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Li Hongqi 李红旗
Né en 1976
Présentation
par Brigitte
Duzan, 27 décembre 2012, actualisé
30 août 2021
Li Hongqi
est un artiste polyvalent et atypique, un maître de
l’absurde et du nonsense en terre chinoise : une
variété hybride de Buñuel et de Jarmusch, avec une
touche de Tati et un zeste de Delvaux.
Absurde ?
C’est lui-même qui l’a dit : que ses œuvres ont une
touche d’absurde parce que lui-même est absurde.
Il prend
plaisir à brouiller les pistes et à ne rien faire
comme tout le monde :
拍电影就像下棋,大多数人在做的是如何把每一步棋走得比别人高明、漂亮,而我只想把棋子下到棋盘的外面。
Tourner un
film, c’est comme jouer aux échecs, mais, pour la
plupart des gens, il s’agit de faire des coups qui
soient chaque fois plus subtils et plus beaux que
ceux des autres ; moi, au contraire, j’ai uniquement
dans l’idée de voir mes pions éliminés de
l’échiquier. |
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Li Hongqi |
C’est un autre
plaisir de tenter de débrouiller ses pistes et savourer son
humour baroque.
Peintre, rockeur,
poète et écrivain
Il est né en 1976
dans le Shandong ; ses parents lui ont donné l’un des
prénoms les plus courants à l’époque : Hongqi (红旗), le drapeau rouge, prénom qui résume toute une époque ; il devait
flotter allègrement, ce drapeau rouge, pour témoigner des
glorieuses contributions du rejeton à la gloire nationale.
Ils ne pouvaient pas savoir que Mao allait mourir quelques
temps plus tard, et que rien ne serait plus comme avant en
Chine.
Hongqi a commencé
par des études de peinture, d’abord dans le Shandong, puis à
Pékin, où il a chanté dans un groupe de rock, avant de
commencer à écrire des poèmes en 1999 ; il a alors fait
partie d’un groupe de poètes de Nankin appelé « Tamen » ou
« Eux » (他们 ),
puis d’un autre groupe, le « Lower Body » (下半身).

Lucky Bastard |
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Grâce au
fabuleux outil de diffusion qu’est alors devenu
internet pour les poètes (entre autres), sa poésie
l’a rendu populaire, tout particulièrement dans le
milieu de l’avant-garde littéraire et
cinématographique : il est un ami de Zhu Wen (朱文),
lui-même également écrivain et cinéaste
(1), mais
aussi des cinéastes Ning
Cai (宁才)
et
Zhang Lü
(张律)»
qui ont produit ses premiers films.
Il a
commencé à écrire des nouvelles, en même temps que
ses premiers poèmes, puis il a publié en janvier
2004 un premier roman qui a connu un grand succès :
Xing yun’er《幸运儿》
ou « Lucky Bastard ».
Zhu Wen lui a écrit une préface empreinte de son
humour habituel, disant qu’il était devenu très
paresseux pour écrire, mais qu’il était heureux de
sortir sa plume pour Li Hongqi, un jeune poète qu’il
avait découvert en lisant un poème intitulé « Amis »
(2). Cela sonne comme un hommage de maître à
disciple.
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Un an plus tard,
comme Zhu Wen, Li Hongqi s’est tourné vers le cinéma. Pour
lui, musique, peinture, écriture ou cinéma ne sont que des
outils différents pour un artiste, pour exprimer une vision
des choses, de l’univers et, partant, de soi-même. Il a dit
que c’était comme une faucille et un marteau, tout dépend de
qui s’en sert et dans quel but…
Cinéaste
d’avant-garde
En trois ans, entre
2005 et 2010, Li Hongqi a réalisé quatre films, trois longs
métrages et un court, qui l’ont rendu plus célèbres que ses
poèmes.
2005 :
« So much rice » (《好多大米》).
C’est une
histoire désopilante pour l’entendement commun
adapté de l’une de ses nouvelles. Le personnage
principal, maître Mao (毛老师),
est une sorte d’étranger à la Camus, mais un
júwàirén (“局外人”)
étranger surtout à lui-même, qui semble rêver sa vie
plus que la vivre. Au cours d’un jeu de cache cache
avec sa femme, il disparaît. Et reparaît dans une
autre ville où il entame un nouveau bout d’existence
avec une ‘amie’, Xiao He (小何), comme si de rien n’était, puis repart à nouveau, quelques temps plus
tard, un mystérieux sac de riz sur le dos…
Li Hongqi
débarquait dans le paysage cinématographique chinois
avec un style résolument à part, ironique et décalé.
Il a lui-même présenté son film comme « une simple
plaisanterie, mais une plaisanterie triste » (《好多大米》只是一个玩笑——一个悲伤的玩笑). |
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So Much Rice |
« So much rice » a
été, en 2005-2006, la coqueluche de tous les grands
festivals, Pusan, Vancouver, Londres, Nantes, Hong Kong,
Singapour, et prix NETPAC au 58ème festival de
Locarno, en août 2005. Sa réussite tient à son originalité,
mais aussi à l’acteur qui joue le rôle principal, un autre
ami de Li Hongqi : le poète Han Dong (韩东),
l’un des membres du groupe « Tamen », mais également du
mouvement « Duanlie » (《断裂》)
initié par Zhu Wen (1). Celui-ci a d’ailleurs été conseiller
technique pour le film.

Han Dong à dr. dans So
Much Rice |
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On ne peut
pas vraiment parler d’une ‘école’, mais bien d’une
famille spirituelle, à laquelle il faut d’ailleurs
ajouter le musicien qui a composé la musique du
film, comme celle des suivants de Li Hongqi :
Zuoxiao Zuzhou (左小祖咒),
également poète et écrivain, qui obtint en 2003 le
prix NETPAC à la 54ème Berlinale pour la
musique du deuxième film de Zhu Wen, « South of the
Clouds » (《云的南方》).
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2008 : « Routine holiday » (《黄金周》).
C’est une histoire de vacances présentée comme
« une longue conversation autour d’un canapé ».
C’est surtout une satire féroce, tout aussi
désopilante que le film précédent, de la fameuse
semaine de congés généreusement accordée à
l’ensemble de la nation chinoise une semaine par an
et appelée « semaine d’or » (黄金周),
d’où le titre chinois.
Le scénario
suit un père et son fils qui, pendant cette semaine
et faute de mieux, vont rendre visite à un ami.
Pendant qu’ils sont là, vont arriver également
d’autres amis, tout aussi désœuvrés et en peine de
distraction. Le film commence ironiquement, avec un
sous-titre qui rappelle que, en 316 avant
Jésus-Christ, Aristote a découvert que la terre
était ronde ; sur quoi la caméra nous montre une
vaste étendue de champs, plate à l’infini, dans
laquelle apparaissent bientôt le père et son fils,
le premier disant au second : « Tu vois, c’est un
champ. » … |
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Routine Holiday |
L’appartement de
l’ami est triste à mourir d’ennui, et les premiers essais de
plaisanteries font long feu. En fait de conversation autour
d’un canapé, c’est le silence qui s’installe, souligné par
la musique minimaliste de Zuoxiao Zuzhou, car, finalement,
tous ces gens non seulement n’ont rien à faire, mais, en
outre, n’ont strictement rien à se dire.

Routine Holiday,
conversation sur un canapé |
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Li Hongqi a
signé là un ovni cinématographique qui réalise la
prouesse de n’avoir absolument aucune ligne
narrative, et qui procède, en plus, à un pas
d’escargot, les personnages réunis finissant par
fixer leur verre, pour éviter de se regarder. C’est
de l’expérimentation surréaliste dont la qualité
principale est de rompre avec la vague de réalisme
doux-amer à la mode |
dans
le cinéma chinois.
Mais même les festivaliers les plus purs et durs ont eu du
mal avec ce film ; on dit que ceux qui, au festival de
Busan, sont restés jusqu’à la fin sont ceux qui s’étaient
endormis.
2008 : « New
Year » (《新年快乐》).
Il s’agit de
l’un des cinq courts métrages programmés dans le cadre de
l’exposition « Dans la ville chinoise », en août 2008 à
Paris. C’est
sans doute le plus original, et le plus intrigant, des cinq
courts métrages de l’exposition.
Il est annoncé
comme illustrant Canton. La ville qu’il dépeint, cependant,
n’a rien de la métropole bruyante et affairée qui vient
aussitôt à l’esprit quand on parle de cette ville. C’est une
ville inquiétante, fantasmatique qui est représentée là, une
ville à la limite du cauchemar, sillonnée de personnages
vêtus de costumes noirs qui se disent agents d’assurance,
mais pourraient aussi bien être des agents de la mort qui
rôdent. Ils visitent les maisons, parcourent les allées des
supermarchés, conseillant les clients sur les produits
qu’ils ont certifiés comme « sûrs ». Et finalement, lorsque
l’un des deux personnages sort acheter des nouilles pour
fêter le Nouvel An avec son vieux compagnon de route,
l’autre essaie d’en profiter pour fuir ce quotidien balisé,
et part avec sa couette, qui semble être son seul bien :
mais il revient bien vite, car la ville est quadrillée, il
n’a aucun endroit où aller…
Les autres films
de l’exposition montraient des villes où l’existence était
incertaine, et où le souvenir du passé permettait de
supporter un présent fade et sans éclat ; mais Li Hongqi
nous brosse, dans son court métrage, un tableau à la limite
de Kafka, dans des noirs et blancs qui rappellent Murnau. Il
ne sort pas de son univers.
2010 :
« Winter
Vacation » (《
寒假》)
Ce
quatrième film est une autre variation sur le thème
des vacances, c’est-à-dire de la vacuité. Il ne
s’agit plus de la « semaine d’or », mais des
vacances du Nouvel An chinois, c’est-à-dire de la
Fête du Printemps. Cette fois, le scénario est un
tantinet plus élaboré, mais défie quand même les
lois de la logique habituelle, ou de la narration
traditionnelle.
Li Hongqi
décrit un groupe d’adolescents, dans une petite
ville du nord, qui tuent le temps comme ils peuvent
pendant le dernier jour de leurs vacances et leurs
derniers moments de liberté avant de reprendre les
cours. Rien n’est attendu, et derrière le bavardage
en apparence anodin transparaît la marque ironique
du discours officiel et du formatage des esprits.
Mais
surtout, comme dans « Routine Holidays » déjà, il ne
se |
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Winter Vacation |
passe rien, car il
ne peut rien se passer. Le film est décrit ainsi par Li
Hongqi lui-même, dans le style elliptique un tantinet
ironique qu’il affectionne :
中国北方,冬天,内蒙古的一个小镇,
九个少年,两个儿童,一群隐隐约约的成年人。
这些无所事事的人,生活在那个沉闷的,似乎什么也不会发生的地方,
最后,果然什么也没有发生。
Quelque part dans le nord de la Chine, l’hiver, dans un petit village de
Mongolie intérieure,
neuf
jeunes gens, deux enfants, une foule de gens d’un certain
âge.
Des gens
totalement désœuvrés, menant une vie déprimante,
dans cet endroit où, semble-t-il, rien ne peut arriver,
et où, effectivement, à la fin, il ne se sera rien passé.
Tout l’art de Li
Hongqi est justement de faire des films où il ne se passe
rien, mais où l’absurde se glisse soudain, comme à
l’improviste, par quelque faille du réel.
A partir de
2011 :
documentaires
Après ces trois
films de fictions, Li Hongqi a entamé une série documentaire
intitulée « Hooly Bible » (Shen Jing《神经》),
le projet initial comportant quatre films sur une douzaine
d’années visant à observer divers aspects de la société
chinoise.
Il en a déjà tourné
quatre en cinq ans, qui se répondent deux à deux.
2011 :
« Are
We Really so Far From a Madhouse ? »
《我们离疯人院有多远》

Are We Really so Far
From the Madhouse? |
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Si Li Hongqi était un cinéaste
ordinaire, on pourrait dire qu’il s’agit d’un
documentaire sur la première tournée nationale du
groupe PK14 en 2008, PK14 étant un groupe de rock
post-punk célèbre, fondé à Nankin en 1997, et
installé à Pékin en 2001
(3).
Mais Li
Hongqi n’a évidemment pas réalisé un documentaire
ordinaire, c’est plutôt la suite de sa réflexion sur
l’ennui existentiel : pas de séquences
sur les
concerts, pas d’interviews |
ni de portraits
des musiciens, en fait il n’y a pratiquement pas de
dialogues, ni même de musique. La caméra suit les musiciens
dans leurs périples sur des autoroutes sans fin, leurs
haltes dans des chambres d’hôtels anonymes, où tout le monde
essaie de tromper son ennui comme tout le monde, en jouant
sur son iPad, en feuilletant un livre ou en regardant par la
fenêtre. Parfois entendus de loin, sans que l’on puisse
comprendre ce qui est dit, mais que l’on devine anodin, les
dialogues sont remplacés par des bruits, d’animaux en
particulier.
C’est l’envers du
côté glamour des concerts. La musique accompagne les images
des itinérances, comme une voix off, puis vient animer la
dernière séquence qui lui est réellement consacrée,
concluant le film par ce qui apparaît comme le but de
l’errance, et la fin de l’ennui, pour un soir, la vie
apparaissant dès lors comme une suite de plages d’ennui
ponctuées de séquences musicales.
Le montage
image-son – en les dissociant - est particulièrement réussi,
et la monotonie de l’errance sur les routes finit par
tourner à l’abstraction, comme un poème visuel.
Le documentaire a contribué à renforcer
l’image hors normes du cinéaste. Il est sorti en première
internationale au 35ème festival de cinéma de
Hong Kong en mars-avril 2011, puis à Séoul en août et à
Vancouver en octobre
(4).
Mais Li Hongqi en a
gardé un certain remords, celui de ne pas avoir rendu
pleinement hommage à la musique. En 2017, il a réalisé un
autre documentaire, sur un autre groupe….
2017 :
« Inner Ear Inflammation »《内耳炎》
Sorti en
novembre 2017 en Chine, ce documentaire est
présenté par Li Hongqi comme un second volet de « Are
We Really so Far From a Madhouse ? »,
et comme une tentative de se libérer du regret de ne
pas avoir mieux mis en valeur la musique du groupe
PK14 :
« "Inner Ear" est construit à 100 % sur le groupe du
même nom. Le film a été tourné et achevé en très peu
de temps, mais il n’a pas pour autant été fait à la
va-vite. En fait, de tous mes films, y compris mes
films de fiction, c’est celui qui suscite en moi le
moins de repentir. »
Entretemps,
Li Hongqi a réalisé deux autres documentaires qui
apparaissent comme relevant de la thématique
annoncée dans le descriptif de son projet initial :
observer la société chinoise sous ses aspects les
plus divers. Le premier apparaît comme un autre
volet du documentaire musical précédent, et le
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Inner Ear Inflammation |
second comme le
pendant documentaire de
« Winter
Vacation ».
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Documentaires sur
la vie en Chine
2013 :
« Stranded in Canton »
《迷失广州》

Stranded in Canton |
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Coréalisé
avec le cinéaste suédois Måns
Månsson, le documentaire est en fait un
docu-fiction,
également
intitulé « Nakangami
na Canton », en ligala, langue bantoue parlée au
Congo. C’est en effet l’histoire d’un Congolais
nommé Lebrun, échoué à Canton (le sens du titre)
alors qu’il tente d’y monter une affaire de
t-shirts.
Immigrant
illégal parmi la cohorte d’Africains dans le même
cas à Canton, Lebrun est venu du Congo pour acheter
des t-shirts bon marché imprimés « Votez Kabila »
pour les revendre chez lui au moment de la campagne
présidentielle (de 2011). Mais la livraison prend du
retard, les t-shirts arrivent après l’élection, et
Lebrun se retrouve avec sa cargaison sur les bras….
Il finira par la brûler.
On est
dans une atmosphère d’aliénation, d’absurdité, de
désespoir latent qui pourrait être celui de
l’univers de Li Hongqi, mais qui est transcendé par
les fulgurances |
visuelles propres à
Måns Månsson
et par une utilisation de la musique qui en fait presque un
film musical, renvoyant au documentaire précédent de Li
Hongqi.
Coécrit et monté
par George Cragg (le monteur, entre autres, du film “I’m not
a Witch”), « Stranded in Canton » est un film
débordant d’énergie et finalement de joie de vivre.
Trailer
2016 :
« Hooly
Bible II »
《神经二》
Avec ce
documentaire, on retombe de plain-pied dans
l’univers de Li Hongqi, avec un thème légèrement
différent. En se posant sur la réalité urbaine,
d’une petite ville anonyme de Chine, son regard a
évolué ; en écoutant les bribes de conversation
captées de ci de là, c’est une autre vision de la
société chinoise qui apparaît : celle d’une société
indifférente au monde extérieur, repliée sur ses
petits problèmes quotidiens, qui vit au jour le jour
en prenant son plaisir où elle le trouve d’une
manière finalement très épicurienne, sans trop se
préoccuper de ce qui dépasse son pré carré.
En un sens,
c’est bien la suite de la thématique de « Winter
Vacation » : nous sommes toujours dans un monde où
il ne se passe rien (hormis un accident de voiture
de temps à autre auquel personne ne prête
attention), mais ce n’est plus l’ennui qui domine
pour autant.
C’est tellement hyper-réaliste que cela en devient
sur-réaliste. |
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Hooly Bible II |
朋友
Amis
一九九四年的秋天
A
l’automne de 1994
许多人都学会了性交
beaucoup
de gens des as en rapports sexuels.
我就是在那时候学会的
C’est d’ailleurs à cette époque que j’ai appris.
还有很多人
Mais
il y en avait beaucoup aussi
在那年秋天到来之前 cet
automne-là
已经性交了好几年了
qui
savaient faire depuis déjà des années.
当然了,
也有好多人
Et
bien sûr il y en avait des tas
直到一九九四年的秋天
même en cet automne de 1994
也没有学会
qui n’avaient pas encore bien maîtrisé la chose.
如果有兴趣的话
En allant un peu plus loin
那些在一九九四年秋天
si tous ceux qui en cet automne de 1994
学会性交的人
sont devenus maîtres ès rapports sexuels
请想办法互相联系一下
voulaient bien imaginer comment établir des rapports
说不定大家可以交个朋友
il
se pourrait bien que tout le monde ait des amis
Filmographie
Fiction
2005
So much rice 《好多大米》
2008
Routine holiday
《黄金周》
2008
New Year 《新年快乐》
(court métrage)
2010
« Winter
Vacation »
《寒假》
2019 The The 《不能自拔》
Documentaires
2011
Are We Really So Far from a Madhouse? 《我们离疯人院有多远》
2013
Stranded in Canton《迷失广州》
(coréalisation)
2016
Hooly Bible II
《神经二》
2017 Inner Ear
Inflammation
《内耳炎》
Publication
《幸运儿》(Lucky
Bastard), Cathay Press (华夏出版社),
Jan. 2004, 206 p.
Notes
(1) Sur Zhu
Wen, voir :
http://www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_ZhuWen.htm
(2) Le
poème, depuis lors
devenu célèbre, est caractéristique du style
de Li Hongqi : une sorte de satire sociale d’un
humour décalé, construite sur un jeu autour du mot
交
jiāo désignant tout rapport établi avec quelqu’un, sexuel, amical ou social :
(3)
Abréviation
de
“Public Kingdom for Teens”,
PK14 est
un groupe
de quatre "post-punk
art rockers" : le chanteur et producteur d’albums Yang Haisong (杨海崧),
le guitariste Xu Bo (许波),
le bassiste Shi Xudong (施旭东)
et le percussionniste Jonathan Leijonhufvud, dit Tan
Tan (雷坛坛).
Le titre du documentaire – Sommes-nous si loin d’une
maison de fous ? - est celui d’une de leurs
chansons. Il fait aussi penser à celui du roman de
Thomas Hardy « Far from the Madding Crowd ».
“Mainland Chinese music isn’t all erhus and Teresa
Teng. Likewise, Mainland film isn’t all Zhang Yimou
and quasi-political dramas. Like a match made in
post-rock experimental film heaven, Are
We Really So Far From a Madhouse? is
a collaboration between Li Hongqi (who sent me
swooning last year at VIFF with
Winter Vacation) and underground
rock darlings P.K. 14. Pushing the boundaries of a
documentary, Madhouse might
as well be considered a sound and image collage
within a very loose context. Li hangs out with P.K.
14 on tour in China, films them on stage, in the van
and in hotels, and sets a dozen of these sequences
to their songs and bizarre ambient sound. If that
sounds like a glossed up tour video, think again.”
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