|
« Everlasting
Regret » : un film languissant de Stanley Kwan
par Brigitte Duzan,
31 janvier 2014
Parmi les films de
Stanley Kwan (关锦鹏),
deux des plus beauxsont
ses deux premières adaptations cinématographiques :
« Rouge » en 1987, d’après un roman de Lillian Lee
(李碧华)
et
« Rose
Rouge, Rose Blanche » (《红玫瑰白玫瑰》)
en 1994, d’après une nouvelle de Zhang Ailing (张爱玲).
Après « Lan Yu »
(《蓝宇》),
en 2001, Stanley Kwan est revenu vers un genre qui
lui avait si bien réussi et qu’il affectionnait, en
choisissant une romancière généralement considérée
comme une héritière de Zhang Ailing bien qu’elle
s’en soit toujours défendue : Wang Anyi (王安忆)
(1).
Quant au roman, il s’agit du chef d’œuvre incontesté
de la romancière, initialement publié en 1995 et
couronné du prix Mao Dun en 2000 : « Le chant des
regrets éternels » (《长恨歌》).
Le sujet est évidemment proche des thèmes chers à
Stanley
Kwan : le destin |
|

Everlasting Regret |
tragique d’une femme. Il s’agit cependant d’une
œuvre
complexe, dans un style novateur, avec pour toile de fond –
mais à peine esquissées - plusieurs décennies d’histoire
chinoise : une œuvre difficile à adapter.
I. Le roman de Wang Anyi
« Le chant des regrets éternels » (《长恨歌》)a
connu un immense succès dès sa sortie et a valu en 1998 à
Wang Anyi le label
de
« Meilleur auteur féminin de la Chine moderne » ; le prix
Mao Dun, deux ans plus tard, n’a fait qu’entériner cette
distinction. Le roman est effectivement un sommet de l’œuvre
de Wang Anyi, après son tournant stylistique du début des
années 1990, et l’une des œuvres les plus marquantes de la
littérature chinoise des années 1990 (2).
Un destin tragique de femme
« Le chant des regrets éternels »est d’abord le
récit de la vie d’une femme,
Wang Qiyao
(王琦瑶),du
milieu des années 1940 aux années 1980, c’est-à-dire
la fin de la guerre à la période d’ouverture et de
développement, en passant par toute l’ère maoïste.
Il est divisé en trois parties représentant trois
époques différentes.
Première partie :
de 1946 à 1949
Le roman commence en 1946, alors que Wang Qiyaoa
atteint une certaine célébrité, dans sa Shanghai
natale, en sortant troisième du concours de beauté
visant à élire la « miss Shanghai » de l’année. Elle
estdiscrètement courtisée par un photographe qu’aime
son amie Lili (丽莉),
monsieur Cheng (程先生),
amoureux d’elle sans le déclarer. Elle devient
cependant la maîtresse d’un homme très influent du
gouvernement nationaliste, le directeur Li, qui
l’entretient luxueusement dans une résidence huppée
de la ville. |
|

Le roman de Wang Anyi
(réédition 2003) |
Deuxième partie : années 1950 et début des années 1960
La première partie s’achève en 1949, avec la prise du
pouvoir par les communistes. La seconde partie se poursuit
dans les années 1950, alors que les vieux Shanghaïens
doivent s’adapter à la vie sous le nouveau régime. Le
directeur Li doit fuir et Wang Qiyao se réfugie un temps à
la campagne pour échapper aux premières purges du régime
maoïste.
Quand elle revient à Shanghai, elle doit travailler pour
vivre : elle devient infirmière, et vit seule dans un petit
appartement d’une vieille allée où elle fait la connaissance
de trois personnages avec lesquels elle passe ses soirées à
jouer au mahjong, en bavardant. A l’extérieur, la situation
se dégrade, les événements se précipitent, le Grand Bond en
avant et la Grande Famine, mais ils semblent plus
fantomatiques que réels.
Wang Qiyao finit par vivre avec l’un de ses partenaires de
mahjong, Kang Mingxun (康明逊).
Ils ont une fille, Weiwei (薇薇),
qui sera le personnage central de la troisième partie. C’est
une vie calme, mais un peu éteinte, un peu triste ; il n’est
plus question de grands sentiments, le mieux que l’on peut
faire, désormais, est souffrir ensemble, en silence. Toute
joie semble être de l’histoire ancienne.
Troisième partie : après 1976
Wang Anyi effleure à peine la Révolution culturelle. Dans le
dernier chapitre de la seconde partie, elle décrit les
destructions, et le sort de monsieur Cheng : « Monsieur
Cheng fit partie de la première vague de suicides de l’été
1966. » Mais, ajoute-t-elle, « les lauriers-roses des
longtang s’épanouirent en une aussi belle floraison que
d’habitude. »
Et finalement la vie reprend ensuite, en 1976, avec une
nouvelle génération, celle de Weiwei. Ce sont des jeunes
matérialistes, dont le roman décrit la soudaine soif de
divertissement, de cinéma, de mode… mais bientôt apparaît la
nostalgie de la Shanghai ancienne, du temps perdu, qui joue
en faveur de Qiyao, l’ancienne miss Shanghai : elle
redevient un centre d’intérêt, auprès des jeunes auxquels
elle apprend à danser.
C’est alors qu’elle est victime d’un malfrat qui l’assassine
pour lui voler les lingots d’or qu’elle a réussi à conserver
… une fin sordide qui peut apparaître comme le seul élément
un peu factice de tout le roman. Et qui ne l’est pourtant
pas : c’est d’un fait divers réel identique que Wang Anyi
est partie pour concevoir toute la trame de son récit, et
cette mort comporte un message conclusif : elle signale la
fin d’une ère de chaos politique et annonce le retour de
l’ordre, ou au moins la fin des tourments subis par tout un
peuple pendant si longtemps… La dernière phrase revient vers
les lauriers en fleurs qui sont finalement l’élément le plus
constant de tout le roman.
Un chant d’amour nostalgique et intemporel à la ville de
Shanghai
Dans le roman,
Shanghai n’est pas un simple cadre, c’est l’élément
structurant de tout le récit. Wang Qiyao est le reflet
emblématique de la ville, qui est le véritable personnage
principal ; elle est aussi l’image réfléchie de la
romancière qui ne lui a pas donné pour rien le même
patronyme que le sien. Wang Anyi se profile derrière Wang
Qiyao, présentée comme
«
l’archétype des jeunes filles des ruelles de Shanghai » (王琦瑶是典型的上海弄堂的女儿).
Ode à Shanghai
Jamais on n’avait
évoqué la ville de Shanghai de façon aussi intime et
personnelle : c’est un véritable chant d’amour à une ville
dont l’essence est à rechercher dans les myriades de ruelles
labyrinthiques – ou longtang– lovées derrière les
édifices semi-coloniaux dont on fait généralement l’orgueil
de la métropole, mais qui n’en sont qu’une façade.
La vie est dans leslongtang,
et c’est sur leur description que s’ouvre le roman, les
deux premiers chapitres leur étant consacrés : « Ruelles »
et « Rumeurs » (弄堂・流言).
Car, de même que le cœur de la ville n’est pas dans les
splendeurs architecturales du Bund ou des anciennes
concessions, de même son esprit ne ressort pas de l’histoire
et des discours officiels, mais de la « rumeur », des
innombrables petites histoires colportées de bouche à
oreille.
Même pendant la Révolution culturelle, le flot public est
jugulé, mais il continue en privé, dans le secret des
ruelles et des alcôves, autour de parties de mahjong qui en
sont le cadre intime. Ce sont de minuscules récits où se
mêlent le vrai et le faux, mais qui finissent par définir
une chronique officielle tout en générant un romantisme né
de l’imaginaire.
Le roman est
subtilement construit, justement, comme un flot constant de
rumeurs (流言),
Wang Anyi ayant sciemment supprimé tout guillemet pour noyer
dans le même discours unique descriptions et dialogues, sa
voix littéraire se moulant dans celle de la ville et en
suivant les inflexions.
Shanghai, ville féminine et apolitique
En même temps, sous
sa plume, Shanghai apparaît comme une ville essentiellement
féminine, comme si ce trait était, justement, intimement lié
aux rumeurs qui la définissent. En ce sens, dépassant le
cadre de la vieille querelle haipai-jingpai(3), Wang
Anyi propose une vision volontairement opposée au discours
dominant, celui, masculin et volontariste, imposé par
Pékin : celui de la politique et de la révolution. Tout
simplement parce que, dit-elle, les femmes ne sont pas
politiques.
Dans son roman,
l’histoire, comme la politique, n’intervient qu’en
arrière-plan, à peine esquissée, comme une ombre qui se
projette sur les personnages, influe sur leurs destins, mais
presque à leur insu. Pour les jeunes filles, le cours de
l’histoire apparaît à travers le filtre de la mode, et, pour
tout le monde, se reflète dans la disparition des vieux
quartiers et l’aggravation de la pollution. Mais la ville
résiste au changement qui ne l’atteint que superficiellement
: tant que persiste la « rumeur » persiste aussi le
conservatisme social. Ce ne sont pas les leçons de
l’histoire qui influent sur les esprits mais celles de
l’expérience quotidienne, et les drames personnels.
C’est le cas,
symbolique, de Wang Qiyao sur laquelle les événements
historiques glissent sans laisser de marque profonde.
Ainsi, dans la seconde partie du roman (4), en pleine famine
déclenchée par le Grand Bond en avant dont il est à peine
question, Wang Qiyao rencontre par hasard monsieur Cheng, le
photographe qu’elle n’a pas vu depuis douze ans et qui n’a
cessé de l’aimer. Elle est enceinte et aux abois ; apitoyé,
il lui offre de partager son maigre repas. L’immeuble est
identique, juste un peu plus rongé par le temps, et, quand
elle entre dans son appartement, elle a l’impression que
rien n’a changé, comme si la petite pièce et son matériel de
photo étaient restés cachés, dans une capsule à l’abri du
temps. (这世界就好像藏在时间的芯子里似的,竟一点没有变化。

Illustration du poème
de Bai Juyi |
|
Wang Qiyo
ignorait, commente Wang Anyi, que bien des
bouleversements du monde extérieur ne prennent de
relief que grâce à la stabilité de petits mondes
tels celui-ci
(王流摇不知道,那大胜界如许多的惊变,都是被这小世界的不变衬托起的。).
Le thème du
temps, ou plutôt de la résistance au passage du
temps et aux forces destructrices du changement,
apparaît ainsi comme l’un des thèmes principaux du
roman, la femme étant, dans ce contexte, une force
de stabilité, non soumise au cours de l’histoire,
déterminé par les hommes, mais bien plutôt
extérieure à son cours, en subissant les souffrances
sans s’en trouver altérée pour autant.
« Le chant des regrets éternels » est un chant
empreint de tristesse nostalgique, intemporel à
l’image du poème de Bai Juyi (白居易)
dont il tire son titre (5). |
II. Le film de Stanley Kwan
Le succès du roman, et le prix Mao Dun qui lui a été
attribué en 2000, ont suscité une vague d’adaptations,
d’abord au théâtre, en 2004, puis à la télévision l’année
suivante. Le film de Stanley Kwan est le plus connu, mais,
s’il était attendu comme une sorte de troisième volet d’une
trilogie implicite, après les adaptations de Lillian Lee et
Zhang Ailing, il a déçu, malgré une très belle première
partie.
Rejetant toute peinture directe de l’histoire, et fondé
plutôt sur la subtilité de la forme littéraire, le roman se
prêtait mal à une adaptation au cinéma. Stanley Kwan a dû
faire face, en outre, à de nombreuses difficultés, lors du
tournage et de la sortie du film.
Problèmes de scénario
Le roman retrace l’évolution de la vie à Shanghai à travers
celle de Wang Qiyao ; mais ce qui est très profond dans le
récit tient à l’écriture, à l’atmosphère qu’elle évoque et à
l’émotion qu’elle dégage, non au fil narratif lui-même.
Un récit conté du point de vue de monsieur Cheng
Le premier point gênant dans la structuration du
scénario est le choix de présenter l’histoire du
point de vue de monsieur Cheng, contant l’histoire
de Qiyao comme un témoin extérieur – ce qui oblige
le scénariste à le laisser vivant et vieillissant
jusqu’à la fin du film – plus question de suicide au
début de la Révolution culturelle : il est juste
envoyé se rééduquer à la campagne. Mais ce choix
narratif pose un double problème : d’abord parce que
c’est un personnage peu présent, et parce qu’il est
la voix retenue d’un amour lointain et impossible.
|
|

Qiyao et Lili jeunes
(1946) |
Cela aurait pu donner au récit filmique un caractère de
douce nostalgie correspondant bien à l’atmosphère du roman.
Le résultat est en fait d’étouffer l’émotion, de créer une
distance entre le spectateur et le personnage de Qiyao :
cela évite le mélo ordinaire, mais empêche aussi toute
symbiose affective avec elle. Cette distanciation est
accentuée par les autres options scénaristiques, rendant
difficile le travail des interprètes.
Une vie réduite à une succession d’amants

Miss Shanghai |
|
Pour ce qui est de l’atmosphère de la Shanghai des
années 1940, primordiale dans l’histoire, elleest
superbement bien rendue dans la première partie du
film, grâce à une excellente reconstitution
historique, soignée les moindres détails, signée du
directeur artistique, également monteur du film,
collaborateur de longue date de
Wong Kar-wai :
William Chang
(张叔平) ;
on retrouve les intérieurs des films de Wong
Kar-wai, jusqu’aux couleurs et aux éclairages.La
photographie, signée Huang Lian
(黄炼),
renforce le sentiment de douce nostalgie qui
|
correspond à celui du roman, soulignée par la musique
d’Anthony Wong.
A partir de la seconde partie, cependant, le
scénariste a tenté de suivre la lente descente aux
enfers de Wang Qiyao sans vouloir perdre une bribe
des péripéties décrites dans le roman ; le scénario
se limite alors à une succession d’amants successifs
que l’on voit défiler à l’écran, la rapidité des
transitions évacuant toute émotion, toute
possibilité même de lien avec les événements
historiques suggérés en filigrane dans le roman.
Plus le film progresse, plus il est décousu, les
|
|

Monsieur Cheng |
intertitres n’arrangeant rien ; quand apparaît le dernier,
revenant à la ville de Shanghai qui avait disparu du film
depuis longtemps, en énonçant le cliché « les villes ne
vieillissent jamais », on a l’impression qu’on a raté un
épisode, ou peut-être une partie majeure du film.
Une réalité historique difficile à cerner

Qiyao rayonnante |
|
Il est en fait difficile de savoir ce qu’était
réellement le film, car il a dû être sérieusement
élagué avant sa projection en première mondiale à la
Biennale de Venise. Il est une coproduction de
Shanghai Film et les censeurs chinois se sont
insurgés contre certaines scènes. Stanley Kwan a dû
supprimer les séquences évoquant la famine causée
par le Grand Bond en avant et, bien sûr, la
Révolution culturelle, réduite à quelques images
assez artificielles, mais on ne connaît pas
exactement l’étendue des coupes. Le contexte
historique est donc |
difficile à comprendre pour quiconque n’a pas lu le roman ou
ne connaît pas suffisamment l’histoire de la période. Tout
l’aspect historique est lissé ; ce qui était subtilement
suggéré dans le roman a disparu, et la vie de Qiyao y perd
la profondeur qu’elle a sous la plume de Wang Anyi.
Il est donc difficile d’accuser le scénariste -Elmond
Yeung/Yang
Zhishen
(杨智深)
-
de la
totalité des défauts du scénario. Il aurait pourtant
fallu un scénariste plus subtil, Yeung est surtout
un scénariste de comédies et de drames sentimentaux.
Son scénarioest conçu, justement, selon les lignes
d’un drame sentimental, comme si le principal
intérêt de la vie de Qiyao résidait dans ses
multiples liaisons amoureuses ; il est insuffisant
dans son approche psychologique des personnages.
On rejoint là l’une des principales critiques qui
ont été adressées au film, et qui tient à
l’interprétation du personnage de Qiyao.
Problèmes d’interprétation
Stanley Kwan s’est entouré de bons acteurs pour les
rôles masculins, ainsi que pour les rôles
secondaires, celui de |
|

Qiyao et le directeur
Li |
Su Yan (苏岩)en
particulier, dans le rôle de Lili, l’amie d’enfance de
Qiyao. Or le film tient en grande partie à l’interprétation
du rôle central de Qiyao.
Principaux acteurs
Sammi Cheng 郑秀文–
Wang Qiyao王琦瑶
Tony Leung Ka-fai
梁家辉–
Monsieur Cheng
程先生
Hu Jun
胡军 –
Le directeur Li
李主任
Daniel Wu
吴彦祖 –
Kang Mingxun 康明逊
Huang Jue 黄觉 –
Kela 老克蜡
Su Yan
苏岩 –
Lili, l’amie de Qiyao 蒋丽莉
Huang Yi 黄奕 –
Weiwei, la fille de Qiyao 薇薇
Wu Jing 吴竞–
La mère de Qiyao 王母
Une Qiyaolointaineet élusive

Qiyao et Weiwei enfant |
|
On s’est étonné du choix de Sammi Cheng pour le rôle
de Qiyao. Elle était surtout connue comme chanteuse
populaire, et ses apparitions au cinéma étaient
limitées à des comédies romantiques grand public.
Rien ne la préparait à un rôle tel que celui de
Qiyao, d’autant plus difficile que le scénario
empêchait une interprétation classique tirant les
larmes aux spectateurs. Ce n’était pas le style de
Stanley Kwan de toute façon.
La Qiyao de Sammi Cheng apparaît ainsi, dans la
majeure partie du film, comme un témoin |
passif, passant d’un homme à un autre en s’attachant
désespérément à chacun comme le noyé s’agrippant à une
bouée, sans que l’on décèle véritablement un sentiment
profond en elle pour l’un ou l’autre. Elle a quelques scènes
où elle réussit à dégager un sentiment de douce affection,
envers son mari malade, en particulier. Mais elle passe
beaucoup plus de temps les yeux dans le vague, dans une
attitude de tristesse muette qui semble juste cacher un
immense vide intérieur.
Stanley Kwan a dit lui-même les difficultés qu’il
avait rencontrées dans ses rapports avec l’actrice :
nous n’étions pas sur la même longueur d’onde (“我和郑秀文缺乏默契”),
a-t-il expliqué (7). Il a sans doute tenté de couler
Sammi Cheng dans un rôle taillé en fait pour Maggie
Cheung. Même si elle n’est pas totalement
responsable des insuffisances de son interprétation,
il n’en reste pas moins que ce qui manque le plus au
film, c’est l’alchimie fondamentale entre le
réalisateur et son actrice principale. |
|

Weiwei adolescente |
Au-delà, c’est une grande partie des choix du film qui
concourent à ce malaise. En ce sens, « Everlasting Regret »
est bien ce que le titre annonce : il suscite le regret
éternel que l’on ressent devant les grandes occasions
ratées, regret d’autant plus vif que Stanley Kwan mettra
plusieurs années à surmonter cette déception – pour ne pas
parler d’échec.
Notes
(1) Sur Wang Anyi et « Lechant
des regrets éternel »,
voir :
http://www.chinese-shortstories.com/Auteurs_de_a_z_WangAnyi.htm
(2) Voir le texte original :
http://www.5156edu.com/page/07-07-21/26427.html
Et la traduction en français :
Le chant des regrets éternels, traduit
par Yvonne
André et Stéphane Lévêque, Philippe Picquier, février 2006.
(3) Sur la querelle haipai-jingpai, voir :
http://www.chinese-shortstories.com/Reperes_historiques_La_litterature_chinoise_au_vingtieme_siecle_3bis_1.htm
(4) Chapitre « Réapparition de monsieur Cheng » (还有一个程先生)
(5) Poème écrit en 806, évoquant la tristesse de l’empereur
Xuanzong des Tang (唐玄宗)
songeant à son amour disparu, la concubine impériale Yang
Guifei (杨贵妃),
sacrifiée parce que son cousin aurait favorisé la révolte
d’An Lushan - voir le texte, sa transcription pinyin et sa
traduction en anglais, avec notes explicatives :
http://en.wikisource.org/wiki/Song_of_Everlasting_Regret
(6) Adaptation en une série de 35 épisodes réalisée par Ding
Hei (丁黑)
et diffusée en 2006 :
http://www.youku.com/playlist_show/id_1367447.html
(7) Dans une interview à Hunan TV le 29 juillet 2009 (lors
de la sortie de « Showtime ») :
http://ent.hunantv.com/d/x/20090729/374930.html
Le film
Bande annonce
|
|