Le monde
des marginaux, on n’en a jamais fait le tour, en
Chine ou ailleurs, il est inépuisable. Mais il faut
savoir les approcher, leur parler, et les filmer
n’est pas facile. Xu Tong est l’un des
documentaristes qui en a fait son pain quotidien et
l’a érigé en grand art.
Depuis
2008, il nous livre des portraits directs, sur le
vif, de prostituées, repris de justice et autres
personnages des marges d’une société qui tend à les
ignorer totalement, ou les reléguer en prison. Xu
Tong les projette soudain dans notre univers, avec
une telle proximité qu’on en est estomaqué. Sa
« trilogie des vagabonds » (“游民三部曲”)
est devenue un classique – vagabonds comme graines
de potence, au sens classique du terme aussi.
De
l’appareil photo à la caméra
Xu Tong
Xu Tong (徐童)
est né en 1965 à Pékin. En général, les biographies
accompagnant les présentations de ses films se bornent à
indiquer qu’il est sorti en 1987 de ce qui est aujourd’hui
l’Université des communications de Pékin (中国传媒大学),
avec un diplôme de photographe. Son parcours est pourtant
révélateur ; on ne devient pas Xu Tong un beau matin sans un
passé qui vous y a conduit, et qui a formé le regard avec
lequel appréhender le monde autour de vous.
Trublion de la
promo ‘83
Xu Tong est entré
en 1983 à l’Université des communications, dans une
promotion qui, dit-on, n’était pas de tout repos, et où il
était parmi les éléments notoirement dissipés. A la sortie
de l’université, il n’a pas commencé à la télévision comme
beaucoup de ses confrères, mais au ministère de la Santé
pour tourner des vidéos promotionnelles. Comme il prenait
des journées sabbatiques pour faire des boulots freelance,
il a fini par se faire convoquer, on lui a demandé « de
changer d’attitude », et comme il persistait à trouver qu’il
n’y avait rien à changer, au bout d’à peine un an, il a été
licencié.
C’était la fin des
années 1980. Xu Tong a passé la décennie suivante à tourner
des vidéos publicitaires et des feuilletons soap pour la
télévision tout en mettant de l’argent de côté, et en
travaillant la photo par ailleurs.
Photographe
Exposition
Ambivalence, 2008
A partir de
2000, il devient photographe professionnel. Il fait
une première exposition de ses photos à Pingyao en
2003, puis, en 2006, expose à la galerie Marella
Gallera, à l’espace 798 à Pékin. Après une seconde
exposition à Pékin en 2007, doublée d’une autre à
New York la même année, il expose en 2008 avec le
peintre Qiu Hongfeng (邱洪峰)
à la galerie Gaodi (高地画廊),
à nouveau à l’espace 798.
Intitulée
« Ambivalences » (“迟疑”),
l’exposition a un certain retentissement ; les
peintures des usines en déréliction de Shenyang par
Qiu Hongfeng répondent aux photographies de marges
urbaines de Xu Tong pour capter l’esprit d’un monde
ambivalent,
entre vestiges du
passé et croissance accélérée, d’où l’homme semble absent.
C’est cette même
année 2008 que sort le premier documentaire de Xu Tong, qui
participe du même univers, mais, justement, en orientant
l’objectif vers l’homme.
Documentariste des
marges
Ce premier
documentaire, c’est « Wheat Harvest » (《麦收》)
qui obtient le "prix du caméléon rouge" (红变色龙奖)
au Festival du film numérique de Séoul, mais qui, au
Festival du film documentaire de Hong Kong en particulier,
déclenche une vive controverse.
2008 : Wheat
Harvest
Xu Tong
filme une jeune fille qui rentre de Pékin, où elle
travaille, dans son village du Hebei ; c’est en
juin, alors que les champs sont couverts de céréales
dorées, bientôt mûres pour la moisson, qu’annonce le
titre. Elle est accueillie avec joie et fierté par
son père malade, pour qui elle apparaît comme une
fille méritoire. Et méritoire elle l’est en un sens,
car elle envoie régulièrement
Wheat Harvest
l’argent nécessaire
pour ses transfusions. Cette fois-ci encore, elle apporte
ses économies avec elle. Elle s’appelle Niu Hongmaio (牛红苗).
Des images à la Van
Gogh
Mais un
flashback nous fait découvrir ce que l’idylle
familiale avait occulté : Niu Hongmaio travaille
dans un obscur ‘salon de coiffure’ d’une rue sale de
la banlieue de Pékin, où elle se prostitue avec une
bande de filles du même âge, venues elles aussi de
la campagne voisine, comme des milliers d’autres
dans les salons de tous acabits de la capitale et
d’ailleurs. Le patron qui l’a lancée dans ce
« business » est maintenant en prison, mais le salon
continue sur sa lancée, comme un navire dont on a
coupé les moteurs.
Le film
alterne les scènes de la vie à Pékin et les images
des champs qui attendent d’être moissonnés. C’est
filmé avec chaleur, l’or resplendissant des blés
contrastant avec la morne grisaille du salon de
coiffure. L’ambiance est rendue plus pesante encore
par les rires des fillesqui fusent par
intermittence, comme par automatisme, ou pour
conjurer le sort, mais ce sont les images dorées des
blés et de la moisson qui ouvrent et viennent clore
le film : c’est l’image d’une illusion trompeuse qui
en est aussi le sujet – illusion d’un monde
ambivalent, comme titrait l’exposition de Xu Tong la
même année, ou
Protestations contre
Wheat Harvest au Festival
du documentaire
chinois de Hong Kong
plus exactement
« en hésitation » (“迟疑”),
un monde comme en suspens, entre un passé triste et un
avenir incertain.
Wheat Harvest
(sous-titres chinois)
Controverse : le
cinéaste comme shaman et le sujet comme collaborateur
Le film choque et
provoque une vive controverse. Au Yunfest Documentary Film
Festival (云之南纪录影像展)
à Kunming, dans le Yunnan, la projection est même suivie de
protestations du public. On reproche à Xu Tong d’avoir filmé
à visages découverts, avec un certain voyeurisme et sans
leur accord, ni même, semble-t-il, sans qu’elles en soient
toujours conscientes, des prostituées qui tombent sous le
coup de la loi dans un pays où la prostitution est
interdite, les mettant du coup en danger d’être arrêtées.
Est posé le
problème de « l’éthique » du documentariste, mais surtout
par les universitaires, théoriciens et chercheurs, et par
les NGO. C’est tout le procès du « cinéma vérité » à la Jean
Rouch qui refait surface. La controverse s’étant poursuivie
chaque fois que le film était projeté, deux colloques ont
été organisés, dont l’un le 31 octobre 2011 à Nankin, dans
le cadre du Festival du cinéma indépendant. Y participaient,
outre Xu Tong, des documentaristes comme
Cong
Feng (丛峰)
et Ji Dan (季丹).
The Shamanism-Animal
Manifesto
Les débats
ont surtout porté sur le rapport du cinéaste à son
sujet. Les cinéastes eux-mêmes ne sont guère
intervenus, mais ont rédigé un manifeste, connu
comme « le Manifeste de Nankin » (南京宣言),
qu’ils ont placardé le lendemain sur le mur du site
du festival, comme autrefois les affiches en gros
caractères. Intitulé « Shamanisme-Animal: Réponse au
Forum de Nankin du 31/10/201 » (萨满∙动物—对2011年10月31日CIFF纪录片论坛的回应)
[1],
il fait un parallèle entre le cinéaste et le shaman,
chacun
étant un medium permettant à d’autres
de faire entendre leur voix.
Xu Tong lui-même a
toujours défendu sa position en soulignant sa proximité avec
ses sujets, dont il va jusqu’à partager la vie et qu’il
considère comme des amis et collaborateurs.
C’est d’ailleurs ce
concept de "collaborateur", opposé à celui de “sujet
subalterne” développé par la théoricienne Lü Xinyu (吕新雨),
qui a
inspiré l’initiative d’un autre des participants au Forum de
Nankin, Wang Xiaolu (王小鲁).
Etant également l’un des organisateurs du Festival du cinéma
indépendant de la ville, il a contribué à la création du « Prix
du personnage réel » (真实人物奖)
pour souligner l’importance des sujets au centre des
documentaires, qui ont désormais été invités aux côtés du
réalisateur.
C’est ainsi qu’en
février 2011 Xu Tong est venu au festival de Rotterdam
accompagné de Tang Xiaoyan (唐小雁),
qui avait gagné le prix… C’était pour la projection du
second documentaire de Xu Tong dont elle était une des
vedettes : « Fortune Teller » (《算命》),
lauréat du second prix au festival de documentaires de Hong
Kong en juin 2010, et du prix du jury du 7ème
festival de documentaires de Songzhuang.
2009 : Fortune
Teller
Xu Tong
avait trouvé Niu Hongmiao parce qu’elle habitait
dans une maison voisine de la sienne à Pékin. Il a
fait la connaissance du personnage central de
« Fortune Teller » parce qu’il était venu rendre
visite à des prostituées pendant qu’il préparait
« Wheat Harvest ». Ce personnage, c’est Li Baicheng
(历百程).
Devin dans
la grande tradition chinoise, Li Baicheng vit non
loin de Pékin avec sa femme, Perle (石珍珠),
handicapée sourde muette qu’il a rencontrée à l’âge
de quarante
Fortune Teller
ans et sauvée des
mauvais traitements infligés par sa famille, et dont il
prend soin avec une douce patience. Lui-même n’est pas gâté
par la nature, plutôt gnome d’apparence, petit et voûté,
mais charismatique quand même, avec comme une étincelle dans
le regard.
Xu Tong avec Perle
Ses clients
semblent être essentiellement des prostituées qui
viennent lui demander des conseils, sur leur
‘carrière’, leurs amours… et la meilleure manière de
changer leur nom pour favoriser la chance… On les
dirait tout droit sorties du documentaire précédent.
Mais ici nous sommes rappelés à la réalité : les
descentes de police menacent le ‘travail’ des
prostituées, et donc des devins qui en dérivent leur
revenus, et dont l’existence, par conséquent, leur
est liée. Li Baicheng est obligé de rentrer dans son
propre village…
Les photos sont de
véritables portraits humains, comme ces tableaux de la
Renaissance qui s’attachaient à rendre le caractère des
sujets derrière les verrues et les difformités.
Par sa
composition, par ailleurs, le film apparaît comme un
héritier des grands romans populaires chinois qui
étaient divisés en chapitres avec, pour chacun,
untitre etun résumé en deux sentences parallèles.
« Fortune Teller » est ainsi structuré en neuf
parties et un dénouement final, chacune des parties
étant annoncée par son résumé en deux phrases.
Au-delà du
style lui-même, ce qui frappe chez Xu Tong, c’est la
peinture du monde des marginaux dans ses aspects
existentiels, mettant l’accent sur les
Xu Tong avec Tang
Xiaoyan et le critique Shelly Kraicer
(au centre) au
festival de Rotterdam pour la projection
de Fortune Teller
(photo dgenerate films)
différents
éléments de leur vie, autant physiques que spirituels. Xu
Tong se pose ainsi en peintre de l’intime, socialement
engagé, certes, mais d’un engagement qui n’est pas
politique, ou du moins ne l’est pas directement.
Fortune Teller
(ss-titres chinois et anglais)
L’œuvre de Xu Tong
s’affirme comme Comédie humaine de la Chine moderne, et plus
encore avec son troisième documentaire : « Shattered »
(《老唐头》).
2011 : Shattered
« Shattered » est un documentaire sur un vieil homme
nommé Tang (d’où le titre chinois : Le vieux Tang
老唐头),
ancien cheminot à la retraite de quatre-vingts ans.
Mais c’est aussi un portrait de sa fille, Tang
Caifeng (唐彩凤),
qui apparaît dans « Fortune Teller » sous le nom de
Tang Xiaoyan (唐小雁),
après avoir changé son nom sur les conseil du vieux
devin : propriétaire d’une maison close, elle était
arrêtée au cours d’une opération de police. On la
retrouve un an plus tard dans « Shattered », à sa
sortie de prison.
Shattered
On voit ainsi
l’œuvre de Xu Tong prendre forme comme de fil en aiguille,
au gré des rencontres de ses personnages entre eux et de
leurs liens familiaux. « Shattered » se différencie
cependant des deux documentaires précédents car il y met le
présent en abîme, à la lumière du passé, un passé qui
constitue toujours l’univers du vieil homme, son cadre de
vie et surtout de pensée, mais qui n’a plus de signification
pour ses enfants.
Xu Tong joue de
l’alternance entre les différents personnages pour
structurer son film en faisant un aller-retour entre le
vieux Tang, sa fille et ses problèmes familiaux, en trois
parties recoupant trois thèmes que Xu Tong a définis ainsi :
« l’histoire en miettes » (“碎片的历史”),
« la micro-histoire » (“微观的历史”)
et « l’histoire sauvage du peuple » (“民间的野史”).
1. Le film démarre
sur des images de la maison du vieux Tang, qui apparaît
comme un musée coloré de l’époque maoïste, avec sur les murs
les portraits des leaders marxistes soviétiques aux côtés de
Mao et même de Lin Biao. Il est le témoin vivant venant
contrecarrer, ou au moins relativiser, le discours
triomphaliste du Parti se glorifiant des progrès réalisés
depuis les réformes de la fin des années 1970. Il raconte
ainsi que la dissolution des communes par Deng Xiaoping n’a
pas été saluée dans les campagnes par la joie unanime des
rapports officiels, mais a été au contraire, au départ,
source d’angoisse pour les paysans inquiets pour leur
avenir.
2. Ses souvenirs
sont opposés à l’univers hyper concurrentiel de sa fille
Tang Caifeng, où les faibles sont impitoyablement broyés.
Déjà, dans « Fortune teller », elle apparaissait comme une
forte personnalité. Ici, elle investit avec enthousiasme
dans la mine illégale d’un petit propriétaire qui y a gagné
deux à trois mille RMB par jour – ce que gagnent les
ouvriers en un an à la campagne – avant d’être dénoncé et
arrêté. On voit alors Tang Xiaoyan louer les services d’un
groupe de malfrats pour aller passer à tabac l’auteur de la
dénonciation.
3. Pendant ce
temps, le vieux Tang doit faire face à de multiples
problèmes avec le reste de la famille, tous ses fils étant
malheureux en mariage et vivant dans des conditions
matérielles difficiles, et épanchant leurs frustrations dans
des éclats de colère envers leur père.
Pendant le tournage de
Shattered
C’est là le cœur du sujet
traité par le documentaire, et reflété dans le titre
anglais : l’atomisation de la société chinoise
moderne, l’insécurité générale, et la violence
latente que cela induit pour tenter de survivre, le
personnage de Tang Xiaoyan allant, à cet égard, bien
plus loin, dans sa terrible vérité, que la fiction
de
Jia Zhangke sur le
même thème
[2].
C’est
d’ailleurs Tang Xiaoyan qui a causé le plus de
controverse quand le film est sorti, surtout quand
elle a été primée au festival
de Nankin et
qu’elle est apparue aux côtés de Xu Tong à Rotterdam : cela
a de nouveau relancé le débat sur la relation du réalisateur
aux personnages filmés, surtout dans le cas d’une personne à
la moralité pour le moins douteuse…
Shattered
(ss-titres chinois et anglais)
Ces trois premiers documentaires, liés entre eux par leurs
personnages, constituent ce qu’il est convenu d’appeler la
« trilogie des vagabonds » (“游民三部曲”), au sens de laissés-pour-compte et marginaux, les vagabonds ayant
toujours été considérés dans la culture chinoise, qu’ils
soient poussés sur les routes par la guerre ou par une
catastrophe naturelle, comme le rebut de la société et un
danger potentiel pour la stabilité de l’empire et l’harmonie
du corps social.
Xu Tong ne s’en pas
arrêté là pour autant. Il a poursuivi en 2013 avec un
documentaire sur un repris de justice.
2013: Fourth Brother
« Fourth Brother » (《四哥》)
est un portrait en noir et blanc d’un homme qui a
passé la moitié de son existence en prison et qui
vient d’en sortir. Il vit avec sa femme dans une
cité industrielle du nord-est de la Chine, et il est
présenté par sa sœur qui explique qu’il a disparu
quand elle avait sept ou huit ans et qu’elle ne l’a
revu que vingt ans plus tard.
Le frère en
question explique devant la caméra les techniques de
l’art du pickpocket, et la raison pour laquelle il
s’est retrouvé en prison : alors qu’il jouait au
mah-jong, une dispute a éclaté, a tourné au pugilat
et quelqu’un a été tué. En prison, il est allé
jusqu’à se mutiler pour éviter de se faire
maltraiter. Il est là, buvant et fumant, éclatant de
rire au milieu de ses explications, on en finirait
presque par oublier le gâchis qu’est son existence.
Fourth Brother
Trailer
C’est un
documentaire qui peut apparaître comme une postface des
précédents, une sorte d’appendice pour clore la trilogie,
sur un personnage qui, à la différence des autres, est sans
relief, sans aspérités, comme si c’est sa médiocrité même
qui l’avait voué à la prison. Mais il peut aussi bien
apparaître comme l’introduction au film suivant, comme pour
le mettre en valeur, par contraste.
2014 : Cut out the
Eyes
« Cut
out the Eyes»
(《挖眼睛》)
est en effet à nouveau un film brillant sur un
personnage qui, bien qu’aveugle, rayonne de charisme :
Er Housheng (二后生)
est un chanteur itinérant qui parcourt la Mongolie
intérieure pour donner des représentations de
errentai (二人台)
[3]dans
les villes et villages, avec sa partenaire dans la
vie comme sur la scène Liu Lanlan (六兰兰)
pour lui donner la répartie. On est
toujours dans le monde des vagabonds, mais ici plus
spécifiquement celui, légendaire, du jianghu
(江湖),
cet entre-deux du monde des arts dérivé des
aventures des brigands du « Bord de l’eau »…
On suit Er
Housheng et sa compagne de village en village, Xu
Tong les filmant souvent d’une caméra sur l’épaule
suivant cahin-caha les aléas du chemin. C’est
lui-même une légende,
Er Housheng et le film
de Xu Tong
Er
Housheng : Xu Tong garde pour la fin l’explication des
raisons de sa cécité – dans un montage en
Xu Tong pendant le
tournage avec Er Housheng
noir et
blanc saisissant,
surtout ainsi, à la fin. Le film est ainsi à la fois un
documentaire
d’ethnomusicologie sur l’errentai,
sa musique, les chants et les instruments qui
l’accompagnent, un biopic sur un chanteur itinérant
pour lequel la musique est pain quotidien et art de
survie, mais aussi discret mélodrame tout en restant
cinéma-vérité.
On se demande comment un
personnage aussi captivant a pu survivre au drame
cruel qui lui a coûté
la vue. Et on se dit que ce
sont les raisons mêmes qui lui ont valu de perdre la
vue qui l’ont aussi
poussé à
vivre : une fantastique fureur de vivre
qui se traduit en amour des femmes, du jeu, des ripailles et
de la musique… On quitte là
l’ethnographie pour arriver à une empathie avec le
personnage qui fait toute la force du film,
peut-être parce que, quelque part, Xu Tong est un
peu comme lui, lui aussi…[4]
Xu Tong
prépare maintenant un nouveau documentaire sur un
« docteur aux pieds nus » pendant la Révolution
culturelle. On peut s’attendre à un autre personnage
hors du commun, cette fois sur fond d’histoire.
Il a
également publié en 2013 un roman intitulé
« L’Ile au trésor » (《珍宝岛》)
qu’il a cependant écrit en 2007-2008, c’est-à-dire
avant « Wheat Harvest ». On se demande s’il sera un
jour adapté au cinéma ….
L’île au trésor
Expositions et publications
2003 Exposition
internationale de photographie de Pingyao 中国平遥国际摄影展
[3]
Forme de quyi (曲艺)
originaire de Mongolie intérieure, et populaire dans
le nord du Hebei, le Shanxi et le Shaanxi, qui
consiste en duos mi chantés mi contés, souvent
comique ou satiriques, accompagnés de flûte dizi
(笛子),
de cordes sihu (四胡)
et de cithare yangqin (扬琴),
et rythmés aux claquettes.
Exemple avec Er Housheng et Liu Lanlan :
[4]Il est à
noter que « Cut out the Eyes » a été produit par la
société de production du Sichuan Elephant Kekexili (四川省大象可可西里影业).