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Zhang Yimou 张艺谋

Présentation

par Brigitte Duzan, 28 mai 2013, actualisé 25 février 2024

 

Zhang Yimou restera dans les annales du cinéma comme l’une des figures de proue de ce qu’il est convenu d’appeler la « cinquième génération » des réalisateurs chinois.

 

La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, en août 2008, semble cependant avoir marqué l’apogée de sa créativité. Passé dans les rangs du cinéma officiel, tel Faust après son pacte avec le diable, il semble avoir perdu son âme. Dieu sait pourtant qu’il avait du talent !

 

Photographe, à la force du poignet

 

Zhang Yimou est né le 14 novembre 1951 à Xi'an, dans le Shaanxi (陕西西安). Son père avait été officier dans l’armée nationaliste, pendant la guerre ; un de ses oncles et son frère aîné avaient fui avec les nationalistes à Taiwan en 1949. Leurs ancêtres avaient été paysans, mais certains propriétaires. Rien de tout cela ne lui facilita la vie.

 

Zhang Yimou

 

Son père lui avait choisi un prénom sophistiqué, 诒谋 Yímóu, par lequel il signifiait l’espoir que son fils saurait, par ses réalisations, apporter la gloire à ses ancêtres grâce au talent qu’il avait hérité d’eux (1). Il ne savait pas que ce serait effectivement le cas, mais, en attendant, tout le monde écorchant et estropiant ce caractère que personne ne connaissait, le fils allait le changer en yì, se mettant ainsi sous les auspices de l’art. Mais il lui faudrait du temps pour que ce vœu implicite se réalise.

 

Zhang Yimou jeune

 

La fin du lycée coïncide pour lui avec le début de la Révolution culturelle. En 1968, dans le cadre du mouvement d’envoi des jeunes dans les zones rurales et montagneuses (上山下乡), il est envoyé travailler dans une ferme de l’agglomération de Qianxian (乾县), dans le district de Xianyang (咸阳), à l’ouest de Xi’an. Il y reste trois ans, fasciné par la beauté des paysages et de la nature autour de lui.

 

En 1971, il est transféré dans la filature de coton n° 8 de Xianyang (咸阳市棉纺八厂), comme simple ouvrier. Il dessine, peint, et finit par s’acheter un appareil photo avec lequel, à ses heures de loisir, il parcourt la campagne pour prendre des photos, en noir et blanc, mais superbes. Il en montre à ses camarades, à l’usine, et devient vite connu ; le département de propagande de l’usine lui demande, à l’occasion, d’aider à faire des affiches et des prospectus.

 

En 1978 est annoncée la réouverture des universités ; il voit une annonce dans le Quotidien du Peuple (《人民日报》) invitant à poser sa candidature à l’Institut du cinéma de Pékin. Un de ses amis l’incite à le faire.

 

Le problème est qu’il a déjà vingt-sept ans, et que la limite d’âge est de vingt-deux. Soutenu par ses amis, dont le peintre Bai Xueshi (白雪石), il envoie un dossier, avec des photos et des dessins de sa main, au ministre de la culture qui a été nommé l’année précédente, Huang Zhen (黄镇). Frappé par la qualité de ces œuvres, Huang Zhen décide de faire une exception à la règle : Zhang Yimou est admis, dans le département de photographie.

 

Zhang Yimou et Xiao Hua vers 1985

 

Cette même année 1978, il épouse Xiao Hua (肖华) avec laquelle il a fait toutes ses études. Ils auront un enfant en 1983.

 

De la photographie à la réalisation

 

Zhang Yimou découvre le cinéma à l’Institut du cinéma de Pékin avec la promotion qui va bouleverser les schémas classiques et les habitudes acquises. La Révolution culturelle a laminé les idées reçues, le cinéma chinois renaît dans une sorte de ferveur iconoclaste, comme tout le pays.

 

1979-1981 : La photographie d’abord, comme art d’avant-garde

 

Affiche de l’exposition de photographies d’avril 1979 à Pékin

 

La photographie est alors à l’avant-garde de la scène artistique. En avril 1979, organisée par un groupe de jeunes passionnés de photo, une exposition d’une centaine de photographies intitulée « Nature. Société. Homme » (《自然·社会·人》) a lieu à Zhongshan Park, à Pékin, sur le thème de la vie quotidienne des gens ordinaires. Le succès est immense, reflétant le goût des jeunes artistes pour le réalisme dans l’expression, et d’un certain retour à la nature, et à l’homme.

 

Zhang Yimou est introduit par un de ses camarades de promotion auprès de Wang Liping (), l’un des organisateurs de l’exposition qui est ensuite reconduite les années suivantes, toujours en avril : c’est « l’exposition photographique d’avril » (四月影会). Zhang Yimou participe à celle de 1980, avec une série de sept photographies grand format intitulée « Cette génération » (这代人), illustrant les relations entre les « jeunes éduqués » et la campagne où ils ont été envoyés. 

 

Il avait porté une attention particulière au format, allant jusqu’à imaginer, en l’absence de bacs assez grands pour développer ses clichés, d’imprégner du coton de liquide de développement, et de le passer patiemment sur le papier photo, lui-même acheté en rouleaux (2). Mais, quand il vit ses photos exposées au milieu des autres, elles étaient perdues dans la masse. L’écran de cinéma lui apparut alors comme le support idéal pour montrer ces images sans les diminuer.

 

1982-1983 : Premiers pas avec « One and Eight »

 

Les assignations à des studios commencèrent en avril 1982. Le principe retenu était une application du principe national général d’assignation des emplois : chacun devait être envoyé dans le studio le plus proche du lieu où habitait sa famille, où se trouvait un poste disponible. Evidemment tout le monde voulait rester à Pékin, comme Chen Kaige ou Tian Zhuangzhuang, mais chacun devait se conformer aux directives : « Le Parti demande l’obéissance la plus totale, le héros est volontaire pour aller n’importe où. »

 

Le studio du Guangxi (广西电影制片厂) envoya spécialement un de ses représentants à Pékin pour recruter une équipe d’une dizaine de personnes. Pénalisé par sa situation excentrée, à l’extrême sud de la Chine, il avait besoin de cerveaux sinon de bras. Mais c’était un choix difficile pour tous les candidats, car, une fois qu’ils auraient renoncé à leur hukou pékinois, il leur serait difficile de revenir dans la capitale.

 

Finalement, c’est un petit groupe de quatre jeunes cinéastes solidaires qui partit ainsi à Nanning en septembre 1982, en calculant qu’ils auraient plus de chance de pouvoir réaliser tout de suite un film dans un petite entité que dans un gros studio où il leur faudrait gravir peu à peu tous les échelons de la hiérarchie : ce sont Zhang Junzhao (张军钊), Xiao Feng (肖风), He Qun (何群) et Zhang Yimou.

 

C’est leur décision qui est en grande partie à la base du renouveau du cinéma chinois. Leur premier film est en effet le coup d’envoi de la cinquième génération, un film sur un thème qui les concernait tous, le conflit entre la loyauté et

 

Sur le tournage de « One and Eight », de g à dr :

He Qun, Zhang Yimou, Xiao Feng et Zhang Junzhao

l’injustice : « One and Eight » (《一个和八个》), sorti en 1983, réalisé par Zhang Junzhao avec Zhang Yimou et Xiao Feng comme chefs opérateurs et He Qun comme directeur artistique.

 

La photographie, dans ce film, est particulièrement novatrice, avec des compositions asymétriques où les acteurs sont décentrés et obscurcis, des photos prises sous des angles inhabituels et un style se rapprochant du noir et blanc, bien que le film soit en couleur, pour privilégier l’impact visuel et éviter l’expression directe des sentiments. Zhang Yimou, en particulier, résista aux pressions des dirigeants du studio comme des acteurs qui auraient préféré un style plus classique, reflétant un caractère endurci par trente ans de lutte quotidienne qui n’avait plus envie de faire de compromis.

 

Le film marque en outre le début d’une méthode de travail complètement différente de ce qui existait jusque là, avec une coopération très étroite entre tous les membres de l’équipe, et une réflexion commune sur le scénario se prolongeant même en cours de tournage. Zhang Yimou l’appliqua lui-même à ses débuts de réalisateur, pour « le Sorgho rouge » (《红高粱》).           

 

Il reviendra par la suite au studio du Guangxi : en 1999 et 2000 pour tourner « Pas un de moins » (《一个都不能少》) et « Happy Times » (《幸福时光》).

 

1984 : Yellow Earth

 

« One and Eight » fut projeté au Bureau du cinéma à Pékin en novembre 1983. Zhang Junzhao et ses trois collègues en profitèrent pour le projeter aussi au studio de Pékin en invitant leurs amis, anciens professeurs et camarades. Le film n’eut pas tout de suite le visa de censure, mais il obtint un soutien enthousiaste des professionnels qui l’avaient vu au studio.

 

Le Bureau du cinéma ordonna quelques révisions, mais donna le feu vert à la même équipe pour se lancer dans un second film. De retour à Nanning, He Qun proposa alors au studio du Guangxi le scénario d’un film que lui avait remis Chen Kaige à Pékin. L’histoire fut jugée trop sombre, mais l’idée de faire venir Chen Kaige pour tourner un film fut retenue.

 

Les trois complices sur le tournage de « La Terre jaune » :

de g à dr Zhang Yimou, Chen Kaige et He Qun

 

Le studio lui fournit un scénario de Zhang Ziliang (张子良), adapté d’un recueil d’essais de Ke Lan (柯蓝) intitulé « Echos au-dessus du ravin » (《深谷回声》). Après révision effectuées au terme de recherches menées sur le terrain, dans le nord du Shaanxi, c’est ce scénario qui, allait donner « La terre jaune » (《黄土地》), avec, à nouveau, Zhang Yimou comme chef opérateur, et He Qun comme directeur artistique.

 

Toute la cinquième génération était préfigurée par ce film, la filmographie à venir de Zhang Yimou aussi, à commencer par

« Le sorgho rouge » (《红高粱》) : un film rythmé par la musique - de Zhao Jiping (赵季平) - et les percussions, et exprimé en images dont toute la force réside dans leur symbolisme, ces images étant elles-mêmes résumées en une seule (selon Chen Kaige) : le fleuve Jaune vu de loin, résumant toute la civilisation et la culture nées sur ses bords…

 

1986 : Retour à Xi’an

 

Après avoir à nouveau collaboré avec Chen Kaige pour tourner « La grande parade » (《大阅兵》), Zhang Yimou revint chez lui en 1986, appelé par Wu Tianming (吴天明) qui préparait « Le vieux puits » (《老井》) au studio de Xi’an. Mais, cette fois-ci, Zhang Yimou était non seulement le chef opérateur mais aussi l’acteur principal, aux côtés de l’actrice Lü Liping (吕丽萍).

 

C’est pendant le tournage, au printemps 1986, que Zhang Yimou commença à songer à réaliser lui-même son propre film et à chercher un scénario. Connaissant ses goûts, en particulier

 

Zhang Yimou dans « Le vieux puits »

pour Mo Yan (莫言), son épouse Xiao Hua, qui était bibliothécaire, lui suggéra la première partie d’un roman qui venait de paraître dans la revue « Littérature du peuple » (人民文学) : « Le clan du sorgho » (《红高粱家族》).

 

La base du scénario était trouvée, le reste suivit très vite. « Le sorgho rouge » (《红高粱》) sortit en 1987. On trouve dans l’équipe du film les vieux amis de Zhang Yimou, dont Wu Tianming pour la production, Zhao Jiping pour la musique, et, pour la photographie, Gu Changwei que Zhang Yimou avait connu au lycée et qu’il avait retrouvé à l’Institut du cinéma de Pékin.

 

« Le sorgho rouge »  obtint l’Ours d’or au 38ème festival de Berlin en 1988, consacrant Zhang Yimou comme réalisateur chinois idolâtré des critiques occidentaux.

 

Il consacrait aussi, aux côtés de Jiang Wen (姜文), une jeune actrice de vingt-deux ans qui n’avait même pas terminé ses études : Gong Li (巩俐). C’était le début d’une fabuleuse histoire qui allait durer plus de dix ans, nourrir des chefs d’œuvre et entraîner au passage le divorce de Zhang Yimou d’avec Xiao Hua, en 1989.

 

Une demi-décennie de chefs d’œuvre

 

1989-1990 : Judou

 

Le premier des deux films qui suivent n’est pas une réussite. Sorti en 1989, « Codename Cougar »,  ou « Opération Jaguar » (《代号美洲豹》), est un film policier coréalisé avec Yang Fengliang (杨凤良), avec Gong Li (巩俐), Ge You (葛优) et Wang Xueqi (王学圻) dans les rôles principaux, et Gu Changwei à la photo.

 

Le scénario déroule une histoire mal ficelée d’avion Taipei-Séoul victime d’un détournement vers Pékin, par des rebelles taïwanais. Financé par un ami, le film couvrit juste ses frais. Zhang Yimou avait pour excuse que son scénario avait été sabré par la censure, mais il l’a désavoué par la suite.

 

La même année, il prépare un autre film, également coréalisé avec Yang Fengliang, qui sort en 1990 et qui est, lui, un succès : « Judou » (《菊豆》).

 

Codename Cougar

 

Avec Gong Li

 

Le premier atout du film est son scénario, signé Liu Heng (刘恒), écrivain et excellent scénariste (3), et adapté d’une de ses nouvelles : « Fuxi, Fuxi » (《伏羲伏羲》). Liu Heng y raconte l’histoire de Judou (菊豆), une jeune femme qui a été achetée par un veuf, riche propriétaire d’une teinturerie, Yang Jinshan (杨金山). Comme, malgré tous ses efforts, il n’arrive pas à concevoir l’héritier désiré, il devient furieux, et sadique envers Judou. Le neveu que Yang Jinshan a adopté, Yang Tiangqing (杨天青), lui, a plus de succès. Judou donne naissance à un fils, à la grande joie de Jinshan, qui déchante cependant quand il réalise qu’il n’est pas le père. Paralysé après un accident, il ne peut que constater la liaison de plus en plus ouverte et passionnée de sa femme et de son neveu….

 

 

 

Liu Heng a donné à son histoire violente d’amours illites des références mythologiques qui plongent jusqu’aux mythes de création chinois, les désirs et instincts primaires revêtant dans le film une importance primordiale comme force créatrice. Zhang Yimou s’est donc placé là dans la continuité directe de son premier film, « Le sorgho rouge », dont « Judou » retrouve la force quasi tellurique.

 

Avec ce film, Zhang Yimou amorce ses grandes fresques historiques de la première moitié de la décennie 1990 qui ont deux points essentiels en commun : ce sont, comme lui, des films adaptés d’œuvres littéraires, et centrés sur un personnage féminin rebelle aux normes de la société de son temps, interprété par une Gong Li touchée par la grâce.

 

En même temps, « Judou » est l’un des derniers films tournés en Technicolor : nous sommes au tournant d’une époque.

 

Judou

 

1990-1994 : trois chefs d’œuvre coup sur coup

 

1. La décennie 1990 s’ouvre avec le film qui vaut à Zhang Yimou tous les honneurs de la communauté cinématographique et cinéphile internationale : « Épouses et concubines » (《大红灯笼高高挂》), adapté d’une nouvelle de Su Tong (苏童) dont le titre a donné la traduction française de celui du film (《妻妾成群》) (4).

 

Sorti en première mondiale en septembre 1991 à la Biennale de Venise, il y décroche le Lion d’argent. Le scénario avait été approuvé par les censeurs chinois, mais la version finale du film fut interdite. L’interdiction joua autant, sans doute, que les critiques unanimement enthousiastes pour porter Zhang Yimou au pinacle, et Su Tong avec lui. Pourtant, il n’avait participé ni à l’adaptation du roman ni au tournage, le réalisateur lui avait juste acheté les droits. Ce sera une constante par la suite, Zhang Yimou travaillant sur un fil narratif qu’il traduit en images, selon son propre imaginaire.

 

Épouses et concubines

 

2. Avec le film suivant, « Qiu Ju, une femme chinoise » (《秋菊打官司》), adapté par Liu Heng d’un roman de Chen Yuanbin (陈源斌), Zhang Yimou délaisse la Chine ancienne pour aborder la critique de la société chinoise moderne.

 

Le mari de Qiu Ju, modeste paysanne, ayant été humilié publiquement par le chef du village qui l'a roué de coups, elle refuse l'argent offert en dédommagement et, enceinte mais obstinée, se met en tête d’obtenir des excuses pour que son mari retrouve son honneur, et la famille sa « face ». C’est évidemment un hommage à l’esprit de résilience de la population chinoise, et au désir de chacun de faire reconnaître et respecter ses droits.

 

C’est le Lion d’or que décrocha cette fois le film à la Biennale de Venise de 1992. On peut cependant lui reprocher un dénouement bien plus positif que ce que l’on constate souvent, les dénis de justice étant chose courante dans les

 

Qiu Ju, une femme chinoise

villages et se traduisant parfois par des mouvements de colère pouvant aller jusqu’à l’émeute, voire au crime.

 

« Qiu Ju » marque néanmoins une tentative intéressante de docu-fiction de la part d’un réalisateur qui ne poursuivra cependant pas dans ce genre. Certaines des scènes ont été filmées à la sauvette, avec une caméra cachée, ce qui donne effectivement un aspect plus ou moins documentaire au film. C’est l’un des aspects du film qui a enthousiasmé les critiques.

 

3. Sorti en 1994, « Vivre ! » (《活着》) est sans doute le meilleur film de Zhang Yimou. Il apparaît, avec le recul, comme l’apogée de sa filmographie, un véritable chef d’œuvre.

 

Adapté, cette fois, d’un roman éponyme de Yu Hua (余华) (5), le film suit le personnage de Xu Fugui (徐福贵), héritier ruiné d’une riche famille, de la fin des années 1940 à la période d’ouverture à la fin des années 1970, en passant par le grand Bond en avant et la Révolution culturelle.

 

Le film dénonce les pires abus de ces trente années douloureuses, mais sans tomber dans le pessimisme, car il montre en même temps l’extraordinaire capacité de surmonter les épreuves de son personnage, comme emblème de la population chinoise dans son ensemble – capacité de survie symbolisée par le titre.

 

Vivre !

 

« Vivre ! » a remporté le Grand prix du jury au festival de Cannes en 1994, et Ge You (葛优), dans le rôle de Fugui, le prix – bien mérité – d’interprétation masculine.

 

1995-1999 : transition

 

Le tournant de 1995

 

Avec « Shanghai Triad » (《摇啊摇,摇到外婆桥》), en 1995, Zhang Yimou tente une intrusion dans un genre qu’il traite de façon originale. Mal reçu, le film mériterait d’être mieux considéré, son défaut principal venant du scénario.

 

Adapté d’une nouvelle de Bi Feiyu (毕飞宇) dont le titre  - le même que le titre chinois du film - est une chanson d’enfant qui donne la plus belle séquence du film, le scénario a en effet coupé toute une partie de la nouvelle, ce qui entraîne un hiatus dans la narration et rend l’histoire difficile à suivre. C’est très dommage, car le film est une histoire de femme très attachante : c’est le dernier grand rôle de Gong Li, et la tristesse de son personnage semble être celle de l’actrice sur le point de rompre avec son mentor.

 

Zhang Weiping

 

La rupture était consommée à la fin de l’année, et Gong Li s’est mariée l’année suivante avec un industriel de Singapour. Fin d’une belle histoire, mais fin aussi d’une collaboration qui nous a donné six des plus beaux films chinois.

 

En même temps que Zhang Yimou se séparait de Gong Li, il se rapprochait d’un homme d’affaires qu’il avait connu dès 1989 et qui, à la tête de sa société de production  Beijing New Pictures Film Co. (北京新画面影业公司) fondée en 1996, va devenir son producteur et financier à partir de là : Zhang Weiping (张伟平).

 

C’est le début d’une nouvelle phase créatrice pour Zhang Yimou, marquée par une tendance croissante à la production commerciale. Le tandem des « deux Zhang » (二张) semble désormais embarqué sur « la route de l’or » (黄金之旅), chaque film devenant une nouvelle pépite.

 

Trois  films de transition

 

1. En 1997, « Keep Cool » (《有话好好说》) est le premier film produit par Zhang Weiping, et c’est une comédie, toujours adaptée d’une œuvre littéraire, mais d’un auteur - Shu Ping (述平)- beaucoup moins connu que les précédents.

 

Tourné au studio du Guangxi, comme les deux films suivants, « Keep Cool » est assez drôle. Il vaut cependant surtout par son interprétation ; on y trouve les meilleurs comédiens chinois du moment, et acteurs fétiches du réalisateur qui s’est même réservé un petit rôle : Jiang Wen (姜文), Li Baotian (李保田), Ge You (葛优), auxquels vient s’ajouter Zhao Benshan (赵本山).

 

Cela semble une pause divertissante, mais le film annonce aussi une nouvelle thématique, ancrée dans la réalité, urbaine ici, rurale ensuite, qui va se concrétiser dans les deux films suivants, sortis en 1999.

 

2. Adapté d’un récit de Shi Xiansheng (施祥生), « Pas un de moins » (《一个都不能少》) est une peinture des conditions d’enseignement dans les zones rurales reculées du pays, où l’éducation reste la voie royale, mais aussi une voie impossible pour beaucoup, les enfants étant souvent appelés à apporter leur contribution à l’économie familiale, surtout dans les cas d’accident de l’un des parents.

 

Tous les acteurs sont non professionnels, et le rôle de certains reflète exactement leur statut ou occupations dans la vie, le chef de village par exemple. Le souci de réalisme est allé jusqu’à filmer en caméra cachée, et en lumière naturelle. Le montage accuse cependant un rythme saccadé et des hiatus reflétant les coupures rendues sans doute nécessaires par le jeu défaillant des interprètes.

 

Retiré du festival de Cannes en 1999 sous prétexte de discrimination contre les films chinois, le film a ensuite été

 

Pas un de moins

présenté à la Biennale de Venise où il a remporté le Lion d’or. C’est le premier film de Zhang Yimou à avoir obtenu un visa de censure ; il se ressent des contraintes imposées par les autorités, la « réalité » étant passablement édulcorée, et la fin aussi rose que souhaitable dans ces conditions. On est loin de « Vivre ! ».

 

3. « The Road Home » (《我的父亲母亲》) est un film beaucoup plus attachant malgré ses défauts, non pour son histoire d’amour tout aussi édulcorée, mais pour la chaleur avec laquelle Zhang Yimou prend la défense de coutumes ancestrales dont il explique les raisons d’être, enracinées dans la culture locale et la vie quotidienne.

 

Le film est – faut-il encore le rappeler – celui qui a fait découvrir une jeune actrice de dix-huit ans du nom de Zhang Ziyi (章子怡) dont on a tout de suite fait la nouvelle égérie de

 

Zhang Ziyi dans “The Road Home”

Zhang Yimou. Ce n’était peut-être pas le cas, mais sa carrière était lancée. 

 

Années 2000 : or en barre et déceptions

 

Les années 2000 sont ensuite une longue série de succès commerciaux plus ou moins décevants du point de vue artistique.

 

1. Le millénaire débute avec un film mineur, mais bien fait, « Happy Times » (《幸福时光》), présenté au festival de Berlin début 2002. C’est une autre comédie, avec Zhao Benshan (赵本山) dans le rôle titre, cette fois adaptée d’une nouvelle de Mo Yan (莫言), « Le maître a de plus en plus d'humour »  (《师傅愈来愈幽默》) (6).

 

2. Cette année 2002 est celle d’un succès éclatant au box office : « Hero » (《英雄》), film qui va lancer Zhang Yimou dans une carrière ouvertement axée sur les grandes réalisations commerciales, tournées autant vers le public chinois que le public étranger. Le premier suivra, le second de plus en plus difficilement.

 

« Hero » est l’application commerciale directe du succès phénoménal mais inattendu qu’a été « Tigre et Dragon » (卧虎藏龙) d’Ang Lee (李安) en 2000 ; tous les ingrédients sont là : tentative d’assassinat du Premier Empereur, grands noms hongkongais du wuxia, plus Zhang Ziyi reprise du film d’Ang Lee, photographie de Christopher Doyle emprunté à Wong Kar-wai et musique de Tan Dun, avec des thèmes musicaux chantés par Faye Wong et Tony Leung.

 

Le film est certainement une fête visuelle : Christopher Doyle

 

Hero

a d’ailleurs été récompensé plusieurs fois pour sa photographie. On en oublie que le film fait au passage l’apologie du régime, justifie la répression pour assurer la paix intérieure et la stabilité. Mais il a rapporté six fois son budget ; on n’a pas souvent de tels retours sur investissement.

 

« Hero » a donc été suivi aussitôt d’un autre film du même genre, sorti en 2004 : « Le Secret des poignards volants » (《十面埋伏》), pour lequel Zhang Yimou est allé jusqu’à embaucher, pour la musique, le compositeur Shigeru Umebayashi, auteur de la valse qui est le thème musical de « In the Mood for Love » !  

 

3. Zhang Yimou a eu du mal à rebondir et le film suivant, « Riding Alone for Thousands of Miles » (《千里走单骑》), est un échec ; c’est même sans doute le plus mauvais film de sa carrière (si l’on exclut « Opération Jaguar »).  

 

Le Secret des poignards volants

 

4. Sorti en décembre 2006 et  inspiré de la pièce de théâtre « L’orage » (《雷雨》) du grand dramaturge Cao Yu (曹禺), « Curse of the Golden Flower » - ou « La Cité interdite » en français - (《满城尽带黄金甲》) est une tentative de revenir aux grandes fresques historiques qui ont fait la notoriété de Zhang Yimou à ses débuts, mais avec un budget de 45 millions de dollars, ce qui en faisait alors le film le plus cher de l’histoire du cinéma.

 

Il devait aussi marquer les retrouvailles avec Gong Li, qui était, de son côté, en panne dans sa carrière. Il marque surtout un point mort dans la carrière du réalisateur qui va, à partir de ce moment-là, s’orienter plutôt vers les grandes mises en scène, d’opéras et d’événements.

 

Les grandes mises en scène

 

Opéra et ballet

 

Turandot, mise en scène Zhang Yimou

 

C’est à la fin des années 1990 que Zhang Yimou s’est lancé dans la mise en scène d’opéra, parallèlement à son travail de réalisation au cinéma. Le premier opéra qu’il a ainsi mis en scène est « Turandot » (《图兰朵》), d’abord au Mai musical de Florence en 1997 puis dans la Cité interdite, à Pékin, en août 1998, avec Zubin Mehta dirigeant l’orchestre.  

 

 

 

Ce sont en fait deux mises en scène totalement différentes, l’une dans un espace scénique réduit, privilégiant les jeux de couleur, l’autre, au contraire, dans l’immense espace devant le Palais de la Pureté céleste, privilégiant le mouvement avec des foules de figurants et un immense chœur à l’arrière de la scène.

 

Cette dernière version de « Turandot » a été reprise en octobre 2009 dans le cadre du Nid d’oiseau à Pékin, puis la première en tournée mondiale en 2010, en Europe, Asie et Australie.

 

En 2001, Zhang Yimou a aussi mis en scène une version ballet de son film de 1991 « Epouses et concubines ».

 

Série Impression

 

A partir de 2003, il a aussi mis en scène une série de spectacles musicaux en extérieur, dans des cadres naturels prestigieux : la série « Impression » (印象系列), réalisée avec deux collaborateurs partageant la direction artistique, Wang Chaoge (王潮歌) et Fan Yue (樊跃) – surnommés « le triangle de fer » (铁三角).

 

Le premier de ces spectacles a eu lieu en août 2003 sur la rivière Li, dans le Guangxi - Impression Liu Sanjie

 

Zhang Yimou avec Wang Chaoge (à g.) et Fan Yue

(《印象·三姐》) - et a été suivi d’une dizaine d’autres, tous produits par la société fondée par Zhang Yimou et ses deux collaborateurs - China Impression Wonders Art Development - et cofinancés par des sociétés, en particulier de tourisme, et les autorités locales chinoises des lieux concernés. Il s’agit d’une politique de prestige, le retour sur investissement restant problématique. 

 

2/ Mai 2006 : Impression Lijiang (印象·丽江), au pied de la montagne "de la neige du dragon de jade" (玉龙雪山) à Lijiang – avec une conception et mise en scène qui renvoie aux premiers films de Zhang Yimou. Il en a fait une vidéo avec insertion d’intertitres qui en font une sorte d’opéra.

 

3/ Mars 2007 : Impression West Lake (《印象·西湖》), sur le lac de l’Ouest à Hangzhou,

 

4/ Avril 2009 : Impression Hainan (《印象·海南島》), sur l’île de Hainan,  

 

5/ Mars 2010 : Impression Dahongpao (《印象·大袍》), sur le mont Wuyi (武夷山), dans le Fujian ; le da hong pao est une célèbre variété de thé produite dans la région.

 

6/ 31 décembre 2010 : Impression Putuo (《印象·普陀》), sur le mont Putuo (普陀山), dans l’île du même nom au sud-est de Shanghai – l’une des quatre montagnes sacrées du bouddhisme chinois, consacrée à Guanyin.

 

7/ 1er octobre 2011 : Impression Wulong (《印象·武隆》), dans le canyon de Taoyuan (桃园大峡谷), près de Chongqing ; l’élément central du spectacle est constitué par les chants traditionnels haozi propres à cette région du Sichuan – dont le chuanjiang haozi, (川江号子), entre chants de bateleur et chants de porteurs de palanquin auxquels répond une triste mélopée de mariage. On ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec le chant des porteurs de palanquins au début du Sorgho rouge (《红高粱》) :

 

8/ Décembre 2011 : Impression Wutaishan (《印象·五台山》), autre montagne sacrée du bouddhisme, dans le Shanxi.

 

9/ Impression Melaka (《印象·六甲》), ou Malacca, l’ancienne colonie portugaise sur la côte occidentale de Malaisie. Annoncé officiellement en mai 2013, le spectacle devait être le premier à être représenté hors de Chine, mais le projet a été retardé à cause des répercussions diplomatiques du dramatique accident du vol 370 de la compagnie Malaysia Airlines, disparu en mars 2014, avec près de deux cents Chinois à bord. Le groupe malaisien PTS Properties était co-investisseur dans le projet, avec la société de Zhang Yimou. Le

 

La maquette du théâtre projeté pour Impression Melaka

projet a été repris en mars 2016 par la société Yong Tai de Kuala Lumpur – un producteur de vêtements diversifié dans l’immobilier qui a conçu un vaste montage financier pour financer le projet, dont la construction d’un théâtre spécial. 

 

10/ Février 2013 : Revoir Pingyao (《又见平遙》) peut être considéré comme un produit dérivé de la série Impression. Véritable mise en scène de la ville.

 

Revoir Pingyao (extraits)

 

Jeux olympiques et gala du G20

 

Affiche publicitaire pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques

 

C’est la mise en scène des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques de Pékin, en août 2008, qui restera sans doute la plus mémorable, surtout la première. C’est un exemple du prodigieux talent de Zhang Yimou, et de sa capacité à mettre en œuvre des projets démesurés, et ce d’autant plus que les répétitions ont dû en outre se passer dans le plus grand secret pour ne pas gâcher la surprise au moment de la cérémonie.

 

C’est aussi le spectacle « Impression West Lake » (《印象·西湖》) de 2007 qui, en septembre 2016, a été le modèle du gala spectaculaire donné à l’occasion de la réunion du G20 à Hangzhou.

 

  

La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, le 8 août 2008

 

Le gala du G20 à Hangzhou, le 4 septembre 2016

 

Le cinéma quand même

 

Au cinéma, par ailleurs, Zhang Yimou ne parvient plus à intéresser, et encore moins à convaincre.

 

En 2009, « A Simple Noodle Story » ( 《三枪拍案惊奇》) semblait une tentative de renouveler son inspiration et de moderniser son langage. Le film fut cependant suivi d’une bluette édulcorée qui présente la vie sous la Révolution culturelle comme une période dorée : « L’amour sous l’aubépine » (《山楂树之恋》).

 

En 2011, « Flowers of War » (金陵十三釵) apparaît comme un essai de renouer avec les grandes adaptations littéraires, cette fois sur fond de guerre sino-japonaise, au moment de la prise de Nankin par les Japonais. C’est un film qui laisse perplexe quant à l’avenir de la filmographie de son auteur.

 

A la suite de ce film, cependant, Zhang Yimou s’est séparé de Zhang Weiping. Fin mai 2013, il a signé un contrat avec la société Le Vision Pictures (LEVP) dont il est devenu le directeur artistique.

 

En mai 2014, il a présenté au festival de Cannes (hors compétition) un nouveau film qui est sorti aussitôt après sur les écrans chinois, mais sans rencontrer beaucoup d’intérêt ni de succès, dans un cas comme dans l’autre : Coming Home (《归来》). Film adapté d’un autre roman de Yan Geling, le film semblait renouer avec un cinéma plus introspectif, et

 

Flowers of War

tenter une évocation de la tragédie des droitiers. Il ne vaut guère, finalement, que par son interprétation, par Chen Daoming (陈道明) et Gong Li (巩俐) dans les rôles principaux.

 

Pour la fin 2016 est annoncée la sortie en Chine de la méga-production « The Great Wall » (长城), coproduite côté chinois par China Film et Le Vision Pictures, avec Matt Damon dans le rôle-titre. Un film en anglais réalisé par un réalisateur qui ne parle pas la langue, sur un scénario affligeant rédigé par une équipe américaine…

 

L’ère des grosses productions et des effets spéciaux

 

Avec « La Grande Muraille » (The Great Wall 《长城》), superproduction sino-américaine sur un scénario américain imaginant des monstres extra-terrestres menaçant de franchir la grande Muraille, avec Matt Damon dans le rôle principal et une débauche d’effets spéciaux, Zhang Yimou a réalisé le film le plus cher jamais jamais tourné sur le sol chinois (il a été tourné en partie à Qingdao). C’est là le côté le plus hyperbolique du film. L’accueil l’a été beaucoup moins. En France, le film a fait plus de 800 000 entrées parce que le public est allé voir « le réalisateur d’"Epouses et concubines" » comme l’annonçait la publicité. Nul besoin de dire l’étonnement général.

 

 

Shadow

 

 

En 2018, le film suivant – « Shadow » (《影》) - est à replacer dans la vogue actuelle en Chine des pseudo-films de wuxia sur fond historique, investis par les techniques les plus modernes. Inspiré du classique des « Trois Royaumes », Shadow raconte l’histoire d’un roi et de son peuple, exilés de leur patrie, qui aspirent à la reconquérir. Zhang Yimou revient à la veine de la couleur et du chatoiement de l’image où il est le meilleur : le film est annoncé comme étant « dans le style d’une aquarelle chinoise ».

 

Le tournage a commencé en mars 2017, et le film sort en première mondiale à la Biennale de Venise début septembre 2018, puis en première nord-américaine au festival de Toronto une semaine plus tard. Il sortira en Chine le 30 septembre.

 

Trailer du festival de Toronto

  

En novembre 2018, « Shadow » a valu à Zhang Yimou le prix du meilleur réalisateur au 55ème festival du Golden Horse à Taipei ; le film y a également obtenu les prix des meilleurs effets visuels (signés Samson Wong), de la meilleure direction artistique (Ma Kwong Wing) et des meilleurs costumes et maquillages (signés Chen Mingzheng).

 

Retour à la nostalgie des années 1970
 

En 2019, un nouveau film de Zhang Yimou est sélectionné à la Berlinale : « One Second » (《一秒钟》). Le film se passe dans les années 1970 et raconte l’histoire d’un prisonnier qui s’échappe d’un camp de travail à la campagne, pour tenter de voir une seconde d’un film dont une orpheline a volé la bobine…

Sujet éminemment délicat, traitant d’une période qui reste difficile à aborder, surtout à un moment de resserrement de la censure, à trente ans des événements de Tian’anmen : résultat, le film a été retiré de la sélection de la Biennale, pour des « raisons techniques ».


Films patriotiques

 

Les deux films suivants sont sortis coup sur coup en 2021 et 2022 : le premier – « Cliff Walkers » ou « Impasse » (《悬崖之上》)  –  est un film d’espionnage dans le Manchukuo pendant la guerre ; le deuxième – « Sniper » (《狙击手》) – un film patriotique se passant pendant la guerre de Corée que Zhang Yimou a coréalisé avec sa fille Zhang Mo (张末).

 

Sorti en janvier 2023, « Full River Red » (《满江红》) déclenche une controverse sur la réalité des chiffres de recettes annoncés, mais le sujet du film et son message patriotique sont bien plus sujets à polémique.

 

One Second (affiche de la Berlinale)

 

Cliff Walkers

 


 

Note sur les biographies

 

Une biographie de Zhang Yimou, par un journaliste du nom de Huang Xiaoyang (黄晓阳), est parue en août 2008 sous le titre « La Chine en images : biographie de Zhang Yimou » (《印象中国:张艺谋传》). Comportant de nombreuses indiscrétions sur sa vie intime (en particulier ses relations avec sa première épouse et avec Gong Li), elle a été contestée par le réalisateur qui a demandé qu’elle soit retirée du commerce. Mais elle comporte aussi nombre d’indications intéressantes sur la préparation des films et les tournages.

 

En décembre 2011, Zhang Yimou a lui-même publié son autobiographie (《张艺谋的作业》), illustrée d’une centaine de photos et de dessins, et éditée par l’université Beida de Pékin (北京大学出版社). Dans la préface, il explique : « Ce livre ne peut être considéré comme une autobiographie au sens propre, je n’y ai pas raconté tous les détails de ma vie depuis ma naissance ; disons que ce sont plutôt des souvenirs en

 

L’autobiographie

images… » - souvenirs d’un jeune ouvrier de Weiyang qui s’est un jour acheté un appareil photo et a commencé à photographier tout seul la campagne autour de lui….

 


 

Filmographie 

 

1987  Le Sorgho rouge 《红高粱》           

1989  Opération jaguar 《代号美洲豹》

1990  Judou 《菊豆》

1991  Épouses et concubines 《大红灯笼高高挂》

1992  Qiu Ju, une femme chinoise 《秋菊打官司》

1994  Vivre ! 《活着》

1995  Shanghai Triad 《摇啊摇,摇到外婆桥》

1997  Keep Cool 《有话好好说》

1999  Pas un de moins 《一个都不能少》

1999  The Road Home 《我的父亲母亲》

2000  Happy Times 《幸福时光》

2002  Hero 《英雄》

2004  Le Secret des poignards volants 《十面埋伏》

2005  Riding alone 《千里走单骑》

2007  La Cité interdite 《满城尽带黄金甲》

2009  A Simple Noodle Story 《三枪拍案惊奇》

2010  L’amour sous l’aubépine 《山楂树之恋》

2011  Flowers of War  金陵十三釵

2014  Coming Home 《归来》 

2016  The Great Wall 《长城》

2018  Shadow 《影》

2019  One Second 《一秒钟》

2021  Cliff Walkers 《悬崖之上》
2022  Sniper 《狙击手》 (coréalisé avec sa fille Zhang Mo 张末)

2023  Full River Red 《满江红》

2024  Article 20 《第二十条》

 

 

 

Notes

(1) Le sens en est donné par l’expression 诒者勋也诒 est un caractère ancien signifiant « laisser en héritage aux générations futures », et xūn veut dire « mérite, réalisation ».

(2) Memoirs from the Beijing Film Academy, de Ni Zhen, trad. Chris Berry, Duke University Press 2002, p 93.

(3) Sur Liu Heng, voir : www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_LiuHeng.htm

(4) Sur Su Tong, voir : www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_SuTong.htm

(5) Sur Yu Hua, voir : www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_Yu%20Hua.htm

(6) Sur Mo Yan, voir : www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_MoYan.htm

 

 

     

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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