Wu Shuang
吴双
Présentation
par
Brigitte Duzan, 9 août 2022
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Wu Shuang |
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Scénariste et réalisatrice, Wu Shuang (吴双) est diplômée de l’Institut
central d’art dramatique de Pékin (中央戏剧学院) et de l’École de cinéma de
Londres.
Son film de fin d’études, le court métrage « Walls » (《帷幕》29’), en 2016, dépeint le dilemme
d’une jeune femme qui, après avoir abandonné sa carrière
d’actrice, se voit offrir un rôle alors qu’elle est mariée
et travaille à plein temps.
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Walls |
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Wu Shuang a ensuite été la réalisatrice exécutive (执行导演) de la première coproduction sino-kazakhe :
« The
Composer » (《音乐家》)
qui, en avril 2019, a été le film d’ouverture de la section
Tiantan (“天坛奖”)
de la 9ème édition du festival international de
cinéma de Pékin. Avec
Hu Jun (胡军) dans le rôle principal, le film
raconte l’histoire du compositeur chinois Xian Xinghai (冼星海), compositeur de la célèbre « Cantate du
fleuve Jaune » (黄河大合唱), et de son amitié avec le musicien kazakh
Baikadamov pendant qu’il était à Almaty au début des années
1940.
En 2022, coécrit avec une scénariste sortie comme elle de
l’Institut central d’art dramatique, Liu Jing (刘婧),
le premier film de Wu Shuang, « Summer Diary » (《百川东到海》), a été parmi les 14 films en
compétition à la
16e édition du festival international FIRST de Xining.
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Summer Diary |
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Xiao Hai (小海)
vit en bordure du désert de Gobi avec son père qui travaille
toute la journée dans les champs. Pendant les vacances
d‘été, il s’ennuie sans arriver à écrire la rédaction qu’il
doit faire pour l’école ; il décide donc d’aller à la ville
à la recherche de sa mère. Le trajet n’est pas simple, la
route est coupée, et il ne trouve pas sa mère. Mais
l’expérience ouvre l’horizon de l’enfant et lui permet
d’écrire un journal qu’il intitule « À l’est des cent
rivières jusqu’à la mer » - c’est le titre chinois du film.
Xiao Hai fait de son village dans le désert une zone jadis
luxuriante, pleine de lacs, et voit dans la résilience
muette de son père une force capable de faire refleurir le
désert.
Le film a été tourné entre le désert de Badain Jaran (巴丹吉林沙漠)
et celui de Tengger (腾格里沙漠)
qui le prolonge à l’est. Le désert de Badain Jaran, qui
s’étend du Gansu au Ningxia et à la Mongolie intérieure, est
un désert de dunes géantes émaillé d’une centaine de lacs,
dont certains salés, car il existe des sources souterraines
alimentées par la fonte des neiges des hautes montagnes au
sud. Badain Jaran signifie « désert des lacs mystérieux ».
L’idée du scénario est donc fondée sur la réalité des lieux,
qui suscitent le rêve et l’imagination. On retrouve dans
« Summer Diary » un imaginaire né du désert proche de celui
de
Li Ruijun (李睿珺).
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