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Zang Honghua
臧红花
Présentation
par
Brigitte Duzan, 23 décembre 2023
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Zang Honghua |
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Née en
1977 à Yantai (烟台),
dans le Shandong, mais vivant aujourd’hui à Pékin, Zang
Honghua (臧红花)
est une documentariste indépendante, diplômée de la section
Beaux-Arts de l’Institut du cinéma chinois de Pékin.
Spécialiste d’art contemporain chinois
Elle
travaille depuis 2007 comme critique d’art et commissaire
d’expositions d’art contemporain. En 2014, elle a lancé une
rubrique « Images d’avant-garde, histoires d’art » (“前卫影像.艺术故事”)
dans la revue « Oriental Artists » (《东方艺术大家》).
En 2016 , elle a été directrice artistique de l’exposition
« Wen
Pulin archive of Chinese Avant-Garde Art of the 80’s and
90’s »
En
2023, elle a été commissaire de l’exposition de l’artiste
défunt Datong Dazhang (大同大张),
« Crossing - Datong Dazhang Art Exhibition » (“渡-大同大张艺术展”) ;
parallèlement, elle a publié le catalogue de l’exposition et
tourné un documentaire biographique sur l’artiste intitulé
Youbingwei (《右兵卫》).
L’histoire de Songzhuang
Parmi
les documentaires sur l’art contemporain qu’ elle a tournés
et produits, le plus achevé est sans doute « Linglong
Tower » (《玲珑塔》),
qu’elle a commencé en 2009 et qui a fait partie en 2023 du
programme de lancement du CIFA
(China
Independent Film Archive). C’est un documentaire sur
Songzhuang (宋庄).
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Linglong Tower |
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Au
milieu des années 1990, le village d’artistes du
Yuanmingyuan (圆明园画家村)
a été dissous. Ses artistes se sont dispersés et se sont
réinstallés dans les faubourgs est de Pékin, dans le village
de Xiaobao (小堡村)
de la localité de Songzhuang. Le village offrait des
conditions de vie abordables, et un environnement de liberté
pour la création artistique. Il a donc attiré des artistes
de tout le pays qui ont développé là un mode de vie inédit.
Petit à petit, au fur et à mesure que se multipliaient les
artistes ont émergé des petites boutiques et des embryons
d’entreprises : studios d’artistes et résidences
villageoises. Songzhuang est devenu la plus grande
communauté d’artistes de Chine, avec plus de dix milles
résidents. Cette cohabitation d’artistes de tous horizons et
leur interaction avec la population et les autorités locales
ont fini par créer un « écosystème artistique », faisant du
District d’art de Songzhuang une sorte de microcosme
emblématique de l’époque de transition que représentaient
ces années 1990.
Le
documentaire de Zang Honghua montre comme Songzhuang est
mort, non cette fois par la volonté du gouvernement, mais
par la logique du marché. Le titre vient d’une sculpture en
forme de pagode de sept étages érigée sur le rond-point
central de Songzhuang, sculpture qui, lors de l’exposition
« Linglong Tower Art Exhibition » en septembre 2010, a été
prise comme symbole de la hiérarchie spécifique de cette
zone artistique, fondée à la base sur l’art populaire, l’art
des masses, le tout parcouru d’un esprit de liberté, liberté
de vivre comme de créer. Puis l’argent est entré en scène,
les prix des terrains et les loyers ont grimpé en flèche,
les projets immobiliers ont forcé de nombreux artistes à
partir. L’utopie qui présidait au projet initial a cédé la
place au capital.
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