Metteurs en scène

Na Jiazuo 那嘉佐

Présentation

par Brigitte Duzan, 14 août 2022, actualisé 30 août 2022

Né en 1989, Na Jiazuo a grandi à Pékin. Ayant appris à dessiner très jeune, il a été admis en 2006 dans le collège affilié à l’Institut des Beaux-Arts. Il voulait devenir sculpteur ou partir aux grottes de Dunhuang travailler à la restauration des fresques, mais il n’a pas été sélectionné. À défaut, il est entré en 2010 à l’Institut du cinéma de Pékin, dans le département de la photographie.

Na Jiazuo joue aussi du piano et de la guitare. En 2008, il a formé un petit groupe musical de six personnes. Pendant l’été 2021, ils ont composé une chanson intitulé « Moi d’abord » () qui est devenue le thème musical de son premier long métrage, « Gaey Wa’R » (《街娃儿》).

En juillet 2021, le film a été en compétition pour la Caméra d’or dans la section Un certain regard du 74^ème festival de Cannes, sous le titre français « Les nuits de Zhenwu » [1]. Il a été produit par Guan Hu (管虎).

Le sujet ne brille pas par son originalité. Pour tenter de payer les frais d’hospitalisation de son père gravement malade, un jeune garçon devient le bras droit d’un agent de recouvrement. Le film dresse un tableau glacial des liens parents-enfants et de la vie dans une ville chinoise aujourd’hui – le titre chinois signifie « Gamin des rues » dans le dialecte de Chengdu. Le film se passe dans l’atmosphère brumeuse de Chongqing, il a quelque chose du style de Guan Hu, mais on ne peut s’empêcher de ressentir une impression de déjà vu,

Trailer du festival de Cannes : https://movie.douban.com/trailer/277531/#content

Le film a été couronné du Grand Prix du jury à l’issue de la 16^e édition du festival international FIRST de Xining, en août 2022. La photographie a également été récompensée, par le prix de « l’originalité artistique » décerné au directeur de la photo Wang Chunmo (王淳墨).

En même temps, un court métrage de Na Jiazuo figurait parmi la sélection du festival : « Solos » (Lingding 《伶仃》). C’était le film d’ouverture du programme spécial des « super courts métrages » (超短片) du festival, c’est-à-dire de moins de cinq minutes. C’est un dialogue entre deux personnages séparés dans le temps et l’espace – le titre chinois signifie « seul et sans espoir ».  Comme le veut le principe du programme [2] , il a été filmé sur smartphone, avec une qualité d’image étonnante. C’est un exercice de style.