Accueil Actualités Réalisation
Scénario
Films Acteurs Photo, Montage
Musique
Repères historiques Ressources documentaires
 
     
     
 

Metteurs en scène

 
 
 
     
 

Niu Chaoyang 牛朝阳 

Présentation

par Brigitte Duzan, 25 août 2020

 

Réalisateur, scénariste et producteur de films populaires, inconnu en Occident, Niu Chaoyang (牛朝阳) a beaucoup travaillé pour la télévision avant de passer au cinéma, mais il a d’abord été connu pour ses chansons dont beaucoup sont devenues les thèmes musicaux de certains de ses films, indissociables, dans l’esprit de beaucoup, de l’atmosphère d’une époque.

 

Cinéma, années 2010

 

Niu Chaoyang

  

What’s under the Bed

 

Niu Chaoyang fait partie de ces réalisateurs chinois qui se sont surtout intéressés au cinéma populaire, pour le divertissement du grand public. Ce sont ses succès à la télévision dans les années 2000 qui l’ont amené au cinéma, comme un produit dérivé en quelque sorte. Mais ses principaux films gardent une esthétique télévisuelle dopée par les débuts de la 3D.

 

2011 : « What’s under the Bed » (《床下有人》), une histoire d’amour et de faux fantôme dans une auberge camouflant une tentative de meurtre par deux jeunes gens, avec un suspense à la Hitchcock ; le plus intéressant est sans doute que le scénario a été inspiré d’un fait divers réel qui s’est passé pendant la Révolution culturelle, mais dont le dossier de police et les photos furent détruits car les jeunes inculpés étaient les enfants de personnages haut placés. Le film a eu un très bon box-office : c’était un genre nouveau en Chine.

 

What’s under the Bed, le film en entier (sous-titres chinois)

 

2012 : « Who’s in the Mirror » (《半夜不要照镜子》), littéralement « Ne regardez pas dans le miroir à minuit », une autre histoire de fantômes, réalisée de toute évidence pour capitaliser sur le succès du film précédent, mais tournant au film d’horreur. Ici, le scénario est inspiré d’une légende : la légende du fantôme dans le miroir, qui apparaît si, à minuit, si on pèle une pomme devant le miroir sans en casser la peau… Le film se passe au début de la République de Chine ; un groupe de cinq hommes et cinq jeunes femmes viennent dans la ville hantée pour faire l’expérience, mais sont victimes du fantôme. Le suspense est soutenu par un solo de pipa.

 

 

Who’s in the Mirror

 

 

Who’s in the Mirror, le film en entier (sous-titres chinois)

 

2013 : « The Fox Lover » (白狐), ou « Le Renard blanc », adaptation, toujours dans le registre du fantastique, du conte « Xiao Cui » (《小翠》) tiré des « Contes du Liaozhai » (《聊斋志异》) de Pu Songling (蒲松龄) [1]. Mais on a perdu la délicatesse de touche de Pu Songling.

 

2015 : « Lovers and Movies » (《爱我就陪我看电影》), littéralement « si tu m’aimes accompagne-moi au cinéma », triple histoire d’amours croisées, film réalisé pour la Saint-Valentin, sur le modèle du « Valentine’s Day » de Gary Marchall. Malheureusement le scénario ne tient pas la route et les interprètes ne parviennent pas à sauver le film.

 

Si tu m’aimes accompagne-moi au cinéma, thème musical, chanson interprétée par Wei Chen (魏晨)

 

 

Avant le cinéma, c’est à la télévision que Niu Chaoyang a commencé sa carrière, en 2003, et c’est l’esthétique des feuilletons télévisés que l’on retrouve dans ses films. Mais les succès remportés avec ses productions télévisées l’ont été en partie grâce aux chansons composées pour ses films, ses premières chansons à succès datant de la fin des années 1990.

 

D’abord télévision et chansons

 

- En 2003, Niu Chaoyang écrit et coréalise avec le réalisateur taïwanais Sun Shu-pei (孙树培) une série télévisée en 24 épisodes diffusée en juillet 2004 : « La jeune PDG » (《少女总裁》). Les deux chansons de la série sont écrites par Niu Chaoyang, dont celle qui en est le thème principal : « Je n’aime pas tellement ça » (《我可不是那么好爱的》), chantée par Zhou Peng (周鹏).

 

- Cette série a un accueil mitigé, mais, en 2004, Niu Chaoyang en écrit et réalise une seconde qui remporte un grand succès : la série en 21 épisodes « 281 Lettres » (281封信》), produite par la grande actrice Liu Xiaoqing (刘晓庆) qui interprète en outre le rôle principal. La série a été diffusée sur la chaîne de télévision par satellite Tianjin TV le 31 août 2004.

 

281 Lettres

 

C’est encore une histoire d’amour (une jeune fille follement éprise d’une idole de la chanson qui, n’osant l’approcher, lui écrit des lettres), mais aussi une peinture du monde du show business, et de la manière dont on fabrique des idoles de la chanson. Les chansons tiennent donc une place particulière dans la série. Il y en a une dizaine, qui ont ensuite été publiées en album, « La collection complète des chansons des 281 Lettres » (281封信歌曲全集》). Certaines sont devenues célèbres, comme « Une chanson d’amour pour un verre d’eau » (《杯水情歌》) ou « Un cœur enivré » (《心醉》), mais surtout celle intitulée « Les deux papillons » (《两只蝴蝶》), interprétée par Pang Long (庞龙) ; la mélodie est devenue tellement populaire que tout le monde la fredonnait [2].

 

Les deux papillons, interprétée par Pang Long

 

亲爱的 你慢慢飞 Chérie, va doucement quand tu voles
小心前面带刺的玫瑰 Attention aux rosiers pleins d’épines devant toi
亲爱的 你张张嘴 Chérie, ouvre grand la bouche,
风中花香会让你沉醉 La senteur des fleurs dans le vent va t’enivrer

亲爱的 你跟我飞 Ma chérie, viens voler avec moi,

穿过丛林去看小溪水 Nous traverserons le bois pour aller voir le ruisseau,
亲爱的 来跳个舞 Viens ma chérie, viens danser…

 

-  En 2007, il écrit et réalise un « drama urbain » en 24 épisodes au titre sentimental à souhait : « Quand les flocons de neige tombent amoureux des fleurs de pruniers » (《当雪花爱上梅花》) ! Dans cette série encore, il est fait abondamment usage de la musique et le dernier épisode se termine par la chanson éponyme, dans le même style que celles de « 281 Lettres » : des paroles simples sur une mélodie aisée à retenir.

 

Les flocons de neige … (accompagnement au guzheng)  https://v.qq.com/x/page/z0369e5kmza.html

 

- En 2010, il écrit ensuite une comédie pour le cinéma, qui sort à la fin du mois de novembre : « Super Player » (《大玩家》). Le film conte les aventures d’un chef cuisinier qui, ayant rencontré huit fées, est transformé à leur gré en une série d’avatars, à commencer par maître d’arts martiaux et jusqu’à empereur, ce qui donne l’occasion d’une suite de scènes cocasses, assez typiques des comédies de fin d’année ou hesui pian (贺岁片), mais sans la finesse de celles de Feng Xiaogang (冯小刚).

 

Justement, « Super Player » a été accusé d’être un plagiat du premier grand succès de Feng Xiaogang, sorti en 1997, « Dream Factory » ou « Party A, Party B » (《甲方乙方》) qui marquait justement la naissance du genre. Mais il n’en est qu’une très pâle et lointaine image, avec le clonage de l’élément surnaturel des fées pour doper le scénario et l’attrait d’une galerie d’une vingtaine de célébrités du cinéma et de la télévision.

 

C’est une œuvre de transition qui ouvre la période des années 2010 avec la série de films de Niu Chaoyang sur des thèmes fantastiques, cultivant les goûts du grand public chinois habitué des séries télévisées. On peut préférer en rester à ses chansons, mais il fait partie de la culture télévisuelle chinoise dont le cinéma populaire est redevable.

 

 


 

[2] Elle était tellement populaire et l’est restée si longtemps qu’elle est sur les lèvres de l’un des jeunes personnages de la nouvelle de Ren Xiaowen (任晓雯) « Sur le balcon » (《阳台上》), habilement intégrée par l’auteure dans le fil de sa narration, qui se passe pourtant … en 2010.
Sur la nouvelle et son auteure, voir :
www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_Ren_Xiaowen.htm

 

 

 

     

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Qui sommes-nous ? - Objectifs et mode d’emploi - Contactez-nous - Liens

 

© ChineseMovies.com.fr. Tous droits réservés.

Conception et réalisation : ZHANG Xiaoqiu