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« Jinpa » : un superbe conte surréaliste, empreint de spiritualité bouddhiste, de Pema Tseden

par Brigitte Duzan, 15 décembre 2019

 

Sorti en première mondiale début septembre 2018 à la 75ème Biennale de Venise dans la section Orizzonti, « Jinpa » (撞死了一只羊༼ལག་དམར།༽) y a été couronné du prix du meilleur scénario. Le film a ensuite été sélectionné dans les plus grands festivals, dont : Toronto en septembre, Busan en octobre, le Golden Horse (Taipei) en novembre, et le même mois le FILMeX à Tokyo où il a obtenu le prix spécial du jury. En février 2020, le 25ème festival de Vesoul l’a mis à l’honneur en décernant pas moins de trois prix au réalisateur et à son film, faisant de Pema Tseden le premier réalisateur à recevoir deux fois le Cyclo d’Or de ce festival. « Jinpa » est même sorti en avril 2019 sur les écrans chinois en établissant un appréciable record de recettes, chose étonnante pour un film qui n’est ni une superproduction ni en 3D, avec des dialogues en dialecte tibétain.

 

Sixième long métrage du réalisateur tibétain Pema Tseden (万玛才旦 པད་མ་ཚེ་བརྟན།) après « Tharlo » (《塔洛》ཐར་ལོ།) sorti trois ans plus

 

Affiche de la Biennale de Venise

tôt, également à la Biennale, « Jinpa » est d’abord une réussite scénaristique, comme l’a bien noté le jury vénitien. Comme celui de « Tharlo », le scénario est une adaptation, mais il est adapté cette fois de deux nouvelles : l’une de Pema Tseden lui-même, « J’ai écrasé un mouton » (撞死了一只羊), dont il a réussi à lier le fil narratif à celui d’une nouvelle d’un autre auteur tibétain : « L’Assassin » (杀手) de Tsering Norbu (次仁罗布) [1].

 

 « Jinpa » est par ailleurs le reflet de la créativité du réalisateur dont le style prend ici des couleurs oniriques nouvelles chez lui. Produit par Wong Kar-wai et sa société de production Jet Tone Films [2], le film a bénéficié des meilleures conditions techniques, tant du point de vue de la photographie et du montage que de la musique et du son, sans parler des interprètes.

 

Un scénario ingénieux

 

Les scénarios de Pema Tseden ont la qualité d’écriture de ses nouvelles. Celui de « Jinpa » est d’autant plus habile qu’il intègre deux fils narratifs qui n’avaient a priori que des liens très ténus entre eux.

 

Deux histoires…

 

1.  « J’ai écrasé un mouton » (《撞死了一只羊》) fournit le thème principal de l’histoire, le titre de la nouvelle étant aussi le titre chinois du film [3].

 

Dans un style subtilement satirique typique de Pema Tseden, le récit décrit avec un luxe de détails non dénués d’humour un incident mineur en soi mais qui, dans la vie d’un Tibétain, finit par prendre des conséquences dramatiques en raison des croyances bouddhistes qui y sont attachées : sur une route déserte, dans un paysage sans la moindre trace de vie à perte de vue, un chauffeur de camion percute un mouton venu

 

Affiche pour la sortie en Chine

soudain se jeter sous ses roues et le tue. Il n’a plus dès lors qu’un souci : aider la conscience du mouton à franchir les difficiles étapes de sa transmigration en faisant réciter les prières idoines avant de livrer son cadavre aux vautours. 

 

2.  « L’Assassin » (杀手) apporte un second thème, celui de la vengeance, s’ajoutant au premier, celui de la rédemption [4]. Pema Tseden avait en fait d’abord pensé adapter cette nouvelle, avant de la compléter par la sienne. Le scénario initial portait ce titre, qui est également le titre tibétain du film.

 

Tsering Norbu conte l’histoire d’un Khampa [5] qui a passé dix ans de sa vie à rechercher le meurtrier de son père pour le tuer à son tour et venger son père. Quand il le retrouve, cependant, l’homme a vieilli, il a femme et enfant, et il est devenu un fervent bouddhiste. Lui aussi avait agi pour venger sa famille. Le Khampa décide alors de mettre fin à ce cycle inexorable de vengeances dictées par la tradition.

 

Pema Tseden a lié les deux histoires, celle du mouton et celle du Khampa, de manière

 

Autre affiche pour la sortie en Chine

apparemment très simple : en mettant le Khampa sur la route du chauffeur de camion.

 

… pour un scénario

 

Pour inattendue qu’elle soit, la rencontre du Khampa sur la route déserte l’est moins que la présence soudaine du mouton comme surgi de nulle part. Dans la nouvelle, un point noir dans le lointain intrigue un moment le chauffeur, mais l’espoir de briser la monotonie du paysage et du voyage est vite écartée : ce n’est qu’un âne, qui passe sans même tourner la tête :

 

前方的荒原上的热浪在大片大片地涌动。我的额头上渗出的汗珠更多了。汗水渗进了我的眼睛里。这让我很难受,我使劲眨了几下眼睛,前方的风景在我的视线中模糊起来。

我猛地发现前面的路上个小黑影在蠕动着。我有点兴奋。我慢慢把车速给减下来。我盯着前面看。我辨不清那是个什么东西。热浪让那个东西的轮廓也变模糊了。

我又狠踩油门向那个黑影飞驶过去。随着距离的缩短那黑影也开始变得清晰起来。我终于看清那是头形单影只的驴子。我有点失望。

 

Dans l’immensité désolée qui s’étendait devant moi, la brume de chaleur s’élevait en immenses vagues. Les grosses gouttes de sueur qui perlaient sur mon front me tombaient dans les yeux en me faisant ciller, c’était difficile à supporter et rendait le paysage encore plus flou.

Tout à coup, j’ai remarqué une ombre noire mouvante sur la route et en ai ressenti une légère excitation. Tout en ralentissant doucement, j’ai écarquillé les yeux, mais sans parvenir à distinguer ce que cela pouvait bien être. La brume de chaleur en brouillait les contours.

J’ai de nouveau appuyé sur l’accélérateur pour diminuer plus vite la distance qui me séparait de cette forme noire. Au fur et à mesure qu’elle se rapprochait, elle devenait plus distincte, mais s’est finalement avérée n’être qu’un âne. C’était vraiment décevant…

 

Dans la nouvelle, l’histoire se passe par une chaleur suffocante qui plonge le chauffeur dans une somnolence redoutable contre laquelle il a du mal à lutter ; c’est une raison possible d’un moment d’inattention fatal pour le mouton.

  

Jinpa

 

Dans le scénario, en revanche, on est en hiver - et on imagine ce que montre le film : une route à perte de vue longeant un paysage blanc, sous un ciel bas, d’autant plus désolé : le mouton mort semble venu de nulle part, comme le Khampa. Mais, dans son cas, son apparition sur la route est amenée par le détail dans la nouvelle de Pema Tseden, cette forme indistincte entr’aperçue un instant, mais ici ce n’est pas un âne, c’est un homme, le Khampa de Tsering Norbu, que le chauffeur est ravi de prendre en stop pour rompre la monotonie du voyage. Le voilà donc reparti avec deux âmes en quête

de rédemption : le mouton écrasé et le Khampa à la recherche du meurtrier de son père.

 

Le scénario fond ensuite les deux lignes narratives, en montrant d’abord le chauffeur, comme dans la première nouvelle, se préoccuper du sort du mouton qu’il a écrasé, pour ne plus avoir cette mort sur la conscience. Puis, une fois le mouton dûment livré aux vautours, après les prières de circonstances, il repense au Khampa qu’il a déposé à un croisement, et part à sa recherche, angoissé à l’idée qu’il ait pu avoir trouvé le meurtrier de son père et l’avoir tué.

 

C’est à juste titre que ce scénario a été primé à la Biennale de Venise : il est à la fois inventif et bien écrit. Il est en outre le reflet d’une pensée profonde. Dans sa première mouture, il portait le titre de la nouvelle de Tsering Norbu, soulignant le thème de la vengeance ; le changement de titre signale une approche différente, allant vers un idéal de rédemption sans vengeance.

 

Un film très original, entre rêve et réalité

 

Le film brode sur ce scénario, par une image tout aussi travaillée qui donne à penser au-delà de

 

La route dans l’immensité désertique

ce qu’elle montre, car on n’est jamais sûr vraiment de la réalité de ce qu’on voit. Toute la profondeur du film est là.

 

Du réalisme à l’onirisme

 

Les deux Jinpa (écoutant O Sole Mio)

 

Le film part de la description réaliste de la route et du paysage, vu de l’intérieur de la cabine, au début du scénario [6] : paysage désert, comme gelé par le froid, où rien ne bouge, ni homme ni bête, jusqu’à l’accident, le choc qui fait trembler le camion dans un bruit de catastrophe. Le mouton mort apparaît dans un soleil aveuglant, avec son museau ensanglanté sur lequel la caméra s’attarde longuement ; à partir de là, la réalité pourrait bien n’être qu’une illusion des sens. Dans la nouvelle, il y avait la chaleur comme alibi. Dans le film, le froid est au

contraire l’élément qui va permettre une distanciation entre l’intérieur et l’extérieur, avec une différence fondamentale de couleur, mais sans que l’on sache pour autant où est la réalité.

 

Grâce à ce jeu subtil de l’image, le réalisateur pousse son film vers l’onirisme, à partir des situations concrètes décrites dans la nouvelle. Si la discussion entre le chauffeur un peu rude et son auto-stoppeur quasi mutique, campant les caractères des deux personnages, est empreinte de l’humour subtil propre à Pema Tseden, le réalisme tourne vers un irréel un peu inquiétant quand le camion arrive à l’embranchement où le Khampa doit descendre pour prendre une autre route : scène de nuit, par un vent de tempête, comme dans la nouvelle, mais dans des couleurs étranges, légèrement verdâtres [7].

 

Le Khampa disparaît dans cette nuit de conte surréaliste après avoir donné son nom : Jinpa. Un même nom pour les deux hommes…. C’est là sans doute l’une des plus belles inventions du film, et du scénario, celle qui apporte une autre dimension à l’histoire.

 

Conte surréaliste …

 

Le film désormais tend vers le surréel, mais sans abandonner totalement le réalisme, ni même une légère note d’humour ; on hésite en fait entre réel et surréel, comme souvent dans la vie devant des

 

La prière pour le mouton

événements inattendus, auxquels on peine à donner sens.

 

Une séquence-clé forme l’apogée de cet art scénique et pictural jouant de l’illusion : scène dans une auberge où Jinpa est entré à la recherche du Khampa, auberge comme coupée du monde, filmée dans des couleurs entre  Brüghel et Le Caravage, opposées au blanc grisâtre de l’extérieur, aperçu par la fenêtre, comme un autre univers. C’est un monde théâtral, aux personnages caricaturaux, dont le film a retiré le reste de réalisme qu’il avait dans la nouvelle. Pema Tseden a donné une importance de premier plan au récit d’un vieil homme racontant un souvenir dont il fait un conte dans le conte, une sorte de conte philosophique bouddhiste se mêlant aux exclamations des autres clients de l’auberge et formant un cadre coloré à cette séquence.

  

L’auberge, hors du temps, comme un tableau baroque *

 

Cela donne d’autant plus l’impression d’un conte dans le conte que l’histoire est tirée d’une autre nouvelle de Tsering Norbu, une nouvelle de 2009 intitulée Chuanshuo (《传说》) [8], c’est-à-dire une « Petite histoire » comme celles que l’on raconte à la veillée, au coin du feu, ou une nuit dans une auberge, comme ici : c’est l’histoire d’un fonctionnaire à la retraite qui achète un jour, à prix d’or, une amulette à un Khampa rencontré par hasard et l’offre ensuite à un monastère [9]. Dans la nouvelle il est récompensé, dans le film, il encourt l’ire de son épouse….

 

L’aspect irréel, mais plongeant dans la tradition bouddhiste tibétaine, est souligné par les quelques images fugaces de l’extérieur figé dans le froid : tableau blanc, encadré par le montant de la fenêtre, où passe un chien sous la neige qui tombe…  Et le Khampa, est-il passé ? La patronne de l’auberge dit que oui, mais le film nous donne son récit dans un flashback en noir et blanc, aux images déformées comme dans un souvenir flou, faisant douter de la réalité de son témoignage. Seules en attestent les affaires que l’homme a laissées dans un coin, et qui elles sont bien réelles.

 

…  pensée bouddhiste

 

D’une histoire de conteur vivante et colorée, racontant à son auditoire la déveine d’un chauffeur routier qui ne sait plus que faire d’un mouton qu’il a écrasé, Pema Tseden a fait une sorte de fable bouddhiste fondée sur l’illusion, dont le sens profond se décante peu à peu en jouant sur la métamorphose du vieux meurtrier, ce Martsa retrouvé dans sa boutique avec femme et enfant, et moulin à prière : un bouddhiste fervent, dit sa femme [10]. Dès lors, la vengeance a-t-elle encore un sens ? et comment concevoir la rédemption ?

 

Jinpa et le vieux Martsa

 

C’est sur un rêve que s’achève le film, dans un motif cyclique que l’on se gardera bien de divulguer, mais qui concrétise la double personnalité de Jinpa, réelle ou rêvée, sauveur de mouton mais peut-être meurtrier par tradition…  ou par compassion ?

 

La caméra s’envole vers le même soleil aveuglant du début, en direction duquel se dirige un avion comme vers une rédemption finale dans un futur moderne, tandis que le thème du rêve est repris dans une sorte de proverbe tibétain qui n’en est pas un, mais bien plutôt la chute poétique de l’histoire et la morale de la fable, dépassant la tradition tibétaine pour devenir universelle :

 

Si je te raconte mon rêve, tu risques de l’oublier,

si je te fais enter dans mon rêve, il deviendra le tien, et tu t’en souviendras

 

Subtile adéquation de l’image, de la musique

 

Pema Tseden nous a habitués à des films d’une grand qualité esthétique ; avec celle de ses scénarios, c’est ce qui lui a valu sa reconnaissance comme cinéaste de premier plan aujourd’hui. Cette qualité est d’autant plus remarquable dans « Jinpa » qu’elle joue, d’abord, sur l’image - lumière, couleurs et cadrages - le tout délicatement souligné par la musique.

 

1. Le directeur de la photographie n’est autre que Lü Songye (吕松野), qui a déjà signé la photographie de « Tharlo ». Il joue ici d’une palette de couleurs comme diluées pour filmer les intérieurs, dans des teintes de verts et de rouges un peu brumeuses et des apparences voilées rendant difficiles d’appréhender ce réel qui ne l’est peut-être pas, comme dans une mise en scène de théâtre. Quant aux extérieurs, ils ont la qualité palpable du froid hivernal, dans un blanc grisâtre qui éteint toute vie : un chien passe comme une ombre, seuls les vautours sont bien vivants, mais c’est aussi qu’ils ont faim.

 

On n’en finit pas d’admirer les cadrages, comme le mouton mort à l’arrière du camion dont l’image apparaît entre le chauffeur et le Khampa, telle la mort qui plane sur eux.

 

2. La musique originale est de Lim Giong (林强) et DJ Point (许志远). Le premier est connu ; compositeur taïwanais, il a collaboré avec Hou Hsiao-hsien dans les années 1990-2000, puis avec Jia Zhangke., et enfin, en 2018, avec Bi Gan (毕赣). Il est particulièrement sensible à l’adéquation entre l’image et la musique. Le second est un jeune DJ taïwanais qui compose des musiques aux sonorités légèrement irréelles [11].

 

Le thème musical du film, cependant, est l’air … O Sole Mio, interprété en tibétain, par un ténor tibétain, l’enregistrement ayant été effectué à Pékin pour le film. Le chauffeur en a une casette usée qu’il se passe en boucle dans son camion, et l’air est repris en conclusion dans la séquence finale, avec une tonalité tragique comme dans un opéra [12].

 

Séquence dans le camion, avec O sole Mio

 

3. Il faut rendre hommage aussi au montage, réalisé avec la participation de William Chang (张淑平), collaborateur émérite et de longue date de Wong Kar-wai.

 

Interprétation

 

Il ne faudrait pas pour autant en oublier les interprètes, qui collent tellement à leurs personnages qu’ils font corps avec eux :

Jinpa (金巴 ན་པ།) : Jinpa le chauffeur de camion

Genden Phuntsok (དགེ་ལྡན་ཕུན་ཚོགས།) : Jinpa le Khampa

Sonam Wangmo (བསོད་ནམས་དབང་མོ།) : la patronne de l’auberge

 

Jinpa a une présence étonnante. Ancien berger sans éducation formelle né dans la préfecture autonome tibétaine de Gannan (甘南州 ཀན་ལྷོ།), dans le Gansu, il n’avait pas non plus de liens familiaux avec le cinéma, mais sa poésie érotique avait attiré l’attention des cercles cultivés de la région, dont les cinéastes. Cependant, s’il est devenu célèbre, c’est pour avoir posté sur WeChat une photo de lui sortant nu d’une rivière.

 

On l’a vu en 2015 dans « Tharlo », interprétant le rôle du propriétaire de l’élevage de moutons. Il a ensuite interprété le rôle principal dans « Soul on a String » (《皮绳上的魂》) de Zhang Yang (张杨), rôle pour lequel il a été primé au 53ème festival du Golden Horse, à Taipei, en octobre 2016. Puis, en 2018, il a joué dans « Wandrak’s Rainboots » (《旺扎的雨靴དབང་གྲགས་ཀྱི་ཆུ་ལྷམ) de Lhapal Gyal (拉华加 ལྷ་དཔལ་རྒྱལ།,), assistant de Pema Tseden et comme lui diplômé de l’Institut du cinéma de Pékin.

 

On le retrouve en 2019 dans « Balloon », aux côtés de Sonam Wangmo.

 

Sonam Wangmo est originaire de Lhassa. Elle est une actrice professionnelle, formée à Shanghai. Tout comme Jinpa, qui lui est originaire de l’Amdo, elle a dû apprendre le dialecte du Kham pour pouvoir tourner dans ce film.

 

 

Trailer

 

 

Merci à Françoise Robin pour sa relecture, ses précisions et commentaires.

 


 

[1] Les deux nouvelles étant initialement écrites en chinois.

Sur Tsering Norbu, voir : www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_Tsering_Norbu.htm

[2] Avec trois autres compagnies de production : Shanghai Tang Dynasty Communications, Qinghai Mani Stone Pictures and Master China Films (Beijing) 

[3] Texte original et traduction (partiels, les passages non traduits sont résumés) : www.chinese-shortstories.com/Nouvelles_recentes_de_a_a_z_Pema_Tseden_J_ai_ecrase_un_mouton.htm

Traduction complète dans un recueil de nouvelles de l’auteur, à paraître chez Philippe Picquier en 2020.

[4] Texte de « L’Assassin » et traduction :  (à venir)

[5] Un natif du Kham, ancienne province tibétaine partagée aujourd’hui entre le Sichuan, le Qinghai et la région autonome du Tibet. Précision significative, car les Khampas ont une tradition de guerriers farouches.

[6] Comme l’indique un surtitre après le générique, le film a été tourné sur le haut plateau du Kekexili (可可西里, ཁུ་ཁུ་ཞིལ།) au nord-ouest du Qinghai, dans l’ancienne province du Kham. Les dialogues sont en dialecte local.

[7] On pense au film d’André Delvaux « Un soir, un train ».

[8] Troisième nouvelle publiée en 2009, voir :

www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_Tsering_Norbu.htm

[9] Amulette représentant Vajrakilaya, ou Dorje Phurba en tibétain : un protecteur dit courroucé du bouddhisme tibétain, forme du boddhisattva de la purification qui, par son aspect effrayant, aide à lutter contre toutes formes d’égoïsme et de passions destructrices.

[10] Transcription problématique : les deux caractères chinois du nom dans la nouvelle et le scénario (en chinois) se transcrivent Marzha ou Marza qui ne ressemblent pas à des noms tibétains. En accord avec la forme utilisée par les critiques tibétains, Françoise Robin a opté pour Martsa dans le sous-titrage du film – qui n’est pas plus un prénom, dit-elle, mais un terme, rare il est vrai, signifiant sanglant, ce qui donne une autre possibilité de lecture symbolique. En outre, toujours selon Françoise Robin, la première syllabe de Martsa en tibétain signifie « rouge », le mot tibétain pour « Assassin » étant « Mains rouges », « lagmar »…

[11] De son vrai nom Xu Zhiyuan (许志远) : musicien taïwanais né en 1974 qui s’est spécialisé en 1990 dans les techniques de DJ puis s’est perfectionné au Japon, sortant son premier album solo en 2005.

[12] Pema Tseden fait expliquer au chauffeur, au début, que ce soleil, c’est sa fille, dont on voit la photo sur l’image suspendue sous le rétroviseur, à la place du visage sévère du maître bouddhiste dans la nouvelle. L’enfant trouve un parallèle dans le fils de Martsa à la fin du film, tous deux apportent la touche d’humanité qui s’oppose à la vengeance aveugle de la tradition.

 

 

 

 

     

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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