Accueil Actualités Réalisation
Scénario
Films Acteurs Photo, Montage
Musique
Repères historiques Ressources documentaires
 
     
     
 

Metteurs en scène

 
 
 
     
 

Liu Di 柳迪

Présentation

par Brigitte Duzan, 31 janvier 2020
 

Liu Di (柳迪) est un réalisateur de films d’animation né en 1989 dans le Dongbei et diplômé du département de médias numériques de l’Ecole d’art et de design de l’Université de technologie de Dalian [1]. Il est l’un de ces nouveaux « auteurs » de films d’animation chinois qui reviennent vers la tradition tout en travaillant sur ordinateur, en utilisant les technologies les plus modernes pour remettre au goût du jour des techniques anciennes, dans son cas celles de l’animation en stop-motion.

 

Achevé en 2018, son court métrage de 22 minutes « Bridge » (《风雨廊桥》) a été

 

Liu Di, photo personnelle, transmise

par le Festival du cinéma d’auteur

remarqué au festival du cinéma d’animation d’Annecy, ce qui l’a amené à être sélectionné pour la 3ème édition du festival du cinéma d’auteur chinois, début 2020 à Paris. 

 

Premiers courts métrages

 

Liu Di fait partie des jeunes réalisateurs chinois qui ne sont pas passés par des écoles de cinéma traditionnelles ; il a étudié les technologies numériques de l’animation dans une université de technologie. Son approche est d’autant plus originale : on y sent des influences étrangères, mais surtout la permanence d’une tradition cinématographique bien chinoises qui a ses sources dans la littérature et l’histoire.

 

Films d’école

 

Pendant ses études, Liu Di a tourné trois courts métrages d’animation, dont deux représentent une tendance de l’animation chinoise des années 2010, orientée vers le 3D comme le cinéma chinois officiel dans son ensemble ; mais le troisième reprend la technique de l’animation en stop motion (定格动画) qui a été l’un des fers de lance du cinéma d’animation chinois du temps de ses plus belles réalisations, par les artistes des Studios d’art de Shanghai (上海美术电影制片厂) [2].  

 

-          Deux courts métrages d’animation en 3D :

« Le vent du sud » (南风) et « Pour qui sonne le glas » (《丧钟为谁而鸣》)

-          Un court métrage en stop motion : “HIDE”

 

Premiers projets

 

Après obtention de son diplôme, en 2012, Liu Di entre au studio d’animation en stop motion de Shenyang - Shenyang On Time Cartoon (沈阳正点卡通) – créé en mai 2006 [3].

 

En 2013, il y réalise un film promotionnel (宣传片) intitulé « Big Ship » (《大船》). En 2016, il est responsable du projet « Little Aircraft Kaka » (小飞机卡卡), une fiction animée en 78 épisodes.

 

C’est cette même année qu’il commence à travailler sur « Bridge ».

 

2019 : Bridge

 

« Bridge » (《风雨廊桥》) est un film d’animation en stop motion qui a le double intérêt d’une part d’utiliser les possibilités offertes par les techniques modernes tout en conservant l’esprit des « poupées animées » des artistes des Studios d’art de Shanghai, et d’autre part de revenir à une thématique propre aux films de wuxia de la grande époque des années 1980, et en particulier les films de King Hu (胡金铨) qui ont fourni à Liu Di son inspiration initiale.

 

« Bridge » met en effet en scène l’esprit du xia () pendant les temps troublés de la fin des Tang (讲述乱世的侠义精神) – c’est-à-dire l’esprit du wuxia (武侠) en remontant à ses origines, dans l’histoire et la littérature [4], en mettant à nouveau l’accent sur les valeurs du xia et non plus sur le wu (), c’est-à-dire- seulement sur les arts martiaux.

 

Résumé de l’histoire

 

Bridge

 

A la fin de la dynastie des Tang, période chaotique, un valeureux combattant de jadis est devenu un vieil homme malade, vivant au jour le jour. Jusqu’à ce qu’il rencontre une petite fille qui, capturée et maltraitée par un soldat, réveille son esprit combattif de vieux justicier et l’entraîne à se battre à nouveau pour éliminer bandits et soldatesque afin de libérer l’enfant, et l’humanité, de la violence.

 

Genèse du projet

 

L’idée originale est venue à Liu Di après avoir vu le grand classique de King Hu (胡金铨) « Dragon Gate Inn » (《龙门客栈》). Il voulait écrire une histoire de wuxia, mais sans penser en faire un film ; c’était initialement un projet d’écriture. Il a donc commencé à écrire l’histoire d’un vieux xia aux longs cheveux blancs, d’abord vieil homme affaibli et mal assuré sur ses jambes, puis dans un deuxième temps vieil homme certes, mais à l’énergie revigorée face à la menace d’un soldat et d’un bandit : il repart en lutte pour sauver l’innocence et l’intégrité d’une enfant, qui prend évidemment valeur symbolique.

 

« Bridge » a demandé un gros travail technique, ne serait-ce que pour la fabrication des modèles des quatre personnages principaux, de la forêt qui est le cadre de l’action de la première partie du film, puis du pont couvert qui est celui du combat de la deuxième partie. Les personnages ont été créés comme de véritables marionnettes d’opéra autrefois, mais avec une expressivité extraordinaire, en particulier dans le regard.

 

C’est un film d’une grande beauté qui fait espérer beaucoup de la suite que va maintenant lui donner Liu Di.

 

Extrait 1 https://www.bilibili.com/video/av19269606/

 


 

[1] A ne pas confondre avec un autre Liu Di, écrit avec les mêmes caractères, mais né en 1985 dans le Shanxi : photographe conceptuel diplômé de l’Institut central des Beaux-Arts de Pékin.

[2] L’animation en stop motion, appelée en Chine « poupées animées » à ses débuts, a été développée dans les studios du Dongbei, ou Man’ei, du temps de l’occupation japonaise de la Mandchourie. Le grand spécialiste en a été Mochinaga Tadahito, un cinéaste japonais qui avait rejoint ses parents en Mandchourie en juin 1945 car sa maison à Tokyo avait été détruite par un bombardement. Les studios Man’ei ont été rebaptisés Studios du Dongbei, ou du Nord-Est, après la guerre ; la division animation a été transférée aux Studios de Shanghai au début des années 1950, et elle est devenue indépendante en 1956 pour devenir les Studios d’art de Shanghai.

Mochinaga Tadahito a introduit le stop motion au Japon quand il y est revenu après la guerre.

En Chine, le grand classique du film de « poupées animées » est « Le pinceau magique » (《神笔马良》), de Jin Xi (靳夕) et You Lei (尤磊), réalisé aux Studios de Shanghai en 1954. Il avait eu pour précurseur le court métrage « Le petit héros » (《小小英雄》) réalisé par Jin Xi l’année précédente, en 1953.

[3] Studio dédié à l’animation en stop motion, voir sa présentation sur son site :

http://www.zhengdiancartoon.com/about/us

 

 

 

 

     

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Qui sommes-nous ? - Objectifs et mode d’emploi - Contactez-nous - Liens

 

© ChineseMovies.com.fr. Tous droits réservés.

Conception et réalisation : ZHANG Xiaoqiu