Née à Pékin, Jenny Man Wu est allée étudier aux
Pays-Bas à l’âge de 17 ans.
De retour à Pékin, cinq ans plus tard, elle est
entrée à l’Institut du cinéma de Pékin, dans le
département de littérature, puis elle a poursuivi
ses études à l’Ecole de cinéma Li Xianting (栗宪庭电影学校).
Réalisatrice
Devenue réalisatrice indépendante à la fin de ses
études, elle a réalisé quatre courts métrages.
Juin 2012 Some Sort of Loneliness
《一种孤独》
Mai 2012 Crime Scene
《犯罪现场》
Août 2012 A Choice (Maybe Not)
《不存在的选择》
Juillet 2013 Last Words
《遗书》
Jenny Man Wu
1. Le premier est une sorte de conte philosophique sur la
solitude.
Some Sort of Loneliness - 13’
Crime Scene
2. « Crime Scene » est un film plutôt expérimental
qui transpose un texte en termes cinématographiques
en donnant la primeur au son, enregistré live sur le
lieu de scènes de crime, mais on n’entend que les
conversations, le reste est laissé à l’imagination
du spectateur. Cela crée un jeu d’interactions dont
l’interprétation est en perpétuel mouvement.
3. « A Choice (Maybe Not) » est une réflexion sur le
choix, à partir de menus éléments de la vie
quotidienne, traité comme une sorte de tragicomédie
dérisoire.
Jenny Man Wu part de la question de l’excès de choix
dans la société de consommation. Deux jeunes femmes
sont dans un café et doivent choisir ce qu’elles
vont prendre, choix cornélien pour l’une, qui
n’arrive jamais à se décider, qui ne veut ni café ni
limonade, trouve la bière trop chère, etc…
C’est futile et en même temps emblématique des choix que
doivent faire les femmes aujourd’hui, sans trop savoir très
souvent quelles en seront les conséquences.
A Choice (Maybe Not) - 8’
Last Words
4. « Last Words » est une autre manière d’analyser
le concept de choix, ou de décision, mais d’une
manière beaucoup plus sombre et plus austère que « A
Choice ». C’est un monologue, interprété par la
réalisatrice elle-même, une sorte de « flux de
conscience » à la Virginia Woolf transposé au
cinéma. La jeune femme pense au suicide et imagine
ses dernières paroles, mais ce ne sont pas tant les
raisons de ses idées suicidaires qui sont en cause,
que son expérience récente de violence domestique et
ses relations conflictuelles avec ses parents. Le
suicide apparaît in fine comme une solution
idéaliste, qui n’exclut pas une abdication devant
les pressions sociales.
Ce court métrage est né d’un projet consistant à
enregistrer des monologues de femmes de tous âges et
toutes conditions sociales, racontant leur histoire
personnelle, « Last Words » étant le premier.
Last Words (sous-titres chinois et anglais) - 13’
Directrice de projets et de festivals
Jenny Man Wu a une vision politique de la question féminine,
comme est politique sa perception de la vie quotidienne en
termes de lutte entre sexes, et des préjugés qui y sont
liés.
Elle s’intéresse au cinéma LGBT, comme le montre son premier
court métrage. En 2014, elle a été co-directrice du Beijing
Queer Film Festival (北京酷儿影展),
organisant,pour éviter les interdictions, des projections
sur ordinateur dans un train, des bus circulant dans la
capitale et des débats à l’ambassade des Pays-Bas, elle-même
ayant fait l’objet de menaces avant le festival.
Jenny Man Wu a organisé plusieurs festivals de cinéma
indépendant chinois en Chine et en Europe, et elle travaille
maintenant comme Chargée des projets Chine à l’association
de coproduction sino-européenne Bridging the Dragon.