|
Sha Qing
沙青
Présentation
par Brigitte Duzan, 25 mars 2017
Sha Qing est l’un des documentaristes chinois qui,
dans la Chine actuelle où la croissance ne se
diffuse que lentement vers les campagnes de
l’intérieur, s’attachent à montrer les valeurs
humaines, de dignité et de résilience, des gens qui
vivent dans des villages pauvres, dans des
conditions souvent très difficiles.
Né à Pékin en 1965, Sha Qing a commencé sa carrière
comme monteur son pour divers documentaires tournés
au Tibet entre 1994 et 1996. Il y rencontre la
réalisatrice |
|

Sha Qing |
Ji Dan (季丹)
et ils tournent ensemble deux documentaires : d’abord « The
Elders » (《老人们》),
documentaire sur la vie de personnes âgées dans un village
tibétain présenté en première mondiale au Festival du film
documentaire d’Amsterdam en 1999, puis « Gongbo’ Happy
Life » (《贡布的幸福生活》),
présenté en 2000 au festival international du documentaire
de Taiwan puis au festival Yunfest du Yunnan en 2003.

Wellspring |
|
En 2002, il achève son premier documentaire,
également coréalisé avec Ji Dan, un moyen métrage
intitulé « Wellsping » (《在一起的时光》)
qui donne un parfait exemple de l’esprit de
résilience, défini par Boris Cyrulnik comme « l’art
de naviguer entre les torrents ».
Il s’agit d’un documentaire sur la vie d’une famille
dont l’enfant souffre d’infirmité motrice cérébrale
et communique avec ses parents en bougeant un pied.
La mère est la seule qui travaille, dans un hôpital
éloigné, et assure les fins de mois. Ils n’ont donc
pas les moyens de payer l’opération qui pourrait
sauver leur fils. La famille, et le village, ne
peuvent qu’observer impuissants la lente dégradation
de la santé de l’enfant.
Au fur et à mesure que la situation s’aggrave, le
désespoir et la solitude des parents s’accroît, mais
ils entourent l’enfant |
d’un immense amour, d’une sollicitude de tous les instants,
avec force et persévérance, comme si la source en était
intarissable, d’où le titre.
« Wellsping » a décroché le Grand prix du festival Yunfest
en 2003, le jury justifiant son choix par « la grande
compréhension que le film révèle des difficultés rencontrées
par les petites gens, et sa compassion envers eux. … il
souligne leur respect de la vie et de la mort avec une
radiance poétique, une beauté sobre, sereine et pure qui
vaut de l’or. »
En 2010, Sha Qing a terminé son second documentaire,
« Fading Reflections » (《消逝的倒影》)
qui a été présenté en 2011 au festival Yunfest et au
Festival du cinéma indépendant de Pékin.
Son troisième documentaire, « Lone Existence »
(《独自存在》),
coproduit par Ji Dan, a été programmé au festival de
Songzhuang en octobre 2016, puis est sorti en
première mondiale au festival de Rotterdam en
janvier 2017, avant d’être sélectionné au festival
Cinéma du Réel à Paris en mars suivant.
Sha Qing a filmé les gestes quotidiens, lents et
répétitifs, de gens vivant dans un village, dénotant
solitude et vide existentiel qui nourrissent
indirectement la réflexion. |
|

Lone Existence |
Présentation et trailer sur le site du Cinéma du réel :
www.cinemadureel.org/fr/programme-2017/competition-internationale-premiers-films/du-zi-cun-zai
Filmographie
2003 Wellspring
《在一起的时光》
- 49’
2011 Fading Reflections
《消逝的倒影》
- 144 ‘
2017 Lone Existence
《独自存在》
- 77’
|
|