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« Dear Enemy » : Xu
Jinglei confirme son tournant vers le cinéma commercial
par Brigitte Duzan, 27
décembre 2011
Sorti juste avant Noël, le 23 décembre 2011, sur les
écrans chinois, « Dear Enemy » (《亲密敌人》),
cinquième film de
Xu
Jingley (徐静蕾),
confirme le choix de la réalisatrice amorcé avec son
précédent film, « Go ! Lala
Go ! » (《杜拉拉》) :
un tournant qui apparaît même comme une volte face
vers le cinéma commercial.
Et pas n’importe quel cinéma commercial : un cinéma
orienté vers un public urbain, jeune, professionnel
et branché, qui a de l’argent et le dépense sans
compter, et qui se retrouve dans les personnages de
ses films.
Un cran
au-dessus de « Go ! Lala Go ! »
Xu Jinglei
s’est octroyé quelques galons, dans ce nouveau film,
par rapport à son rôle dans
« Go !
Lala Go ! » où elle interprétait le rôle
d’une jeune employée, chic et jolie, qui
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Dear Enemy, affiche |
trouvait à la fois promotion et amour au bureau.

Xu Jinglei à la
conférence de presse
donnée le 18 décembre
à Pékin |
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Cette fois-ci, ses personnages sont de jeunes cadres
d’élite, un jeune couple divorcé depuis six mois qui
se retrouve en concurrence frontale en affaire. Le
scénario est annoncé « parsemé de suspense et plein
de surprises ». Le but est d’attirer, de divertir et
d’intriguer. Mais elle semble avoir corrigé les
excès et défauts de « Go Lala ».
L’histoire étant celle de jeunes loups du monde de
la banque d’investissement, la réalisatrice s’est
fait aider de conseillers spécialistes de fusions et
acquisitions et de lancements de sociétés en Bourse.
Par ailleurs, le film a été tourné à Hong Kong,
Chengdu, en Australie, en Afrique du Sud et en
Angleterre, sur les bords de la Tamise et à St
James’s Park, ce qui ajoute au côté glamour
cosmopolite de son sujet.
Mais elle a changé de ton. Dans « Dear Enemy », le
suspense dramatique est à la limite du film
d’espionnage. Ce ton nouveau a été souligné par le
choix fait pour la réalisation de la première bande
annonce : en noir et blanc |
plutôt que dans les couleurs brillantes du film lui-même.
Après le buzz médiatique que cela suscita, en particulier
sur internet, une seconde bande annonce est sortie en
couleurs.
Le succès du film tiendra beaucoup à ses têtes d’affiche :
la chanteuse hongkongaise Gigi Leung et la star taiwanaise
Stanley Huang (黄立行)
qui jouait déjà dans « Go Lala » et qui interprète le thème
musical du film, « Supernova » (《超新星》).
Mais d’autres figures connues et à la mode du cinéma chinois
apparaissent aussi dans le film : le réalisateur
Jia
Zhangke, les actrices Eva Huang (黄圣依)
et Gong Beibi (龚蓓苾),
le chanteur Zheng Jun (郑钧)…
Grisée par le succès
D’après les déclarations de la réalisatrice, le film a coûté
quelque 50 millions de yuans, soit un peu moins de 8
millions de dollars : c’est le plus gros investissement de
sa carrière à ce jour.
Xu Jinglei
continue à assumer la triple
casquette de productrice, réalisatrice et actrice
principale, mais annonce que c’est la dernière fois. Elle
aussi est montée en grade. Pour son prochain film, elle se
contentera d’un rôle secondaire. Quant à la production,
après le succès de « Go Lala », tout est beaucoup plus
facile.
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Les quatre acteurs (de
g. à droite : Christy Chung,
Arif Lee, Xu Jinglei
et Stanley Huang) |
On ne peut
s’empêcher de regretter la réalisatrice prometteuse des
débuts, de « My Father and I »
en 2003 ou de
« Letter to an Unknown Woman » en 2004, celle
qui utilisait ses cachets d’actrice pour financer ses films.
Xu Jinglei, elle, semble n’avoir aucun regret : « Chaque
nouvelle expérience était tellement difficile à mener à
bien, cela demandait tellement de temps et d’énergie »
dit-elle…
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