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Lee Tit/ Li Tie 李鐵/李铁
Présentation
par Brigitte Duzan, 04 juillet
2012
Lee Tit est
considéré comme l’un des réalisateurs les plus
versatiles du cinéma cantonais des années 1950 et
1960, époque où la versatilité était pourtant de
mise dans le cinéma hongkongais. Il a cependant
conquis une place à part dans les films cantonais de
cette époque par la qualité de ses scénarios et
l’habileté de ses mises en scène.
Réalisateur
de premier plan à Hong Kong dans les années 1950-60
D’une
famille originaire de la ville de Zhongshan, dans le
Guangdong, Lee Tit est né en 1913 à Hong Kong, mais
a fait ses études secondaires à Canton. Il révèle
dès l’enfance des penchants pour le théâtre et,
étudiant, participe à des représentations de pièce
de théâtre huaju. |
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Lee Tit |
Li Tie, revue
illustrée du studio Zhonglian |
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En 1930, à
l’âge de dix-sept ans, il entre à l’école d’art
dramatique de la compagnie Lianhua (“联华演员养成所”),
quand celle-ci est créée, en mars, à Hong Kong. En
1932, Lee Tit commence une carrière d’acteur, puis
devient assistant réalisateur, et enfin réalisateur,
en 1936. |
Son premier
film est « House number 66 » (《六十六号屋》),
mais il se fait connaître surtout l’année suivante
grâce au second, « Song of Life » (《人生曲》), qui consacre le grand acteur Wu Chufan (吴楚帆) comme « empereur du cinéma du sud de la Chine » (“华南影帝”).
C’est avec
lui, entre autres, qu’il participe, en 1952, à la
fondation du studio Zhonglian, ou Union Film
production company (中联影片公司), dont il est l’un des ses principaux réalisateurs, jusqu’à ce que le
studio disparaisse, en 1967 ; il en crée alors un
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Le logo du studio
Zhonglian |
autre, le studio
Baoying (宝鹰影片公司),
mais l’essentiel de sa carrière est désormais derrière lui.
Girl in Red (1952) |
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Il réalise
encore quelques films dans les années 1970, avant
d’arrêter totalement de tourner en 1977, après un
dernier film d’opéra, « The Legend of the Purple
Hairpin », éblouissant remake de son film de 1959
« The Purple Hairpin » (《紫钗记》)
.
En 1994,
les Hong Kong Film Awards lui ont décerné un prix
pour l’ensemble de sa carrière. Il est décédé deux
ans plus tard, en septembre 1996, à Hong Kong. |
Réalisateur
aussi prolifique que versatile
Lee Tit a
touché à pratiquement tous les genres, et toujours
avec le même succès.
1. Il a été
l’un des meilleurs réalisateurs de films d’opéra
cantonais. Sa collaboration avec son ami le
librettiste Tong Tik-sang a donné quelques
chefs d’œuvre avec les deux grandes stars Yam
Kim-fai et Pak Suet-sin, dont « The Purple Hairpin »
en 1959, le remake de 1977 étant interprété par deux
de leurs élèves.
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Eternal Love (1955) |
The Warlord and the
Beauty (1956) |
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2. Il a
aussi excellé dans le mélodrame, dressant des
portraits de femmes de toutes sortes, le plus réussi
dans ce genre étant sans doute « The Warlord and the
Beauty » adapté de l’opéra de Puccini « Tosca », ou
encore « Her Unrequited Love », avec la star de
l’opéra cantonais Fong Yim-fun jouant un rôle de
femme au sort contrarié.
Mais Lee
Tit a aussi réussi des portraits masculins, comme
dans « Eternal Love » (1966), adapté de « Sister
Carrie » de Theodore Dreiser, portrait d’un homme à
la poursuite du bonheur, mais sans jamais pouvoir
l’atteindre. |
3. Il a
également réalisé des films policiers très
réussis, comme « Murderer in Town », qui se
distinguent des films cantonais du même genre et de
la même époque par des scénarios subtils et bien
construits, des personnages intéressants et une
touche de néo-réalisme.
4. Enfin,
il a réalisé deux excellents films dans le genre
réalisme social : « Father is back », en 1961,
et surtout
« In
the Face of Demolition » (《危楼春晓》),
classé 18ème dans la liste des 100 meilleurs films
chinois réalisée lors de la 24ème édition des Hong
Kong Film Awards. |
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Murderer in Town
(1958) |
In the Face of
Demolition (1953) |
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