Lu Xiaohao
陆晓浩
Présentation
par
Brigitte Duzan, 20 août 2022
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![](files/cineastes_Lu_Xiaohao.JPG)
Liu Xiaohao (photo sohu)
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Scénariste et réalisateur originaire du bourg de Guanbu (关埠镇),
dans la région de Chaoshan (潮汕),
à l’est du Guangdong, Lu Xiaohao a fait des études de
photographie et de production cinématographique à Wuhan.
Il a raconté dans une interview au festival de Xining
qu’il aimait faire des films depuis qu’il était à l’école
primaire ; mais au collège, il s’est tourné ensuite vers la
photographie. Lorsque sa sœur aînée a commencé à travailler,
elle s’est acheté un nouveau smartphone et lui a donné son
vieil appareil ; puis son père lui a acheté une caméra
numérique. Mais il a raté l’examen d’entrée à l’école des
beaux-arts, et n’a eu d’autre choix que d’entrer à l’école
de commerce du Hubei.
À l’époque il aimait faire des photos de paysages. En 2020,
pendant l’épidémie du covid19 et le confinement de Wuhan, il
a dû rester chez lui pendant près de six mois et, pendant ce
temps, il a pris beaucoup de photographies des trois
bourgades qui sont au centre de son premier film.
Ce premier long métrage, « Guanbu A Week » (《之后的一周》)
était en 2022 en compétition à la
16ème édition du festival FIRST de Xining ;
c’était son film de fin d’étude, évidemment réalisé avec un
tout petit budget : 70 000 yuans au total !
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![](files/cineastes_Lu_Xiaohao_Guanbu_A_Week.JPG)
Guanbu A Week |
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Il a écrit, avec un coscénariste plus âgé, originaire lui
aussi du Guangdong, un scénario relativement simple dont il
avait l’idée depuis longtemps : une étudiante sèche les
cours pour retrouver une amie qui travaille à mi-temps et
décide d’arrêter ses études pour partir avec elle travailler
à Canton. Pour leur dernière semaine avant leur départ,
elles font un tour à moto dans leur ville natale pour un
dernier adieu …
Ce sont donc deux « travailleuses migrantes » vues par le
regard d’un tout jeune réalisateur, mais c’est en fait
partiellement autobiographique : l’idée du scénario vient de
l’histoire de ses deux sœurs, avec lesquelles il a passé son
enfance, et en particulier de sa sœur aînée qui a quitté
l’école pour aller travailler. C’est une thématique féminine
qui tient à la spécificité de la culture locale, où les
femmes ont de nombreuses filles avant d’avoir le fils requis.
Mais c’est aussi une thématique née du désir, aujourd’hui,
de « raconter les histoires des femmes » qui ont pendant
trop longtemps été invisibles dans l’histoire et la société
chinoises.
Par ailleurs, tous les lieux choisis pour le film sont
personnels à Lu Xiaohao : le bourg de Guanbu (关埠镇)
est celui où il est né ; la deuxième bourgade mentionnée,
Jinyu (金玉镇),
est la ville natale de sa petite amie, et la troisième, le
bourg de Paotai (炮台镇),
est l’endroit très animé où il rêvait que ses parents
l’emmènent quand il était enfant. Sur un plan, les trois
villes forment un triangle, une sorte de presqu’île (半岛),
et c’est ainsi qu’il voulait intituler son film à
l’origine : « Une semaine dans la presqu’île » (《半岛一周》).
C’est de là que vient une grande partie de la fraîcheur et
de l’authenticité du film. Il n’était pas encore terminé
quand il a été sélectionné par le festival FIRST, Lu Xiaohao
a dû prendre une semaine de congés pour pouvoir le finir,
mais il restait encore des problèmes de son le jour de la
première à Xining.
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