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« The Storms in
our Blood », premier court métrage épatant de la jeune
réalisatrice Shen Di
par Brigitte Duzan, 26 novembre 2018
Shen Di (申迪)
avait 24 ans, le 17 mai 2018, quand son premier
court métrage (de 31’), « The Storms in our Blood »
(《动物凶猛》),
a été couronné du second prix (ex-aequo) de la
Cinéfondation, au festival de Cannes.
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Shen Di sur le
tournage du film |
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The Storms in our
Blood |
La première version avait été remarquée au FIRST
film festival de Xining en 2017. Il est également
passé le 11 juin 2018 à la Cinémathèque à Paris,
avec d’autres courts métrages de la Cinéfondation.
Pour un premier film, il dénote un talent
particulier. C’est en fait le film de fin d’étude de
Shen Di à l’Institut d’art dramatique de Shanghai (上海戏剧学院)
Il
a été tourné en 6 jours, 15 |
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Le banquet de mariage |
jours au total en comptant la préparation et le choix des
acteurs.
Wuma à la fenêtre
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Il a été tourné chez elle, à Dalian, en plein hiver.
Le scénario, également écrit par Shen Di, raconte
l’histoire d’une Kenyane de 22 ans nommée Wuma (《乌玛》)
qui arrive dans un village du nord-est de la Chine à
la recherche du père de son bébé. C’est en fait
inspiré d’une histoire vraie, celle de sa
professeure d’anglais, d’origine kenyane, tombée
amoureuse d’un marin chinois parti de Dalian qui
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était passé dans son village, et qui est partie le retrouver
dans le Dongbei pour l’épouser…
Le titre chinois (Dongwu xiongmeng
《动物凶猛》)
est aussi celui d’une célèbre nouvelle de Wang Shuo
(王朔),
mais c’est pure coïncidence. Il signifie « violence
de l’animal ». En fait, selon la réalisatrice, ce
serait plutôt un hommage à la vitalité d’un cinéaste
qu’elle admire, Kusturica. Elle a conçu son
personnage comme une panthère, paisible au repos,
mais pleine d’énergie en mouvement.
Le film est remarquable, effectivement, par
l’énergie et la chaleur qui s’en dégagent, et par la
beauté des images qui décèlent un sens tout aussi
remarquable de la composition, comme des tableaux –
telle la scène du banquet de mariage conçue comme
une réplique de la Cène, ou une scène contemplative
qui rappelle une Femme à la fenêtre inspirée de
celle de Caspar David Friedrich…
On attend de voir la suite des réalisations de Shen
Di. |
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La femme à la fenêtre
de Henri de Braekeleer
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Trailer de la Cinéfondation :
https://www.festival-cannes.com/en/festival/web-tv/trailer/dong-wu-xiong-meng#
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