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Chai Chunya
柴春芽
Né en 1975
Présentation
par Brigitte Duzan, 26
novembre 2014
Journaliste, photographe et écrivain, Chai Chunya (柴春芽)
s’est récemment tourné vers le cinéma : il est
l’auteur d’un premier film extrêmement original, qui
a fait partie de la sélection présentée au 5ème
Beijing First Film Festival en octobre-novembre
2012, et a figuré parmi les cinq films chinois de
cette sélection repris au
festival Premiers Plans d’Angers en janvier 2013 :
« Four
Ways to Die in My Hometown » (《我故乡的四种死亡方式》).
Journaliste et photographe
Chai Chunya est né en 1975 dans un petit village
perdu dans les montagnes du district de Longxi, dans
le Gansu (甘肃陇西).
En 1999, il sort avec un diplôme de sciences
politiques de l’Université normale du Nord-Ouest (西北师大)
à Lanzhou, et travaille ensuite pendant plusieurs
années comme reporter à Lanzhou et Xi’an.
En 2002 il entre comme photographe au journal sans
doute le plus indépendant de Chine, le Nanfang
Zhoumo (《南方周末》)
de Canton, mais dans les bureaux de Pékin. En 2004,
il participe à l’exposition internationale de
photographie de Pingyao (平遥),
dans le Shanxi.
Découverte du Tibet : photos et romans
En 2005, il part au Sichuan, enseigner dans le
district de
Dêgê de la préfecture autonome tibétaine de
Garzê (甘孜藏族自治州德格县),
haut lieu du bouddhisme tibétain et siège d’un
important royaume
de l’ancien Kham. Il y réalise un grand reportage
photo sur la vie des habitants du haut plateau (《戈麦高地上的康巴人》).
(1)
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Chai Chunya
Vagabondages au Tibet
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Le livre rouge
tibétain
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De ses années dans la région, et de ses voyages dans
les régions tibétaines en Inde et au Népal, il rapporte aussi une
trilogie de romans publiés à Taiwan en 2009 et
2010 : « Vagabondages au Tibet » (《西藏流浪记》),
« Le livre rouge du Tibet » (《西藏红羊皮书》)
et « Le septième Terma » (1) (祖母阿依玛第七伏藏书》).
Une version abrégée du premier livre a été publiée
aux éditions du peuple de Shanghai sous le titre
« Le chant des pierres sacrées » (《寂静玛尼歌》).
En août 2012, une de ses nouvelles est publiée dans
le n° 9 de la revue littéraire de Ou Ning
Tiannan/Chutzpah
(《天南》第9期),
et traduite dans le supplément Peregrine, par
Eleanor Goodman : « Traveling Ten Miles West, We
Talked About Nothing But Death » (《西行三十里,我们只谈死亡的事情》)
(2).
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Retour au Gansu : cinéma
En 2010, il a fait partie du premier groupe
d’écrivains du Continent à être invités par la
Fondation culturelle du Cardinal Tien pour une
longue résidence à Taiwan. C’est là qu’il a écrit le
scénario de son premier film.
Entretemps, en effet,
il était rentré chez lui, au Gansu, et y avait
découvert que
les traditions et croyances populaires
locales, basées sur une spiritualité profonde,
avaient beaucoup en commun avec celles qui l’avaient
frappé, et transformé, dans les zones tibétaines du
Sichuan.
En même temps, force était de constater que tout cet
héritage culturel populaire était en train de
disparaître. La photographie lui paraissant
insuffisante et inadéquate pour traduire la richesse
de ce fonds culturel, avec sa part fondamentale de
théâtre et de musique, il a pris la caméra. Le
résultat est une |
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Chutzpah n° 9
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sorte de poème visuel, volontairement ésotérique,
scandé par la musique et construit en quatre parties, les
quatre éléments constitutifs de la vie dans la tradition du
bouddhisme tibétain :
« Four
Ways to Die in My Hometown » (《我故乡的四种死亡方式》).
Inutile de dire qu’on attend avec curiosité de voir ce que
Chai Chunya nous prépare maintenant…
Notes
(1) Les gens du Kham dans les photos de Chai Chunya,
extraites de son reportage :
http://www.lmsphotos.com/blog/%E8%8D%89%E5%8E%9F%E4%B8%8A%E7%9A%84%E5%BA%B7%E5%B7%B4%E4%BA%BA-%E6%9F%B4%E6%98%A5%E8%8A%BD/
(2) Sur cette nouvelle, voir chineseshortstories … (à
venir)
(3) Termas ou Trésors spirituels : enseignements cachés par
Padmasambhava ou Guru Rinpoché pour être retrouvés au
moment opportun, par des maîtres accomplis capables de les
comprendre et les enseigner.
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