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Khashem Gyal
卡先加
Présentation
par
Brigitte Duzan, 25 août 2021
Réalisateur tibétain,
Khashem Gyal est
originaire de la région de l’Amdo, autrement dit la
province du Qinghai. Il est né dans une petite
communauté pastorale de bergers et de petits
cultivateurs à Reb Gong, à l’est de la province. Il
a fait des études de littérature tibétaine à
l’Université des nationalités du Qinghai (青海民族大学),
à Xining, au cours desquelles il s’est intéressé à
la photographie et au cinéma.
Il a réalisé un
premier court métrage, « Molam », en 2010 et un
court métrage de fiction, « After the Rain », en
2011
.
Puis, à la fin de ses études, en 2013, il s’est
orienté vers la réalisation de documentaires, sans
études de cinéma préalables. Son premier
documentaire – un moyen métrage |
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Khashem Gyal |
de 53
minutes – a été achevé en 2013 et présenté au festival de
Vesoul en 2020 dans le cadre du programme
Regard sur le cinéma tibétain.
2013 : Valley of the Heroes
《英雄谷》
https://www.cinemas-asie.com/fr/les-films/item/5162-the-valley-of-the-heroes.html
« Valley of the
Heroes » offre
un rare aperçu d’un moment clé de la transition culturelle
et linguistique des Tibétains du district autonome hui de
Hualong (化隆回族自治县)
dans la prefecture de Haidong (海东市)
à l’est du lac Qinghai.
Au
cours des dernières décennies, les Tibétains résidant à
Hualong ont subi des changements culturels rapides,
notamment dans le domaine linguistique : plus de 30 % de la
population est aujourd’hui incapable de s’exprimer en
tibétain. Le documentaire interroge des résidents et des
personnes âgées sur l’évolution dont ils ont été témoins au
sein de leur communauté mais s’attache aussi à montrer un
projet visant à la préservation de la langue tibétaine pour
remédier à la situation actuelle.
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Valley of the Heroes |
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Ce
projet recoupe l’expérience personnelle du jeune réalisateur
qui a créé à Xining une communauté nommée Amilolo Film Group
(Amilolo signifiant « bébé de la mère » en dialecte tibétain
local). Le projet dont il est question dans son documentaire
a été lancé par un groupe de camarades de classe dans un
petit village. Khashem Gyal a emprunté
30 000 yuans pour se procurer l’équipement nécessaire et il
est parti avec une petite équipe. Il a dû apprendre ensuite
tout seul à monter ses rushes.
Interview du réalisateur sur la genèse de son film et sa
réalisation :
https://vimeo.com/344119374
2017 : Daughter of the Light《光之子》
Pour son deuxième documentaire, Khashem Gyal a
voulu montrer les changements intervenus dans son
village pendant qu’il faisait ses études. Il
cherchait un personnage sur lequel s’appuyer pour
construire son film. Il l’a trouvé quand il a
commencé à filmer dans l’école locale : c’est la
jeune Metok Karpo qui avait une histoire et une
personnalité très intéressantes : ses parents
étaient divorcés, remariés, et elle n’avait
pratiquement jamais vu son père qui lui manquait
beaucoup. Pensionnaire dans l’établissement scolaire
où le documentaire a été réalisé, elle était donc
représentative des traumas causés par les nouveaux
modes de vie.
Khashem Gyal est
resté deux ans dans cette école où il a également
enseigné. Son documentaire représente son objectif
de préserver la mémoire culturelle des lieux et des
hommes. Pour ce film, il a travaillé avec une équipe
internationale – un producteur et un compositeur
japonais, un monteur autrichien et un directeur du
son anglais - car le |
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Daughter of the Light |
documentaire n’est pas seulement destiné au public tibétain,
il s’adresse à tout le monde. Et effectivement, les
préoccupations et questionnements de la jeune Metok Karpo
sont universels.
Le
documentaire a été couronné du prix « Colors of Asia » au
festival Tokyo Docs en 2017.
Trailer :
https://vimeo.com/375400429
2019 : Daughters’ Courage
《勇敢的女孩》
Le documentaire développe les idées amorcées dans le
documentaire précédent sur les enfants abandonnés
par leurs parents à la suite d’un divorce ou pour
toute autre raison. Cette fois, le réalisateur suit
Metok Karpo qui, après treize années passées dans
son orphelinat, part à la rencontre de son père.
Elle découvre la vie heureuse qu’il mène dans sa
nouvelle famille, et exprime son désarroi en
dessinant. On est confronté avec elle à
l’effondrement des valeurs traditionnelles qui
faisaient la force de la société rurale tibétaine.
Réalisé avec la même équipe que le précédent,
« Daughters’ Courage » a été sélectionné au festival
FIRST de Xining et a obtenu le ATP Grand Prize For
Excellence au Japon. |
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Daughters’ Courage |
Trailer :
https://vimeo.com/275628338
À
lire en complément
Une
interview de Khashem Gyal à l’occasion de
la sortie de son deuxième documentaire :
https://www.theworldofchinese.com/2021/08/the-light-inside/#
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