par Brigitte Duzan, 27 mars 2014, actualisé 23 mars 2022
En mars 2014, l’un des projets en quête de
financement au douzième
Hong Kong Asia Film Financing Forum (HAF) (香港亞洲電影投資會)
est un projet de Li Xiaofeng (李霄峰)
intitulé « Devil and Dust » (littéralement
‘hypnotisé par l’eau’ 《被水催眠》).
Li Xiaofeng est né à la fin des années 1970, et, à
la fin des années 1990, à l’âge de vingt ans, il
s’est fait connaître, sous le pseudonyme de ‘Liar’
(en anglais), comme l’un des premiers
Li Xiaofeng (photo
sina)
critiques de cinéma sur internet. Il est le premier
à avoir tenu
une rubrique de cinéma spécialisée sur internet, intitulée
« Chant d’amour d’un monde flottant » (《浮世恋曲》).
Ilcollabore aussi à diverses revues de premier plan comme le
SouthernMetropolis Daily (南方都市报)
ou le Quotidien de Pékin (北京日报),
et, en 2001, publie un premier recueil de notes ‘au fil de
la plume’ (随笔集) sur
le cinéma : « Dis bonsoir au lever du jour » (《天亮说晚安》).
Kekexili
L’année suivante, en 2002, il entre dans le studio de
Lu
Chuan(陆川工作室),
comme responsable du volet littéraire du projet de
« Kekexili » (《可可西里》).
En 2004, il est responsable de la diffusion à
l’étranger du film « Jasmine
Women » (《茉莉花开》)
de Hou Yong (侯咏).
Il va ensuite privilégier les activités de
scénariste, avant d’essayer de passer lui-même
derrière la caméra.
Scénariste, écrivain et réalisateur
Dada’s Dance
Après « Les petites fleurs rouges » (看上去很美),
sorti en 2006,
Zhang Yuan (张元)
prépare son film suivant, « Dada’s
Dance »
(《达达》).
Pour ce film, il fait appel à trois scénaristes :
Jia Lisha (贾丽莎),
Li Xinyun (李昕芸)
… et Li Xiaofeng.
Le scénario raconte l’histoire de la jeune Dada (达达)
qui vit avec sa mère divorcée et le nouveau
compagnon de celle-ci,
Dada’s Dance
un personnage lubrique dont elle doit constamment
repousser
les avances. Amoureux de Dada, son voisin
Zhao Ye (赵野)
l’épie par la fenêtre quand elle s’adonne à son occupation
favorite, le matin : danser la
Avec Zhang Yuan et la
scénariste et actrice Li Xinyun
à la sortie de Dada’s
Dance en septembre 2009
salsa. Les choses se corsent quand le compagnon de
sa mère assène un jour à Dada qu’elle est une enfant
adoptée…
Non seulement Li Xiaofeng a travaillé sur le
scénario, c’est lui également qui interprète le rôle
de Zhao Ye, aux côtés de Li Xinyundans celui de Dada
– elle avait déjà interprété le rôle de la jeune
institutrice Tang (唐老师)
dans « Les petites fleurs rouges ». La première du
film a lieu à Pusan en octobre 2008, et la sortie
sur les écrans chinois en septembre 2009. C’est un
succès pour Li Xiaofeng.
Retour à l’écrit
Il revient ensuite à l’écriture et publie en 2011 un
recueil de textes courts très commenté : « Le
chant des perdants » (《失败者之歌》).
Le livre porte en exergue sur la couverture :
« L’échec est véritablement dû aux émotions » (“真正的失败来自情感”).
En 2014, il réitère au Hong Kong Asia Film Financing
Forum avec « Devil and Dust » (《被水催眠》).
Le scénario consiste en deux
histoires croisées de quatre membres d’une famille
d’un petit village de l’Anhui : celle d’un
Le chant des perdants
jeune garçon et de sa demi-sœur qui,
amoureux l’un de l’autre,
s’enfuient à Shenzhen pour éviter
l’opprobre ; et celle relatant la vie tranquille des parents
restés au village. L’idée est de confronter deux concepts
opposés de l’amour, et leur évolution d’une génération à
l’autre.
1. Finalement, Li
Xiaofeng a réalisé le projet primé à Shanghai. Le film est
sorti en Chine en novembre 2014 sous le titre « Nezha »
(《少女哪吒》). C’est l’histoire d’une amitié entre deux jeunes
filles, totalement différentes.
Nezha, bande annonce
2.
Son second long métrage a fait partie des six films de la
section « Dragons cachés » du
premier festival de Pingyao,
en octobre-novembre 2017 : « Ash » (《追·踪》) est un
thriller, également sélectionné au festival de Busan, juste
avant.
3. Son troisième long métrage, « Back to the Wharf »
(《风平浪静》),
était en compétition en juillet 2020 au festival de
cinéma international de Shanghai, puis il est sorti
en salles le 6 novembre suivant, mais sans grand
succès au box-office.
Co-écrit avec un nouveau scénariste, Yu Xin (余欣),
le scénario a pourtant une structure semblable à
celle du film précédent : l’histoire commence dans
les années 1990, puis se poursuit dans le présent,
quinze ans plus tard, mais sans les flashbacks qui
rendaient « Ash » difficile à suivre. L’histoire est
celle d’un jeune garçon qui, ayant accidentellement
tué un homme, a pris la fuite pour échapper aux
poursuites ; quinze ans plus tard, il revient dans
sa ville natale, mais le passé va finir par le
rattraper : une fille qui l’avait aimé le reconnaît,
et les liens des personnages du passé se renouent…
Malgré les faiblesses qu’on lui reproche, surtout au
niveau du
Le chant des perdants
scénario, c’est un film que l’on aimerait voir lors d’un
prochain festival, avec les deux précédents.