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De
Pékin à Taipei : cycle de films chinois au Forum des Images
du 9 janvier au 3 mars 2013
par Brigitte
Duzan, 27 décembre 2012
Ce cycle de
films se propose de faire découvrir comment le
cinéma chinois traduit et illustre les mutations de
tous ordres que connaissent les villes chinoises
depuis plus de trente ans maintenant, mutations qui
ont déjà transformé radicalement les modes de vie en
même temps que les lieux où ils s’inscrivent.
Il s’agit
essentiellement de cinéma de fiction, mais qui se
nourrit autant de réel que d’imaginaire pour peindre
un monde en devenir sur les ruines du passé.
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De Pékin à Taipei |
Les responsables du
programme ont privilégié des œuvres que l’on a peu
l’occasion de voir, et qu’il va être un plaisir de découvrir
ou revoir, mais aussi les grands classiques sur le thème
choisi. Les premiers jours en offrent un bel exemple, avec
les films de
Zhang Yang (张扬)
et
Wang
Chao (王超),
mais aussi, le premier jour, ce
« Winter
Vacation » (《
寒假》)
de
Li
Hongqi (李红旗), Léopard d’or au festival de Locarno 2010, que l’on a guère eu
l’occasion de voir en France jusqu’ici.
Full Circle |
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Le film
d’ouverture, par ailleurs, le 9 janvier à 20 heures,
est le dernier film de Zhang Yang, « Full Circle » (《飞越老人院》),
qui sera projeté en présence du réalisateur et de
son interprète principal,
Wu Tianming (《吴天明》),
lui-même réalisateur - du merveilleux
« Roi des
masques » (《变脸》)
entre autres.
Le film est
tout récent, sorti en juillet 2012 sur les écrans
chinois, et n’a fait que quelques rares apparitions
dans des festivals. L’originalité, comme toujours
chez
Zhang Yang,
tient dans les personnages et le scénario : des
personnes âgées, abandonnées par leurs enfants ou
jetés à la rue après la mort de leur conjoint,
décident, pour ne pas périr d’ennui entre les quatre
murs de la résidence médicalisée où elles ont
échoué, de participer à un show télévisé à l’autre
bout de la Chine, où elles partent au volant d’un
minibus déglingué acheté pour l’occasion… |
Le film est en fait
une satire du délitement des liens familiaux et sociaux dans
la société chinoise moderne, comme faisant écho à « Shower »
(《洗澡》)
douze ans plus tard. C’est aussi une formidable leçon de
cinéma, avec une pléiade de vedettes du grand écran, toutes
plus éblouissantes les unes que les autres, comme en hommage
aux films et rôles de leur jeunesse. Un film qu’on n’a
certainement pas envie de rater.
Voilà, en gros,
pour la première quinzaine de janvier, qui comporte en outre
une autre rareté, « Un père à Pékin », ou « Le gardien de
parking en juillet » (《看车人的七月》)
d’An Zhanjun (安战军) – dont on a vu l’excellent « Endless Story » au Panorama du cinéma
chinois, à Paris, en 2008.
Le reste du
programme est sur le site du Forum :
http://www.forumdesimages.fr/fdi/Cycles/De-Pekin-a-Taipei-1-000-visages-de-la-Chine
On notera qu’un
effort particulièrement louable a été réalisé pour projeter
chaque film un nombre suffisant de fois et à des heures
suffisamment différentes pour offrir à chacun le maximum de
possibilités de voir les films de son choix.
Enfin, le programme
est accompagné d’une série de huit cours d’une heure et
demie sur un thème en rapport avec celui du cycle afin
d’approfondir une filmographie ou une approche déterminée du
thème de la ville dans le cinéma chinois (entrée libre).
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