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“Mirror
of Emptiness” de Ma Li : documentaire inhabituel sur le
bouddhisme tibétain
par Brigitte Duzan, 06
septembre 2012
En 2007, la
réalisatrice chinoise Ma Li
(马莉)
est
allée au Sichuan tourner un documentaire dans le
village le plus élevé de toute la Chine, à
4 500
mètres d’altitude. Sorti en 2010, il s’intitule
« Mirror of Emptiness » (《无镜》).
C’est un documentaire
d’exception sur le bouddhisme
tibétain.
A proximité
du village se trouve en effet le monastère
bouddhiste Sexu (色须寺)
qui sert de cadre au documentaire, conçu comme une
peinture de la vie du village, de ses habitants et
de leurs croyances, à travers les récits de sept
personnages : cinq lamas, un ancien moine qui a
abandonné la vie monastique et un maître de
« funérailles célestes » (天葬
tiānzàng),
ces cérémonies funéraires qui consistent à laisser
les corps des défunts à la merci des oiseaux de
proie, ceux-ci étant sensés les emporter au ciel.
La
première partie du film est consacrée à |
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Affiche chinoise |
deux des
lamas : l’un, âgé de soixante-dix ans, est retiré là
depuis dix sept ans, et l’autre, âgé de quarante ans, en est
à sa deuxième année. Mais le
documentaire explore aussi maisons de retraite et
collèges tantriques, nous faisant assister à des
débats auxquels participent des moinillons de tous
âges.
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Les moines du
monastère Sexu |
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Le
documentaire offre ainsi un tableau détaillé
d’expériences personnelles, s’ouvrant sur une vaste
perspective de la vie sur le haut plateau du
Nord-Ouest de la Chine, montrant l’importance qu’y
revêt le

Les édiles du
monastère |
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bouddhisme tibétain. C’est la première fois
qu’une caméra parvient à pénétrer le monde clos d’un
monastère tibétain. Ma Li a également réussi à
filmer la grande réunion annuelle qui réunit quelque
dix mille moines dans cet endroit, ainsi qu’une
cérémonie de « funérailles célestes » qui s’est
déroulée à proximité.
Au-delà de
l’aspect factuel, le documentaire vise à montrer
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l’étroite symbiose existant entre la population
locale et le monastère, celui-ci apparaissant comme
le garant et le support de la vie
spirituelle de tous ces gens dont la vie matérielle est
conditionnée par
l’altitude et le froid. La
réalisation des mandalas apporte même dans cet
univers en marge du monde un note artistique doublée
de poésie : faits de sables multicolores, ils sont
détruits une fois terminés, témoignant ainsi de
l’impermanence de toute chose en ce bas monde.
Ma Li
transmet dans son documentaire une expérience
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La grande réunion
annuelle |
spirituelle autant que cinématographique.
Note sur la
réalisatrice

Moines |
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Née en 1975
à Zhuji, district de Shaoxing, dans le Zhejiang (浙江诸暨),
Ma Li (马莉)
vit à Pékin depuis 2001. Elle a commencé par tourner des documentaires
pour la télévision, et travaille encore comme
productrice de documentaires pour, entre autres,
CCTV, Phoenix TV, les télévisions du Hunan et du
Jilin.
« Mirror of
Emptiness » (《无镜》)
est son premier long métrage documentaire. Il a été
remarqué en 2011 à la 5ème édition du
Yunnan
Multi-Culture Visual Festival (第五届云之南纪录影像展)
ainsi qu’au festival de documentaires chinois de
Hong Kong, en juin 2011.
Elle vient
de terminer un second film, « Born in Beijing ».
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Bande
annonce
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