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Metteurs en scène

 
 
 
     
 

Liu Miaomiao 刘苗苗

Née en 1962

Présentation

par Brigitte Duzan, 29 octobre 2016 

 

Liu Miaomiao est l’une des rares réalisatrices de ce qu’on a coutume d’appeler la « cinquième génération » du cinéma chinois, avec, entre autres, Hu Mei (胡玫), Li Shaohong (李少红) et Peng Xiaolian (彭小莲) [1] ; non seulement elle a fait partie comme elles de la promotion sortie en 1982 de l’Institut du cinéma de Pékin, mais elle en a également été la benjamine : elle y est entrée à l’âge de seize ans !

 

Elle est née en 1962 à Guyuan (固原), dans le sud du Ningxia, et, autre originalité, elle est d’ethnie hui.

 

La jeune surdouée de la classe

 

Quand elle se présente au concours d’entrée à l’Institut du cinéma de Pékin, elle a dix ans de moins que les autres candidats, mais elle subjugue les professeurs par son

 

Liu Miaomiao

enthousiasme, ses dons à l’oral, l’étendue de ses connaissances littéraires.

 

Elle n’était encore qu’en première au lycée, et elle avait déjà lu deux fois, très sérieusement, le « Rêve dans le pavillon rouge ». A l’époque, tout le monde savait que le président Mao avait dit que personne ne pouvait exprimer une opinion à moins d’avoir lu le« Rêve dans le pavillon rouge » au moins cinq fois – pour lui, le roman était l’histoire d’une société féodale en déclin et le début de la lutte des classes. Liu Miaomiao avait retenu la leçon.

 

Son père avait un ami âgé, grand lettré du Ningxia, qui possédait toute une bibliothèque de livres, classiques anciens et modernes. Liu Miaomiao passait chez lui à la sortie de l’école et lisait une ou deux heures avant de rentrer chez elle pour le dîner.

 

Liu Miaomiao dans les années 1990

 

Mais c’est surtout l’intelligence et la vivacité de sa prestation dans la partie interprétation de l’examen qui emporta l’adhésion des professeurs. On lui avait donné comme rôle celui de l’une des infirmières au chevet du premier ministre Zhou Enlai malade se demandant comment s’adresser à son patient [2]. A l’Institut, par la suite, les cours de la classe de mise en scène comportant des cours d’interprétation, avec au répertoire des grandes pièces de théâtre chinois, elle eut l’occasion de se perfectionner dans ce domaine. Les réalisateurs de la 5ème génération étaient aussi d’excellents acteurs.

 

Liu Miaomiao a passé l’examen à Xi’an : cette année 1978, six cents candidats se sont présentés là, trois ont été retenus : Wu Ziniu (吴子牛), Zhang Junzhao (张军钊)… et Liu Miaomiao !

 

A la fin de ses études, elle est affectée, avec Wu Ziniu, au Studio de Xiaoxiang (潇湘电影制片厂), le studio du Hunan qui était un choix relativement convoité.

 

Cinq films

 

Son premier travail est, en 1984, le montage du film de Teng Wenji (滕文骥) « On the Beach » (海滩). Puis elle est assistante réalisatrice du film coréalisé par Chen Lu (陈鲁) et Pan Xianghe (潘湘鹤) au studio de Xiaoxiang : « Behind the Screen » (《在银幕后面》).

 

Elle réalise son premier long métrage l’année suivante, puis, en 1987, tourne un film resté unique par le sujet traité : « Women in the Long March » (《马蹄声碎》), sur un groupe de huit femmes appartenant à l’Armée rouge qui ont pris part à la Longue Marche et se sont retrouvées séparées de leur bataillon, obligées de se débrouiller par leurs propres moyens. Pour le tournage, elle part avec son équipe dans les montagnes sur les traces de ces femmes.

 

 

Un film austère en noir et blanc

 

 

En 1993, « Chatterbox », ou « An Innocent Babbler » (杂嘴子), est présenté au festival de Venise et décroche la médaille d’or du président du Sénat italien. C’était un film personnel, pour lequel elle n’avait touché aucun émolument,

 

Women in the Long March

 

Chatterbox

et pour lequel elle s’était au contraire lourdement endettée pour pouvoir le présenter à l’étranger.

 

En 1994, elle réalise « Family Feud » (家丑), coréalisé avec Cui Xiaoqin (崔小芹) et adapté d’une nouvelle de Ju Yu (季宇), « Le prêteur sur gage » (《当铺》). D’une facture très classique, le film est bien reçu, mais elle tombe gravement malade. Ce sera son dernier film au cinéma.  

 

 

Family Feud

 

Traversée du désert et télévision

 

Liu Miaomiao réalise ensuite plusieurs films pour la télévision, mais, en 2001, la mort de sa mère a des conséquences dramatiques sur sa santé. Elle souffre d’une forme de dépression qui nécessite son hospitalisation. Quand elle sort de l’hôpital, les médicaments qu’elle prend lui font tellement trembler les mains qu’elle ne peut tenir ni une plume ni un livre.

 

En 2003, elle termine quand même le tournage d’un feuilleton pour la télévision, « My Dear Baby » (《亲亲宝贝》), adapté d’un roman de Janet Balaskas. Mais elle est à nouveau frappée par la mort de son frère. Elle décide alors de revenir à Guyuan, et se consacre à l’écriture de scénarios, en collaboration avec l’écrivain hui du Ningxia Shi Shuqing (石舒清), également originaire de la région de Xihaigu (西海固), où se trouve Guyuan, qui constitue le cadre et la trame de ses récits [3].

 

En 2004, elle monte le film de Feng Xiaogang (冯小刚) « A World Without Thieves » (《天下无贼》).

 

En 2005, elle réalise un dernier film, « Wordless Mountains » (《大山无言》), avec l’actrice Yue Hong (岳红),

 


 

Filmographie

 

1985 Stories of the Voyage 《远洋轶事》

1987 Women Soldiers in the Long March 《马蹄声碎》

        Adapté de la nouvelle de Jiang Qitao 江奇涛

1988 The Boxer 拳击手

1993 Chatterbox杂嘴子

1994 Family Feud家丑 coréalisé avec Cui Xiaoqin

 


 


[1] En fait elles étaient neuf…

[2] D’après Ni Zhen, Memoirs from the Beijing Film Academy, Duke Academy Press 2002, trad. Chris Berry pp. 33 et 39-40.

 

 

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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