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Li Pingqian 李萍倩

Présentation

par Brigitte Duzan, 17 novembre 2014, actualisé 12 janvier 2016

 

Egalement scénariste et acteur, Li Pingqian est l’un des réalisateurs chinois les plus prolifiques de ce qu’il est convenu d’appeler la seconde génération : en quarante ans de carrière derrière la caméra, de 1925 à 1965, malgré la guerre et les aléas politiques, il a participé à quelque deux cents films et en a tourné une centaine, dans les genres les plus divers. Il a contribué à l’essor du cinéma à Shanghai à partir de 1925, puis à son renouveau à Hong Kong après la guerre.

 

Il est pourtant très peu connu ; ses quelques biographies sont des plus succinctes et ses films sont rarement au programme des festivals et rétrospectives. On ne peut pas s’intéresser à la totalité de l’œuvre, mais tenter au moins d’en tirer quelques fils directeurs et d’en souligner les plus belles réussites.

 

I. Shanghai jusqu’en 1947

 

De son vrai nom Li Chunshou (李椿寿), Li Pingqian (李萍倩) est né en 1902 à Hangzhou, dans le Zhejiang.

 

Li Pingqian jeune

 

1920-1932 : Premiers pas

 

A la fin de ses études secondaires, il entre en 1919 à l’université Hujiang, à Shanghai (上海沪江大学), pour faire des études de sociologie. Mais, déçu par l’enseignement, il abandonne un an plus tard sans terminer son cursus, pour entrer à l’école de cinéma de la compagnie Mingxing (明星影片公司附属电影学校).

 

Il a expliqué qu’il est entré dans cette école plein d’idéalisme, mais qu’il a été déçu au bout de trois mois, au point de s’ennuyer ferme. Ce qui est compréhensible, car les professeurs avaient peu d’expérience de la pratique cinématographique. Six mois plus tard, seulement 34 des 57 étudiants sont reçus et admis à la Mingxing, dont Li Pingqian.

 

L’aventure de la compagnie Shenzhou

 

Wang Xuchang

 

Il est engagé par la Mingxing pour la mise en forme des scripts, puis il commence à travailler avec les chefs opérateurs Wang Xuchang (汪煦昌) et Xu Hu (徐琥) qui venaient de rentrer de Paris. Wang Zuchang lui demande en particulier de l’aider à traduire des textes sur la technique cinématographique. En 1924, quand ils quittent la Mingxing pour fonder leur propre studio, Li Pingqian les suit.

 

Début octobre 1924, ils fondent la compagnie cinématographique Shenzhou (神州影片公司), avec quelques autres réalisateurs, dont Yang Naiqing (杨乃庆) et Qiu Qixiang (裘芑香), et un capital initial de 50 000 yuan – ce qui est appréciable, si l’on considère que Zhang Shichuan n’avait pas trouvé d’investisseurs quand il avait fondé la Mingxing (明星影片公司), en 1922, et qu’il l’avait fait avec 10 000 yuan de ses propres économies. La compagnie Tianyi (天一影片公司), fondée par les frères Shaw,a commencé avec le même capital en 1925.

 

C’est dans les deux premiers films tournés dans le studio Shenzhou, par Qiu Qixiang en 1925, que Lin Pinqxiang commence véritablement sa carrière, comme acteur : « Unbearable Memories » (《不堪回首》) et « Happy Together » (《花好月圆》) ; il a même le rôle principal dans le second. (1)

 

L’année suivante, en 1926, il réalise son premier film, « Disaster for Younger Sister » ou « Situation embarrassante pour la petite sœur »  (《难为了妹妹》), mais se limite ensuite à l’écriture de scénarios. Shenzhou produit des films populaires qui rencontrent un succès autant critique que populaire ; elle développe même un style qui fait école, que l’on appelle le « Shenzhou pai » (神州派), et sur lequel Li Pingqiang a exercé une influence discrète. Mais la compagnie ne dégage pas les bénéfices qu’avaient espérés ses fondateurs, qui arrêtent l’expérience au bout de huit films, en 1927.

 

Warning for Lovers

 

L’expérience de la Tianyi

 

Pleasures of the Dance Hall

 

Li Pingqian entre alors au studio DazhonghuaBaihe (大中华百合影片公司), mais rejoint bientôt la compagnie Tianyi (天一影片公司) dont il va devenir l’un des principaux réalisateurs.

 

En 1929, il tourne deux films avec Ruan Lingyu (阮玲玉) et Zheng Jiduo (郑基铎) : au studio Dazhonghua Baihe « A Lonely Swan After the Disaster » ou « L’oie sauvage » (《劫后孤鸿》), et, à la compagnie Tianyi, « Warnings for Lovers » (《情欲宝鉴》).

 

Puis, en 1931, avec Qiu Qixiang et le cofondateur de la Tianyi, Shao Zuiweng ou Runje Shaw (邵醉翁), il coréalise l’un des tout premiers films avec bande son sur pellicule de l’histoire du cinéma chinois, « Pleasures of the Dance Hall » ou « Scènes de printemps au théâtre de variétés » (《歌场春色》) ; la Tianyi avait pour cela fait appel à des experts étrangers, pour la photo, le montage, la musique et, bien sûr, le son. Le film est inspiré du « Jazz Singer », premier film considéré comme parlant, sorti deux ans auparavant aux Etats-Unis.

 

Mais c’est aussi la période pendant laquelle Li Pingqian débute dans un genre qu’il va particulièrement affectionner : les adaptations d’œuvres littéraires étrangères. Il commence en 1927 avec « The Female Lawyer » (《女律师》), adapté de la pièce de Shakespeare « Le Marchand de Venise », avec Hu Die (胡蝶) dans le rôle principal. Puis, sur un scénario de Shao Cunren, ou Shaw Runde (), il réalise une adaptation de Conan Doyle, « Stories of Sherlock Holmes » (《福尔摩斯侦探案》), qui sort en février 1931, avec l’actrice Chen Yumei (陈玉梅) et lui-même dans les rôles principaux. Deux mois plus tard sort le troisième film de la série, « Arsène Lupin » (《亚森罗宾》), adapté du roman de Maurice Leblanc par le même Shao Cunren.

 

En 1932, cependant, Li Pingqian quitte la Tianyi qui ne correspondait pas, ou plus, à ses aspirations, pour entrer à la Mingxing.

 

Stories of Sherlock Holmes

 

1932-1947 : la Mingxing, la guerre et après

 

1932-1937 : la Mingxing

 

La Mingxing était devenue le plus important studio de Shanghai, face à la Lianhua. C’est la Mingxing qui avait lancé en 1928 la vogue délirante des films de wuxia avec le légendaire « Incendie du monastère du Lotus rouge » (《火烧红莲寺》) et avait rempli ses coffres avec les 18 séquelles sorties entre 1928 et 1931. Li Pingqian lui-même a joué dans une imitation en 1929.

 

Mais d’une part les films de wuxia sont interdits par le Guomingdang en 1931, en application d’une loi de censure promulguée fin 1930 ; d’autre part, l’incident de Mukden, le 18 septembre 1931, et l’occupation de la Mandchourie par les Japonais marquent le début d’une période nouvelle pour le cinéma chinois, marquée par un engagement à la fois politique et social (2).

 

A Modern Girl

 

En 1932, la guerre se précise ; au début de l’année, les studios et les cinémas de Shanghai sont gravement touchés par les bombardements japonais lors de la bataille de Shanghai. Durement atteinte, en perte de vitesse face à la Lianhua, la Mingxing change d’orientation : elle sort le film d’actualité de Cheng Bugao (程步高) sur la bataille de Shanghai (《上海之战》) et devient un bastion du cinéma de gauche, avec les meilleurs dramaturges du moment pour scénaristes, dont Hong Shen (洪深) qui travaillera avec Li Pingqian.

 

Li Pingqian, selon ses propres dires, avait abandonné l’université pour étudier le cinéma dans un esprit « d’art pour l’art ». En 1932, il entre à la Mingxing pour « suivre ses nouveaux amis et créer un nouveau cinéma ».

 

Dès 1933, il signe des films qui reflètent ce nouvel élan et sont des succès, dont « A Modern Girl » (《现代一女性》), coréalisé

avec une pléiade d’autres réalisateurs du studio dont Zhang Shichuan et Cheng Bugao, « Children of our Time » (《时代的儿女》), l’un des premiers films retraçant le destin de jeunes révolutionnaires dans la guerre, et « The Year of Plenty » (Fengnian《丰年》), ce dernier sur un scénario de Ah Ying et Zheng Boqi (阿英/郑伯奇) – Ah Ying qui avait été le premier contacté par le directeur de la Mingxing dans sa quête d’écrivains et dramaturges célèbres.

 

Comme « Les vers à soie du printemps » (《春蚕》) de Cheng Bugao (程步高) la même année, « The Year of Plenty » s’inscrit dans une réflexion sur la condition paysanne et les problèmes ruraux. Le Guomingdang interdit le film pendant six mois, et il sort mutilé par la censure.

Cette même année 1933, Li Pingqian écrit et réalise également « Spring Dream of the Lute » ou « Regrets printaniers du pipa » (《琵琶春怨》) dans lequel il fait débuter le grand acteur Zhao Dan (赵丹) qui va devenir un interprète récurrent dans ses films, dès l’année suivante.

 

The Year of Plenty

 

En 1934, c’est encore Ah Ying qui signe le scénario de « Three Sisters » (《三姊妹》), nouvelle adaptation d’un roman étranger, cette fois de l’écrivain et dramaturge japonais Hiroshi (Kan) Kikuchi : les rôles principaux sont interprétés par Hu Die et Zhao Dan (胡蝶/赵丹). C’est cette même année qu’il tourne aussi l’un de ses grands succès : « A Classic for Girls », ou « A Bible for Girls » (女儿经), l’un des premiers films chinois entièrement parlant.

 

En 1935, Li Pingqian réalise encore « Human Relations » (《人伦》), et, en 1936, le symbolique « Battle Between Peach and Plum » (《桃李争艳》) et « Night Club » (《夜会》).

 

Mais, en 1937, les studios de la Mingxing sont détruits par les bombardements japonais lors de la bataille de trois mois qui se termine par la chute de Shanghai en novembre.

 

1937-1947 : de studio en studio

 

Dès lors, pendant toute la guerre, Li Pingqian va passer d’un studio à un autre, travaillant alternativement pour les quelques studios qui continuent à fonctionner, Yihua (艺华), Xinhua (新华), Huacheng (华成)…

 

Il revient vers les adaptations de romans étrangers : en 1938, il tourne une « Dame aux camélias » (《茶花女》) adaptée d’Alexandre Dumas fils ; en 1939, sur un scénario de Hong Shen, « The Young Mistress's Fan » ou « L’éventail de la jeune dame »  (《少奶奶的扇子》) adapté de « Lady Windermere’s Fan », la pièce de théâtre en quatre actes d’Oscar Wilde créée en février 1892, mais inspiré du film de Lubitsch adapté de la même pièce, et « A Money-Coloured World » ou « Le monde de l’or et de l’argent » (金银世界) inspiré de « Topaze » de Marcel Pagnol.

  

Regrets of Life and Death

 

C’est aussi en 1939 qu’il signe l’un de ses meilleurs films de la période : « Regrets of Life and Death » (《生死恨》) avec Chen Yanyan (陈燕燕).

 

Mais Li Pingqian travaille à partir de 1942 à la compagnie Zhonglian (中联) puis à la Huaying (华影), la première créée en 1942 sous la pression des Japonais en fusionnant la Xinhua de Zhang Shankun (张善琨) avec le studio Yihua et deux autres ; quant à la Huaying, elle était le résultat d’une fusion de la Zhonglian avec des studios préalablement créés par les Japonais à Shanghai et dans le nord. C’était une mainmise des Japonais sur les studios chinois, mais aussi sur les cinémas.

   

Après la guerre, Li Pingqian continue à tourner à Shanghai. Mais la guerre civile s’étend, et, en 1947, il préfère quitter la ville et part à Hong Kong.

 

II. Hong Kong : 1947-1965

 

Il retrouve là Zhang Shankun qui avait fui dès juillet 1946 pour éviter les poursuites dont il était l’objet en tant que « collaborateur avec l’ennemi » et qui reprend à Hong Kong ses activités de magnat du cinéma, comme à Shanghai.

 

Li Pingqian en 1949, au studio de la Grande Muraille

(assis, 2è à partir de la dr.)

 

Cinéaste au studio Yonghua…

 

Mother and Son

 

En 1947, Zhang Shankun s’allie à un autre exilé de Shanghai, Li Zuyong (李祖永), pour fonder un studio sur des terrains et avec des équipements rachetés à des Américains : c’est le studio Yonghua (永华影业公司), dont Li Zuyong devient le directeur.

 

Le nouveau studio inaugure ses activités en juillet 1947 avec la préparation de son premier film, « The Soul of China » (《国魂》), réalisé par Bu Wancang (卜万苍), mais après une préparation de plusieurs mois par une équipe sous la direction de Zhu Shilin (朱石麟) et Li Pingqian.

 

 

Enchanteress of a Generation/

Héroïne des années 20

 

Li Pingqian tourne là une demi-douzaine de films, sur des sujets reflétant l’esprit nationaliste, très axé sur les valeurs familiales, de tous ces émigrés shanghaïens. Parmi les plus connus : « Mother and Son » d’après une pièce d’Ostrovski, en 1947, et « Our Husband » (Chunlei《春雷》) en 1949.

 

Toujours en 1949, il signe un film emblématique qui conclue cette période : « Enchantress of a Generation » ou « Héroïne des années 20 » (Yidai Yaoji 《一代妖姬》), une transposition chinoise de la Tosca de Puccini d’après Victorien Sardou, sur un scénario de Yao Ke (姚克), avec l’actrice Bai Guang (白光) dans le rôle principal.

 

 

Héroïne des années vingt (film non sous-titré)

 

Mais, en 1951, Zhang Shankun s’associe à un autre cinéaste, Yuan Yang’an (袁仰安), pour créer un « nouveau » studio de la Grande Muraille (长城影业公司), qui va s’identifier avec le cinéma de gauche à Hong Kong. Li Pingqianva réaliser là encore une vingtaine de films en une quinzaine d’années.

 

Puis au studio de la Grande Muraille

 

L’un de ses grands succès de la première moitié des années 1950 est « The Peerless Beauty » (《绝代佳人》), sorti en 1953, qui

 

Le studio de la Grande Muraille au début des années 1950

obtiendra en 1957 le prix du meilleur film de la période 1949-1955 décerné par le département de la

 

The Peerless Beauty

 

culture de Hong Kong. Cette beauté sans égale est une jeune fille qui s’est sacrifiée pour sauver son pays, au 3ème siècle : toujours la même thématique nationaliste-nostalgique. 

 

 

The Peerless Beauty

 

Son autre grand succès de la période est « Tales of the City » (《都会交响曲》), sorti en mars 1954, également sur un scénario de Yao Ke.

 

L’interprète principale de ces deux films est la grande découverte du studio : Xia Meng (夏梦), qui va devenir l’une des actrices fétiches de Li Pingqian, surtout au début des années 1960, dans ses derniers grands films, et en particulier en 1962, “The Story of Liu Jinding” (San kan yumei Liu Jinding《三看御妹刘金定》), film adapté d’un opéra yueju, avec le duo Xia Meng /

 

Tales of the City

Ding Saijun (夏梦/丁赛君), cette dernière étant membre de la troupe d’opéra yueju de Shanghai.

 

Liu Jinding (刘金定) est une jeune fille née dans l’Anhui dont la légende n’est pas aussi connue que celle de Mulan, mais qui lui ressemble pourtant beaucoup. Elle a vécu à la fin du Xème siècle, pendant l’époque troublée à la fin de la période des Cinq Dynasties et Dix Royaumes et au début de la dynastie des Song. Le futur fondateur de la dynastie, Zhao Kuangyin (赵匡胤), s’étant retrouvé encerclé par les forces des Tang du Sud, elle alla le délivrer sans flancher. L’histoire a inspiré nombre d’opéras.

 

The Story of Liu Jinding

 

Three Smiles

 

L’autre actrice fétiche de cette période est Chen Sisi (陈思思), entrée en 1955 au studio de la Grande Muraille. On la retrouve en 1964, aux côtés de Xiang Qun (向群) et Wen Yimin (文逸民), dans un autre grand classique de Li Pingqian, « Three Smiles » (《三笑》), une histoire d’amour entre un lettré et une jeune beauté (才子佳人的传说) qui se passe pendant la dynastie des Ming. Chen Sisi est restée célèbre pour son interprétation de Qiu Xiang (秋香) dans ce film.

 

 

Ding Saijun dans le rôle de Liu Jinding

   

 

 

Three Smiles

 

Ces films qui revisitent les classiques, avec un rien de nostalgie ou d’humour, apparaissent cependant comme un chant du cygne. Li Pingqian réalise ses derniers films en 1965. Outre la comédie résolument moderne « A Romantic World » (《艳遇》), sortie en octobre, il réalise une autre adaptation d’un opéra yueju qui sort en décembre et sera son testament d’artiste. C’est une coproduction du studio de la Grande Muraille et de la troupe d’opéra yueju de Shanghai, « A Heroic Romance », (《烽火姻缘》), qui se passe sous les Song et dont les deux rôles principaux sont à nouveau interprétés par Xia Meng et Ding Saijun.

 

A Romantic World

 

A Heroic Romance

 

La copie en est malheureusement perdue. Il en reste des photos :

http://tieba.baidu.com/p/704279933

 

 

 

 

Note

(1) Les films sont cités avec leur titre anglais usuel. Les titres français et certains éléments biographiques sont tirés de l’ouvrage Le cinéma chinois, sous la direction de Marie-Claire Quiquemelle et Jean-Loup Passek, Centre Georges Pompidou, 1985.

(2) Voir le contexte historique :

http://www.chinesemovies.com.fr/reperes_Le_cinema_chinois_reperes_historiques_1905_1949_2.htm

 


 

Note sur les adaptions par Li Pingqian d’œuvres littéraires étrangères

 

Li Pingqian était un grand amateur de littérature étrangère, et il en a adapté des œuvres de préférence à la littérature chinoise, exception faite des sujets d’opéra. Il n’a cependant pas adapté n’importe lesquelles ; celles qu’il a choisies avaient un sens soit dans le contexte de l’époque soit pour l’interprétation qu’on pouvait leur donner en référence à la Chine – et c’est la majorité des cas, qui recouvrent en outre une différence d’ordre chronologique.

 

Dans le premier cas, on peut classer ses adaptations de romans policiers, Sherlock Holmes ou Arsène Lupin, réalisés à une époque où les films de wuxia venaient d’être interdits, et où ces adaptations pouvaient en être des ersatz, donc remporter un grand succès auprès d’un public qui en était friand.

 

Le second cas recouvre – à l’exception du premier film – les adaptations réalisées après 1932, c’est-à-dire après son entrée à la Mingxing, mais surtout après 1937, c’est-à-dire après l’entrée en guerre contre le Japon et la chute de Shanghai. On peut y ranger les films adaptés d’œuvres de critique sociale qui pouvait être traduite, en terme chinois, comme une critique « antiféodale ». Li Pingqian a expliqué qu’il respectait toujours trois principes pour adapter une œuvre : 1. Rester fidèle à l’esprit de l’œuvre initiale ; 2. Réaliser une adaptation conforme au goût chinois, et 3. Renforcer « l’atmosphère antiféodale » (要加强反封建气氛).

 

Adaptations de romans policiers

 

Deux films réalisés à la Tianyi sur des scénarios de Shaw Runde ()

1. Février 1931 : « Stories of Sherlock Holmes » (《福尔摩斯侦探案》), adapté de Conan Doyle, avec Chen Yumei (陈玉梅) et Li Pingqian lui-même ;

2. Avril 1931 : « Arsène Lupin » (《亚森罗宾》), adapté du roman de Maurice Leblanc

 

Adaptations d’œuvres de critique sociale

 

3. 1927 : « The Female Lawyer » (《女律师》), adapté de la pièce de Shakespeare « The Merchant of Venice » et coréalisé avec Qiu Qixiang (裘芑香) ;

4. 1934 : « Three Sisters » (《三姊妹》), adapté d’un roman de l’écrivain et dramaturge japonais Hiroshi (Kan) Kikuchi, avec Hu Die (胡蝶), Yan Yuexian (严月娴), Lin Li (林莉) et Zhao Dan (赵丹) ;

5. 1938 : « Camille » (《茶花女》), adapté du roman d’Alexandre Dumas fils « La dame aux camélias » et réalisé au studio Guangming (光明影业公司), avec Yuan Meiyun (袁美云) dans le rôle principal, aux côtés de Liu Qiong (刘琼).

6. 1939 :« L’éventail de la jeune dame » (《少奶奶的扇子》), sur un scénario de Hong Shen adapté de la pièce de théâtre en quatre actes d’Oscar Wilde créée en février 1892, « Lady Windermere’s Fan ». Satire de la société victorienne, et en particulier du mariage, au sous-titre ironique : aplay about a good woman, une pièce sur une femme vertueuse. Avec à nouveau Yuan Meiyun (袁美云) et Liu Qiong (刘琼).

7. 1942 : « Four Sisters » (《四姊妹》), adapté du roman de mœurs de Jane Austen paru en 1813, “Pride and Prejudice”. Peinture satirique de la société anglaise au 19ème siècle, et tout particulièrement de la condition des femmes, assez aisée à traduire en termes chinois.

8. 1947 : « Mother and Son » (《母与子》), adapté d’une pièce de théâtre de 1881 d’Alexandre Ostrovsky, « Innocents coupables » (Без вины виноватые).

9. 1949 : « Héroïne des années 20 » » (Yidai Yaoji一代妖姬), transposition chinoise de « La Tosca », drame lyrique de Puccini d’après la pièce éponyme en cinq actes de Victorien Sardou, sur un scénario de Yao Ke (姚克), avec l’actrice Bai Guang (白光) dans le rôle principal.

 

 

 

 

 

 

 

 
     
     
     
     
     
     
     
     

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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