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Trésors
méconnus du cinéma chinois d’animation : catalogue du CDCC
par Brigitte Duzan, 22 décembre 2016
En septembre 2014 a eu lieu au Centre culturel de
Chine à Paris une rétrospective de 110 films
d’animation chinois, conçue et organisée par le CDCC
Paris, qui couvrait l’infinie diversité de ce
cinéma, tant du point de vue des techniques mises en
œuvre - dessins animés, lavis animés ou déchirés,
découpages articulés, papiers pliés, films de
poupées ou de papier plié, etc… - que du point de
vue de son évolution dans le temps.
Parmi les films projetés, en effet, le plus ancien
datait de 1941 – c’est le célèbre dessin animé des
frères Wan,
Wan Laiming (万籁鸣)
et Wan Guchan (万古蟾),
« La Princesse à l’éventail de fer » (《铁扇公主》),
premier dessin animéde long métrage de Chine et même
d’Asie–et le plus récent de 2014, en l’occurrence
« The Magic Train » (《梦幻列车》),
qui réunit en fait dix dessins animés de sept
artistes différents. |
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Le catalogue |
Soixante-sept de ces films étaient des classiques venant des
Studios d’art de Shanghai (上海美术电影制片厂)
tandis que les autres étaient des films récents et méconnus
provenant de diverses écoles, voire des collections
particulières des artistes.
Le catalogue aujourd’hui publié par le CDCC donne un
descriptif détaillé des films alors projetés en reprenant
les divers thèmes sous lesquels ces films ont été regroupés
lors de la conception des séances : peinture traditionnelle
et art contemporain, arts populaires, musique et contes,
dont diverses adaptations des Contes du Liaozhai (《聊斋志异》)
de Pu Songling (蒲松龄)
,
des contes des nationalités, et des contes et légendes de la
Chine ancienne ou moderne ; deux thèmes particulièrement
riches concernaient par ailleurs l’héritage de la caricature
et celui du théâtre d’ombres et de marionnettes.
La dernière partie du catalogue comporte une série
d’hommages à cinq grands noms de l’animation chinoise, en
regroupant leurs films :
-
Wang Shuchen (王树枕),
dont le programme de 2014 présentait cinq films,
dont trois courts métrages et le célèbre « Nezha
triomphe du Roi Dragon » (《哪吒闹海》)
adapté d’un épisode de « L’investiture des dieux » (《封神演义》),
projeté hors compétition au festival de Cannes en
1980, et premier dessin animé chinois à être diffusé
dans le monde entier ;
-
Qian Jiajun (钱家骏),
célèbre, entre autres,pour avoir réalisé le premier
dessin animé chinois en couleur, « Pourquoi le
corbeau est noir » (《乌鸦为什么是黑的》),
en 1955 ;
-
Pu Jiaxiang (浦家祥),
dont la rétrospective comptait cinq films, dont un
dessin animé inédit de 2002, « Nuits de pleine
lune » (《月儿高》),
que le catalogue illustre d’un texte du réalisateur
lui-même revenant sur la musique et le scénario ;
-
Hu Jinqing (胡进庆)
et Wu Yunchu (吴云初),
le premier étant
l’auteur, en collaboration avec le second, de la
technique du lavis déchiré articulé (拉毛水墨动画). |
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Une page : l'hommage à
Wang Shuchen |
Edité par le CDCC, cet ouvrage richement illustré et
documenté est une référence utile et rare pour quiconque
s’intéresse à l’animation chinoise. Il est en vente à la
librairie Le Phénix à Paris.
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