Né
dans le Shandong en 1990, Kong Dashan est l’un des jeunes
réalisateurs sortis ces dernières années de l’Institut du
cinéma de Pékin.
Pendant ses études, il a écrit et réalisé trois courts
métrages qui ont été sélectionnés dans divers festivals
en Chine :
- 2011 :
« Les ennuis du jeune Mario » (《少年马力傲的烦恼》)
[27’], adapté des « Aventures
de Li Xianji » (《李献计历险记》)
- l’histoire d’un jeune garçon complètement absorbé dans un
jeu vidéo jusqu’à ce qu’un jour il y trouve un passage
secret lui permettant de revenir dans le passé, avant sa
rupture avec sa petite amie…
Les ennuis du jeune
Mario
- 2014 :
« Jusqu’au bout de la nuit » (《长夜将尽》)
[19’], adapté de la nouvelle « Poste de nuit » (《夜班》)
de Stephen King
[1]
– un ouvrier qui travaille dans une usine à moitié dilapidée
ne se sent aucune affinités avec les autres et préfère
écrire ; une nuit, devant son papier blanc, il imagine une
femme qui lui apparaît… on dirait l’univers de Pu
Songling
bien plus que celui de Stephen King.
Jusqu’au bout de la
nuit
- 2015 :
« L’État de droit au futur » (《法制未来时》)
[9’] fait indirectement référence au film de 1960 de Godard
« À bout de souffle » - comme les films d’auteur sont
souvent déprimants, ils sont considérés comme illégaux dans
la fiction imaginée par Kong Dashan, aussi sont-ils frappés
d’interdiction ; lorsque le tournage de l’un ces films est
sur le point de commencer, une vaste opération de police est
déployée pour arrêter les impétrants. Kong Dashan joue son
propre rôle.
L’État de droit au
futur
En
2021, il a écrit et réalisé son premier long métrage :
« Journey to the West » (《宇宙探索编辑部》),
dont le titre chinois signifie « Comité de rédaction [du
journal] Exploration du cosmos ». C’est en mémoire d’un
journal qui existait dans les années 1980 et 1990 et qui a
inspiré à la génération du réalisateur un grand intérêt pour
la science et l’exploration de l’espace.
Journey to the West
(affiche pour la sortie en Chine)
C’est
le sujet du film : Tang Zhijun (唐志军)
est un passionné de science-fiction qui cherche par tous les
moyens à entrer en contact avec des extra-terrestres, en
traquant les traces d’ovnis et les messages cachés dans les
brouillages des écrans de télévision. Recherches vaines,
entreprises depuis trente ans, qui le coupent du monde réel
autour de lui, sauf pour les trois paumés qui le suivent
dans ses pérégrinations. Le journal dont il est le rédacteur
en chef (celui du titre) est au bord du dépôt de bilan. Son
mariage est en ruine, et sa fille est morte (suicidée
semble-t-il).
Mais
un beau jour il rencontre un jeune poète, Sun Yitong (孙一通),
qui lui affirme qu’il est en contact avec des
extra-terrestres et que ce sont eux qui lui inspirent ses
poèmes. Il dit avoir vu un Ovni dans un village où une boule
de pierre a disparu de la gueule d’un lion de pierre, et les
extra-terrestres lui auraient dit qu’il fallait aller dans
les monts Daliang pour la récupérer. Tang Zhijun et ses
trois acolytes partent donc à sa suite jusqu’à une mine
désaffectée. Les extra-terrestres sont peut-être à notre
recherche eux aussi, pour les mêmes raisons… Leur recherche,
cependant, est une voie périlleuse, pleine de gens à l’affût
prêts à vous arnaquer.
Le
propos est plein d’humour, la photographie signée Matthias
Delvaux. Le film est sorti en première mondiale au festival
de Pingyao en 2021 et y a décroché le prix Fei Mu du
meilleur film. Il a ensuite été sélectionné par différents
festivals dont, en Europe, le festival de Rotterdam (IFFR)
en 2022. Et il a été choisi comme film d’ouverture de la
cinquième édition du Festival du
cinéma d’auteur chinoisà Paris en février
2023. Il doit sortir sur les écrans chinois en avril 2023.
Bande
annonce
[1]
Nouvelle publiée dans le recueil
« Danse macabre » paru en 1978. Initialement écrite
en 1970 alors que Stephen King était étudiant et
travaillait dans une filature infestée de rats, elle
raconte une histoire horrible où l’ouvrier chargé de
nettoyer les sous-sols de l’usine se fait dévorer
par les rats.