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Shi Wei
石伟
Présentation
par Brigitte Duzan, 20 mai 2015
Shi Wei (石伟)
est un réalisateur dont la filmographie est en
majeure partie constituée de téléfilms et séries
télévisées d’une facture très conventionnelle, sur
la guerre antijaponaise et les exploits des héros
communistes qui ont permis la victoire chinoise.
Son film
« Le Ferry » (《我的渡口》),
sorti en 2012, est une exception. Produit par le
studio du Hubei, film méditatif promu film d’auteur
par les autorités chinoises elles-mêmes, il a été
primé en tant que tel dans quelques festivals
étrangers, et sélectionné au très officiel festival
de Pékin, en 2013. Il apparaît comme une timide
tentative de promouvoir quelques films à petit
budget, orientés vers la défense des « valeurs »
chinoises, dans un « marché » où ils ne trouvent
guère de créneaux.
La guerre à la télévision |
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Shi Wei |
Les Gardes rouges du
lac Honghu |
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Shi Wei s’est formé à la télévision. Il y a débuté
en 1997, avec une série en 20 épisodes, histoire
typique d’une famille, avec ses problèmes et ses
conflits.
Il a ensuite réalisé quelques séries et films de
guerre, puis un premier film en 2004:
Chuntian guanbuzhu (《春天关不住》) ;
c’est l’histoire
de trois apprenties starlettes dont le titre
semble faire référence au film de 1948 de Wang Weiyi
(王为一)/Xu
Tao (徐韬),
« Spring Can’t Be Locked Up » (《关不住的春光》),
histoire d’amour sur fond de guerre. Mais le film de
Shi Wei n’a strictement rien à voir.
Il revient aussitôt vers le film de guerre et se
cantonne désormais à ce genre, qui devient sa
spécialité. Parmi ses réalisations récentes les plus
connues, citons, en 2009, « Un bel endroit » (《有一个美丽的地方》), série
en 20 épisodes |
tournée au Yunnan, sur un épisode de la guerre
contre le
Japon dans cette région ; et, en 2010, « Les Gardes
rouges du lac Honghu » (《洪湖赤卫队》),
une série en 28 épisodes qui apparaît comme un
remake sans grande originalité du
film éponyme de Xie Tian (谢添),
qui est, lui, un grand classique, datant de 1961.
La guerre au cinéma
Aussitôt après cette série télévisée, en 2011, Shi
Wei réalise son second film, dans le genre biopic,
mais toujours de guerre : « Tornado General Han
Xianchu » (《旋风司令韩先楚》),
sur un brillant et fougueux général chinois
(1913-1986) qui s’est distingué dans les grandes
campagnes militaires et batailles contre les
Japonais, puis dans la guerre de Corée.
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Tornado General Han
Xianchu |
Le Ferry |
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C’est alors qu’il réalise
« Le
Ferry » (《我的渡口》),
qui sort en 2012. C’est un film lent sur un vieil
homme qui fait traverser la rivière aux gens du
village, en exécution d’une promesse faite par son
père. C’est une méditation sur la tradition et
l’importance des valeurs morales, à toute époque.
Le film est présenté en première mondiale au
festival des films du monde de Montréal, en août 2013,
et fait connaître Shi Wei à l’étranger. Sa notoriété
en tant que réalisateur de films d’auteur est
affirmée encore au
festival de Vesoul,
en février 2014, où Shi Wei est invité à venir
présenter son film, qui est doublement primé à
l’issue du festival :
prix Netpac et prix Emile Guimet.
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Mais « Le Ferry » semble n’être qu’un intermède sans
lendemain dans sa filmographie. Il revient aussitôt
vers le film de guerre, qui est sans doute ce qu’on
lui propose. En
2013, son quatrième film, « Tales of Shanhaiguan » (《飞越山海关》)
concerne un épisode de la guerre contre le Japon qui
se passe en 1942.
Et retour à la télévision
En 2014, il revient à la télévision, et réalise
« The Leaders » (《领袖》),
série en 36 épisodes
sur les débuts de Mao et la première génération de
leaders du Parti.
The Leaders |
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Tales of Shanhaiguan |
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