincre l’obscurité précédant l’aube         《冲破黎明前的黑暗》

               (Breaking Through the Darkness)

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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