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« Septet, The
Story of Hong Kong »
en sélection officielle du festival de Cannes 2020
par Brigitte Duzan, 6 juin 2020
Dans un
communiqué de presse du 2 juin, le délégué général
du festival de Cannes Thierry Frémaux a annoncé la
sélection officielle de l’édition 2020 du festival,
initialement prévue du 12 au 23 mai, mais annulée en
raison de l’épidémie de covid19.
Sélection virtuelle donc, mais sélection quand même,
plus belle, plus vivante que jamais.
Sur les 56 films retenus, toutes catégories
confondues, compétition, hors compétition et séances
spéciales, figure le film hongkongais « Septet,
The Story of Hong Kong » (《七人樂隊》/《七人乐队》),
produit par
Johnnie To.
Comme
l’indique le titre, le film est en sept parties
,
chacune réalisée par l’un des plus grands noms du
cinéma de Hong Kong :
Johnnie To (杜琪峰),
Tsui Hark (徐克),
Ann Hui (許鞍華),
Sammo Hung (洪金寶),
Patrick Tam (譚家明),
Yuen Woo-Ping (袁和平)
et Ringo Lam (林嶺東). |
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Affiche |
Chaque réalisateur a traité – dans son style personnel - une
période de l’histoire de la ville, des années 1950 à nos
jours, en montrant au travers d’histoires caractéristiques
comment les événements de ces années-là ont influé sur leurs
réalisations et sur l’évolution de leur carrière et de leur
personnalité. C’est un hommage à la ville et à la vitalité
de son cinéma. C’est un hommage tout particulier à celui qui
n’aura jamais vu le film terminé : Ringo Lam, décédé fin
décembre 2018.
Affiche initiale (avec
John Woo) |
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Le film aura eu en effet une longue gestation.
Mary Stephen,
qui a monté la partie réalisée par Ann Hui, se
souvient avoir terminé son montage à Hong Kong en
2014. Le film devait
alors s’appeler « Eight and a Half » (八部半),
et comptait la participation de
John Woo (吴宇森) ;
mais celui-ci ayant déclaré forfait à mi-chemin, le film a
été rebaptisé « Septet », ce qui est aussi un hommage à
l’entente qui a présidé à la conception du film, qui a
l’harmonie d’un septuor.
Mais le film est aussi une interrogation sur
l’avenir de la ville, déterminant celui de son
cinéma. Il est significatif, et angoissant, qu’il
sorte alors que Hong Kong doit affronter la pire
crise de son histoire
,
mais aussi alors que le cinéma est privé d’écrans,
dans le monde entier. En effet, « Septet » est aussi
une affirmation de la foi dans le support
traditionnel du cinéma : la pellicule. Les sept
parties ont été réalisées sur pellicule. C’est donc
maintenant aussi une contrainte
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supplémentaire pour sa diffusion : il prendra toute sa
signification le jour où les cinémas rouvriront et qu’on
pourra le voir sur grand écran, dans l’une de ces salles
obscures auxquelles il est destiné…
Figure aussi – dans la rubrique Premiers films
– le film de Chine continentale « Striding into the
Wind » (《野马分鬓》)
de
Wei Shujun (魏书均).
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