Réalisatrice et artiste d’origine mandchoue née et élevée en
Mongolie-intérieure, Jiang Xiaoxuan a obtenu en 2020 un BFA
(Bachelor of Fine Arts) de la
Tisch School of the Arts de l’université de New York
(diplôme obtenu summa cum laude). On l’a découverte à Paris
au
festival Allers Retours en février 2024
où était programmé son court métrage
« Graveyard of Horses » (《马冢》),
par ailleurs lauréat du prix Netpac au festival
international du court métrage de Busan en 2023.
Dans
la steppe mongole, à la frontière entre Mongolie extérieure
et intérieure, la vie et le travail d’un dresseur de chevaux
vu par les yeux de son fils de 7 ans.
L’hiver, dans la steppe mongole : une mère et sa fille sont
surprises par une tempête de neige.
C’est
un superbe film de fiction qui garde un aspect documentaire,
mais comme un conte au style épuré, conservant une part de
mystère.
Graveyard of Horses
La
réalisatrice en explique sur
son site
l’inspiration initiale : « L’hiver dernier, en allant rendre
visite à une famille de bergers, j’ai vu un cheval mort non
loin de la route. C’était une jument qui était morte en
mettant bas ; le poulain était à côté d’elle. J’’ai gardé
cette image en tête depuis lors. C’est ce qui m’a inspiré
une histoire qui explore le lien entre
féminité, animaux, nature et mysticisme. »
Le film a été tourné dans la steppe comme le précédent, mais
dans un endroit isolé, et qui plus est coupé du monde par
une
tempête de neige.
Le tournage a eu lieu pendant les jours les plus froids des
mois de novembre et décembre 2021. Le jour le plus froid du
tournage, il faisait – 27, mais comme il faisait un vent
glacial, il semblait faire encore plus froid.
La jument morte
Les deux interprètes sont originaires de là, elles sont
toutes deux non professionnelles, et ce sont leurs vrais
noms qui sont donnés dans le film ; Tanan est en fait une
chanteuse de chants mongols. La plupart des membres de
l’équipe de production sont des amis de la réalisatrice.
Elle a pu tourner gratis dans la maison qui était abandonnée
et appartenait à l’un d’eux, de même que les animaux. Malgré
l’aspect de conte où les loups prennent presque un aspect
fantastique dans la nuit, le film garde ainsi une touche
d’authenticité.
Trailer
oLong
métrage
En
préparation : « To Kill a Mongolian Horse » (《一匹白马的热梦》),
sortie prévue en 2025.
Projet
sélectionné en 2023 par le Sundance Ignite Fellowship et
lauréat du Asian
Cinema Fund
Script Development Fund du festival de Busan.
To Kill a Mongolian
Horse
L’histoire se passe toujours dans la steppe et toujours en
hiver. C’est celle d’un éleveur de chevaux qui prend part à
des compétitions équestres, de nuit. Mais cette vie lui
semble ne plus avoir d’avenir.
Autres réalisations, audiovisuel et multimédia
Jiang
Xiaoxuan a également réalisé un documentaire interactif (« A
Room of One’s Own », réflexion sur les espaces résidentiels
où les habitants de Shanghai ont été enfermés pendant le
confinement) et expérimenté dans le domaine audiovisuel.
L’un
de ses projets – le « Bayan
Obo Project »
- est à la limite de la science-fiction : elle part de la
réalité, une mine d’extraction de métaux rares en Mongolie
intérieure, activité minière extrêmement polluante et
dangereuse pour les habitants comme pour les mineurs. Elle
imagine ce qui va se passer dans les deux siècles à venir :
en 2030, les réserves de surface sont épuisées, les
propriétaires de la mine construisent une colonie sous terre
pour continuer l’exploration et l’extraction en profondeur.
Les mineurs vivent sous terre, dans des conditions
extrêmement dangereuses pour leur santé. Mais finalement un
tremblement de terre détruit toutes ces colonies minières,
et les mineurs avec.
C’est
encore plus glaçant que le documentaire « Behemoth »
(《悲兮魔兽》)
de Zhao
Liang (赵亮)
sur les dégâts environnementaux et humains causés par les
mines de charbon à ciel ouvert également en Mongolie
intérieure.