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Qiao Sixue
乔思雪
Présentation
par
Brigitte Duzan, 3 septembre 2025
Née en
1990 à Hulunbuir (呼伦贝尔
),
dans les steppes du nord-est de la Mongolie-Intérieure, Qiao
Sixue a grandi là. Elle a pu malgré tout, dès l’école
primaire, voir beaucoup de films grâce aux vidéos puis aux
DVD que louaient ses parents, à raison de cinq ou six par
semaine.
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Qiao Sixue (photo The China Project)
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Elle a
décidé de faire des études de cinéma, pour la richesse
émotionnelle qu’offrent les films et les perspectives
qu’ouvre le cinéma sur le monde. Elle est diplômée de
l'école de cinéma 3iS à Paris. Elle représente une nouvelle
génération de cinéastes mongols qui apparaît comme une
« nouvelle vague ».
Fin
2015, elle rejoint la société de production parisienne Koi
Films, où elle participe à la réalisation de plusieurs
courts-métrages ainsi que des films immersifs en 360°. En
2016, elle écrit le scénario du film « Distance to the
Moon » (《和月亮的距离》 )
et en 2017 celui du film « Dream Rider » (《梦幻骑手》).
En
2018, elle écrit alors le scénario intitulé « Wandering on
the Blue Grassland » (《漫游在蓝色的草原》)
qui est le scénario original de son premier long métrage.
Après l’avoir montré aux deux producteurs-fondateurs de la
société pékinoise Bad Rabbit Pictures, elle l’a révisé et il
a été sélectionné au marché de coproduction du festival
FIRST de Xining 2019 ainsi qu'au HAF Film Lab du Festival
International du Film de Hong Kong. Il était écrit en
chinois, pour que toute l’équipe puisse comprendre, mais les
dialogues du film sont en langue mongole, et plus
précisément un dialecte nommé Barga, spécifique de la région
de Hulunbuir, que parle l’assistant-réalisateur qui est de
cette ethnie.
Finalement, ce premier long métrage, « The Cord of Life » (Qídài《脐带》c’est-à-dire
« Le cordon ombilical »), est sorti en première mondiale au
festival de Tokyo en 2022
.
Il retrace l’histoire d’un jeune musicien mongol qui joue de
divers instruments traditionnels, mais qui tente d’opérer un
mélange de musique traditionnelle et de musique
électronique. En même temps, il apprend que sa mère est
atteinte de la maladie d’Alzheimer. Il décide de l’emmener
avec lui dans le village où il est né, dans la steppe
mongole. Mais, la condition de sa mère se détériorant, pour
éviter qu’elle se perde, il se résout à l’attacher par une
corde, la « corde de vie », comme un cordon ombilical…
Le
film a été primé pour ses qualités techniques et artistiques
(au festival de Hainan entre autres). La photographie, en
particulier, est signée Cao Yu (曹郁),
le directeur de la photo des films de
Lu Chuan (陆川)
« Kekexili » (《可可西里》)
en 2004 et « City
of Life and Death » (《南京! 南京!》)
en 2009 ; il est l’un des deux cofondateurs de Bad Rabbit
Pictures, et l’un des producteurs exécutifs du film qui en
est la troisième production, après
« Send Me to the Clouds » (《送我上青云》)
de la réalisatrice
Teng Congcong (滕丛丛)
sorti en 2019.
Et en
outre, l’actrice qui interprète le rôle de la mère dans
« The Cord of Life », Badema (巴德玛 ),
est celle-là même qui jouait le rôle de Pagma dans le
superbe film franco-russe réalisé par Nikita Mikhalkov :
« Urga » (Урга, территория любви), Lion d’or au festival de
Venise en 1991.
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The Cord of Life |
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