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Metteurs en scène

 
 
 
     
 

Tian Bo 田波

Présentation

par Brigitte Duzan, 14 avril 202

 

 

Tian Bo

 

 

Réalisateur et scénariste originaire du Shaanxi, Tian Bo (田波) a d’abord réalisé des documentaires sur sa région natale, avant d’en faire un sur le making-of du « White Deer Plain » (白鹿原) de Wang Quan’an (王全安) adapté du roman éponyme de Chen Zhongshi (陈忠实). En 2021, il a poursuivi en réalisant un biopic de l’écrivain du Shaanxi Liu Qing (柳青) dont l’œuvre, justement, a inspiré Cheng Zhongshi.

 

Formation et premiers documentaires

 

Tian Bo est né en juillet 1981 à Yulin (榆林), à l’extrême nord du Shaanxi, à la frontière du désert de l’Ordos.

 

Il est diplômé de l’Institut des Beaux-Arts de Xi’an (西安美术学院) dont il est sorti en 2005. Il participe alors à la réalisation de plusieurs grands films : « Curse of the Golden Flower » (满城尽带黄金甲) [1] de Zhang Yimou (张艺谋), « True Legend » (《苏乞儿》) de Yuen Woo-ping (袁和平) et « Cow » (《斗牛》) de Guan Hu (管虎).

 

En 2007, après une série de courts métrages documentaires, il réalise un premier long métrage documentaire sur un village du plateau de lœss du nord du Shaanxi ou Shaanbei (陕北黄土高原), « Le village du Bouddha » (Fótuó yàn《佛陀墕》) [2], en anglais « The Lost Buddha », au bord de la rivière Huaining (淮宁河). Le documentaire est construit autour du chef du village, Tuo Jufu (拓巨福), se disant descendant des Tuoba (拓跋) et de l’empereur Xiaowen de la dynastie des Wei du Nord (北魏孝文帝 471-499) [3]. Sur les contreforts de montagnes coupées de vallées profondes, le village continuait de mener une vie agricole primitive traditionnelle.  Tuo Jufu, qui avait alors près de 70 ans et était chef de village depuis 26 ans, se préparait à céder la place à son fils, Tuo Hongjun (拓红军).

 

 

Fotuo yan ou “The Lost Buddha”, 2007

 

 

Tian Bo a passé plus d’un an dans le village qui, comme tous les autres en Chine, se dépeuplait rapidement, les traditions disparaissant avec les vieux villageois. Mais il a pu capter avec une certaine nostalgie les dernières images d’une culture populaire typique du nord du plateau de lœss, encore attachée à ses traditions et ses croyances religieuses [4].

 

Tian Bo a ensuite réalisé une série de documentaires sur des sujets voisins, autour de la réalité sociale et des anciennes coutumes de la région, à commencer par « Zoumashui » (《走马水》), dont le titre anglais « The Lost River » souligne le lien avec le film précédent.  Zoumashui est en effet l’ancien nom de la rivière Huaining, cité dans le « Classique des rivières » (《水经》) du « Livre des Sui » (《隋书》) [5]. Le documentaire concerne un autre village, celui de Huangtuwa (黄土洼村), et son secrétaire du Parti, Zhang Hongrong (张宏荣).

 

 

Zoumashui ou “The Lost River”, 2011

 

 

La plaine du Cerf blanc, Lu Yao et Liu Qing

 

1. Tian Bo a travaillé cinq ans sur « Zoumashui », de 2005 à 2011, dont les quatre derniers mois sur le montage. Puis il a réalisé un documentaire sur le grand écrivain du Shaanxi Lu Yao (《路遥》), prématurément décédé, à l’âge de 42 ans, en 1992.

 

 

Lu Yao, 2010

 

 

2. Tian Bo a ensuite suivi l’équipe de  Wang Quan’an (王全安) lors de la réalisation du film « White Deer Plain » (白鹿原). Il en a fait un documentaire de 45’ réalisé avec la scénariste Wang Miaoxia (王苗霞),

sorti en août 2012 et intitulé « Commandement général »  (将令) ; il y réfléchit en particulier sur l’utilisation des figurants, non professionnels, difficiles à gérer pour un réalisateur, et pour les acteurs professionnels.

 

 

Commandement général, 2012

 

 

Ce documentaire s’inscrit parfaitement dans la ligne des documentaires précédents de Tian Bo : le personnage du cadre rural Zhang Hongrong dans Zoumashui semble sorti de « La plaine du Cerf blanc », le roman de Chen Zhongshi dont le film de Wang Quan’an est adapté, et le roman de Lu Yao « Un monde ordinaire » (《平凡的世界》) a été une source d’inspiration pour Chen Zhongshi au moment d’écrire « La plaine du Cerf blanc ».

 

3. Une autre source d’inspiration citée par Chen Zhongshi pour ce roman a été l’œuvre d’un autre écrivain du Shaanxi : Liu Qing (柳青). C’est le sujet du film de 2021 de Tian Bo : un biopic de l’écrivain, intitulé « Liu Qing » (《柳青》), qui a été sélectionné au 24e festival de Shanghai et primé au 9e festival de Vancouver. Le film a également été primé par le Département central de la propagande (中央宣传部) dans le cadre de son programme « pour la construction d’une civilisation spirituelle » (精神文明建设).

 

 

Liu Qing, 2021

 

 

C’est le type-même de l’hagiographie promue par le Parti ; mais, malgré les qualités du film, son interprétation et la photographie, il n’a pas fait courir les foules quand il est sorti, le 21 mai 2021.

 

Mais Tian Bo a été adoubé par le Parti : le 7 novembre 2022, à l’issue du 9e festival international de cinéma de la Route de la soie (第九届丝绸之路国际电影节) à Xi’an, il a été distingué par le titre de « Star suprême de Chang’an » (长安星力量).

 


 


[1] Ou « La cité interdite » en français.

[2] Le caractère rare yàn, dialectal, désignant un bout de terrain entre deux montagnes. Il est à rapprocher de yàn qui désigne un barrage dans des noms de lieux.

[3] Précision qui n’est pas anodine, car c’est sous cet empereur, en fait sous l’égide de sa belle-mère l’impératrice Feng (冯太后), qu’a été menée une vaste entreprise de sinisation en vue de la reconquête du sud de l’empire chinois et de sa réunification.

[4] Le film a été sélectionné par le festival Cinéma du Réel en 2007.

[5] Annale dynastique rédigée sous le premier empereur de la dynastie des Tang, Tang Taizong.

 

 

     

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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