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Second
documentaire de Fan Lixin : sur les lauréats d’un concours
de la chanson télévisé
par Brigitte Duzan, 01 juillet 2014
Fan Lixin (范立欣)
est devenu célèbre en 2009 quand est sorti son
premier documentaire,
« Last
Train Home » (《归途列车》),
remarqué et primé un peu partout, et en particulier
au festival international de Toronto (TIFF), en
2010. Fan Lixin s’est imposé avec ce film comme l’un
des meilleurs jeunes documentaristes chinois.
Depuis lors, on attendait son second film. Il vient
d’être présenté au festival de Shanghai, et va
sortir sur les écrans chinois le 18 juillet. Il
s’intitule « No Zuo No Die » |
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Deux des jeunes “super
boys” |
(ou en chinois ‘moi c’est moi’
《我就是我》).
Le thème surprend, pour un réalisateur qui a commencé sa
carrière en montant le documentaire de son ami
Chen Weijun(陈为军)
sur l’épidémie de Sida au Henan,l’a poursuivie en étant
producteur adjoint (et opérateur du son) d’un documentaire
sur les conséquences du barrage des Trois Gorges, pour
réaliser ensuite son premier documentaire sur une famille de
mingong : « No Zuo No Die » est un documentaire sur
les coulisses d’un concours de la chanson télévisé et un
aperçu de la vie de douze lauréats.

Hua Chenyu (au centre)
avec Bai Jugang (à g.)
et Ou Hao (à d.)
au festival de Shanghai |
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Il s’agit d’un concours extrêmement célèbre et
populaire de la télévision du Hunan (湖南卫视) :
"Super Boys" (“快乐男声”).
Fan Lixin s’est intéressé aux préparatifs du
concours, au processus de sélection et aux souvenirs
des dix années passées, mais surtout à la vie des
lauréats, en l‘occurrence ceux du concours 2013, à
leurs difficultés autant qu’à leurs réussites. Il a
voulu, a-t-il dit, capter l’esprit de la jeunesse
chinoise moderne.
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On veut bien faire confiance à Fan Lixin, après
« Last Train Home », mais son film semble vouloir
courtiser un public de jeunes qui constitue la
clientèle majoritaire des cinémas chinois
aujourd’hui. On ne peut qu’être étonné qu’il soit
allé se placer sur un terrain déjà occupé par Guo
Jingming (郭敬明),
avec ses trois
« Tiny
Times » (《小时代》),
et bientôt par Han Han (韩寒),
avec
« 'Til We
Never Meet Again » (《后会无期》).
Un terrain un peu miné quand même, pour un
réalisateur comme Fan Lixin. |
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Six des douze “super
boys” |
Note sur le titre
« No Zuo No Die » :
Il s’agit d’une expression chinglish, équivalente de
buzuobuhuisi
(不作不会死),
où zuo est pris dans le sens de ‘faire n’importe
quoi’, soit : si tu ne fais pas n’importe quoi, tu n’auras
pas de problèmes, pas d’ennuis. Ce titre ajoute une nuance
d’humour fondé sur le jargon des jeunes, aujourd’hui en
Chine, comme au clin d’œil au public concerné.
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