Premier long métrage de Jing Yi (景一),
« The Botanist » (《植物学家》)
a été couronné du Grand Prix de la section Generation Kplus
de la 75e édition de la Berlinale, en février
2025.
Jing Yi à
la Berlinale en février 2025
Jing
Yi est né et a grandi dans le nord-ouest du Xinjiang, à la
frontière avec le Kazakhstan, dans une région multi-ethnique
et multiculturelle, très éloignée des grands centres
urbains. Il n’avait aucune notion de ce que pouvait être le
cinéma, ne connaissant que la télévision. Et un jour, un de
ses camarades lui révèle des films qu’il a téléchargés, des
films chinois, dont des
Fei Mu (费穆),
mais aussi tout un trésor de films étrangers, à commencer
par Kiarostami, mais aussi Satyajit Ray dont Shakha
Proshakha (« Branches of the Tree ») et Pather
Panchali (« Song of the Little Road ») l’ont
particulièrement inspiré.
Jing
Yi part étudier à Pékin, il entre à l’Institut du cinéma
fait quelques courts métrages… et rencontre là
Bi Gan (毕赣)[1]
qui le prend sous son aile, le conseille et l’épaule, ainsi
que Zhang Xianmin (张献民)[2].
Le résultat est ce « Botanist » (《植物学家》),
premier film partiellement autobiographique aux tonalités
de rêve, comme hors du temps, qui a d’abord été présenté au
festival FIRST de Xining avant d’être sélectionné à Berlin.
The
Botanist (affiche du festival de Berlin)
Le
jeune Arsin est un botaniste en herbe qui vit avec sa
grand-mère et son troupeau de moutons. Ce sont les vacances,
et il passe le plus clair de son temps avec la jeune Meiyu,
une Han dont le père tient le magasin du village. Et puis un
jour, elle lui annonce qu’elle va partir en pension à
Shanghai. Alors Arsin tente de s’imaginer le temps qu’il lui
faudrait pour aller la voir : 4 500 kilomètres, un mois à
cheval. Ce qu’il n’imagine pas, c’est la distance qui va
bientôt les séparer en esprit, entre la modernité qu’elle
choisit et son monde à lui où il va rester, avec son
herbier, ses histoires et son carnet de dessins. « The
Botanist » est le tableau d’un paysage intérieur.
The
Botanist, teaser
[1]
Le film est produit par le producteur
de « Kaili Blues » (路边野餐), Shan Zuolong (单佐龙).