Le 21 novembre 2015, le festival du Golden Horse a
rendu hommage à la grande actrice Li Lihua. C’est
Jackie Chan qui lui a remis le prix, décerné pour
l’ensemble de sa carrière ; à l’âge de huit ans, il
a en effet interprété le rôle de son fils dans le
film réalisé en 1964 par Yang Jun, « The Story of
Qin Xianglian » (《秦香莲》) :
c’était une sorte d’hommage filial.
Li Lihua a aujourd’hui 92 ans, et parcourir ses
trente-trois ans de carrière, de ses premiers pas en
1940 jusqu’au début des années 1970, équivaut à
passer en revue les grands moments du cinéma de
Shanghai, puis de Hong Kong, pendant cette période.
Shanghai
Une enfant de la balle
Li Lihua est née à Shanghai en juillet 1924. Elle
était le
Li Lihua recevant le
prix du Golden Horse
pour l’ensemble de sa carrière
des mains de Jackie
Chan
cinquième enfant d’un couple de célèbres artistes de l’opéra
de Pékin : son père était Li Guifang (李桂芳),
spécialiste des rôles de
xiaosheng
(小生),
et sa mère l’actrice Zhang Shaochuan (张少泉),
spécialisée
dans ceux de laodan (老旦).
Remise du prix
Li Lihua et
Jackie Chan dans «The Story of Qin Xianglian», 1964
La légende veut que, née
prématurée, Li Lihua
ait été un bébé fragile qui
pleurait souvent, en émettant des cris étouffés
semblables aux miaulements d’un chat, ce qui lui
valut le surnom de « petit chat » : "Xiaomi" (小咪姐).
Si sa mère a vécu jusqu’à l’âge de 90 ans, son père
est mort quand elle était enfant.
A l’âge de onze ans, elle est
envoyée à Pékin pour étudier l’opéra de Pékin auprès
de l’une des grandes stars des années 1920-1930,
Zhang Eyun (章遏云),
l’une de celles que l’on appelait à Shanghai les
« stars de la capitale » (京角),
et qui y bénéficiaient d’un grand prestige. Mais ses
études furent brèves.
Embauchée à la compagnie Yihua
Quatre ans plus tard, en 1939,
Li Lihua
retourne à Shanghai pour rendre
visite à sa famille. Le mari de l’une de ses deux
Li Lihua adolescente,
à la fin des années
1930
sœurs aînées la recommande alors à son ami
Yan Chungtang (严春堂),
qui était à la tête de la compagnie Yihua (艺华影片公司)
et qui cherchait une nouvelle actrice pour interpréter le
rôle de Guanyin dans un film en préparation : comme il était
bouddhiste, il voulait, dit-on, une jeune fille vierge.
Après avoir rencontré Li Lihua, il signe avec elle un
contrat de cinq ans. Néanmoins, la jeune Li Lihua fut jugée
trop petite pour le rôle, manquant de stature et de présence
pour représenter Guanyin. C’est à une autre actrice que fut
confié le rôle. Il restait à en trouver un pour Li Lihua.
Li Lihua
Le second rôle que pensa alors lui confier Yan
Chungtang, dans « The Heroes » (《英烈传》),
se solda de la même manière : le réalisateur arrêta
le tournage car Li Lihua ne lui convenait pas.
Finalement, son premier rôle fut celui d’une
servante dans « Three
Smiles »
(《三笑》),
réalisé par Yue Feng (岳枫)
en 1940 : l’histoire d’un célèbre peintre et
écrivain des Ming, Tang Yin (唐寅),
amoureux de la servante d’une riche et puissante
famille.
Or, au même moment, une compagnie concurrente, la
Guohua (国华),
avait prévu de tourner un film sur la même histoire.
Dans la Shanghai occupée, la population était
friande de divertissement, mais le cinéma et la
littérature étaient strictement contrôlés, seuls les
scénarios sur des contes et des histoires sans
allusions politiques pouvaient passer la censure ;
les sujets étaient donc limités. Le film de la Yihua
fut bouclé à toute vitesse, en six jours et six nuits, un
jour de moins qu’à la Guohua.
Mais, dans ces conditions, Yan Chungtang lança une grande
campagne publicitaire pour promouvoir son film, en attirant
l’attention du public sur l’actrice par des articles
quotidiens dans la presse pendant une semaine avant la
sortie du film. Les deux versions de « Three Smiles » sont
sorties en 1940, et ont eu du succès toutes les deux. Li
Lihua était lancée.
De 1940 à 1942, à la Yihua, elle tourne dans plus d’une
quinzaine de films. Ce qui la rend particulièrement
populaire, c’est le thème musical du film « En accompagnant
la fille de la capitale pendant mille li » (《千里送京娘》)
qui est enregistré et rencontre un grand succès.
Thème musical (Li Lihua / Yao Min)
En 1941, elle interprète aussi, dans « Brave
Biography » ou « A Brave Lady » (《英烈传》),
réalisé par
Li Pingqian (李萍倩),
le rôle même qui lui avait été refusé à ses débuts.
C’est comme une revanche, et la preuve qu’elle est
désormais une actrice en vue.
De la Yihua à la Huaying
En décembre 1941, après leur occupation des
Concessions, les Japonais créent la compagnie
Zhonglian (中联),
puis la Huaying (华影)
en fusionnant les studios de Shanghai, et en
particulier la Yihua. C’est là que Li Lihua tourne à
partir de 1942, dont, en 1942 et 1943, dans deux
films réalisés par
Ma-Xu Weibang (马徐维邦),
« Rainy Night on a Cold Mountain » (《寒山夜雨》)
et « Qiu Haitang » ou « Bégonia d’automne » (《秋海棠》).
Rainy Night on a Cold
Mountain, 1942
Puis, en 1944, elle joue et chante dans le film musical
« Millions of Purples and Reds » (Wan zi, qianhong
《万紫千红》)
réalisé par Fang Peilin (方沛霖).
Wan zi, qianhong
Extrait 1
Wan zi, qianhong
Extrait 2
C’est pendant cette période qu’elle rencontre et épouse son
premier mari, Zhang Xupu, jeune héritier d’un marchand de
vin de Qingdao. Ils divorceront à la fin des années 1940,
leur petite fille restant à la garde de sa mère.
Après la guerre
Avec Shi Hui dans «
Fake Phoenix », 1947
Au lendemain de la guerre, Li Lihua est très
recherchée. Sa carrière prend un nouvel élan avec la
création de la compagnie Wenhua (文华影业公司),
par Wu Zingzai (吴性栽),
en 1946. Elle est tout de suite recrutée et
interprète le rôle principal, aux côtés de
Shi Hui (石挥),
dans « Fake Phoenix » (《假凤虚凰》) [1]
de Huang Zuolin (黄佐临),
produit en 1947
[2].
L’histoire est celle d’une (gentille) imposture : un
garçon coiffeur tombe sous le
charme d’une jeune femme et essaie de l’épater en lui
cachant son métier qu’il trouve peu reluisant ; et elle lui
cache de même qu’elle est veuve, couverte de dettes, avec
un enfant à charge ; chacun pense faire le mariage du siècle
… .
Le film choqua les coiffeurs et barbiers de Shanghai qui y
virent une peinture dégradante de leur profession et vinrent
protester à l’entrée du cinéma où le film était projeté,
provoquant une rixe avec le service d’ordre. La Wenhua dut
émettre des excuses, mais cela fut en fait une publicité
gratuite pour le film qui battit des records de recettes. Li
Lihua fit même la une du magazine Life.
Elle tournera un remake du film dix ans plus tard, avec Yang
Jun, mais il n’aura pas la fraîcheur du premier (il lui
manquera surtout Shi Hui)…
Intermède à Hong Kong
En même temps, à Hong Kong, était créée une nouvelle
compagnie, la Da Zhonghua (大中华),
qui fait alors un pont en or à Li Lihua pour qu’elle vienne
interpréter le rôle principal dans le premier film qu’elle
veut produire, initialement intitulé « Shanghai Ladies » (《上海小姐》).
Zhang Xupu tente de l’empêcher de partir, mais il était dans
une situation financière délicate, et Li Lihua a prétendu
être allée à Hong Kong pour payer ses dettes.
Le film est finalementsorti sous le titre « Three
Women » (《三女性》),
réalisé par Yue Feng (岳枫)
qu’elle retrouvait sept ans après son premier film,
« Three Smiles », et avec lequel elle va tourner de
nombreux films au cours des années suivantes, à Hong
Kong.
Retour à Shanghai
En attendant, après avoir terminé le tournage à la
Da Zhonghua, elle rentre à Shanghai pour jouer, à
nouveau aux côtés de
Shi Huiet à
la Wenhua, le rôle de Jinxiu (堇修)
dans le seul et
Avec Shi Hui dans « A
Bright Sunny Day », 1948
unique film réalisé par le grand dramaturge Cao Yu (曹禺) :
« A Bright Sunny Day » (Yanyang tian
《艳阳天》),
sorti en mai 1948.
Mais elle revient ensuite à Hong Kong, où elle est à
nouveau invitée par la Da Zhonghua. Elle décide
alors d’y rester définitivement et divorce. On est
en 1949, elle tourne une page.
Hong Kong
1950 : la Grande Muraille
Au début de l’année 1950, à Hong Kong, est créée la
compagnie de la Grande Muraille (长城电影影片公司).
Li Lihua y joue dans plusieurs films dont « The
Awful Truth » (Shuohuang
Dans « The Insulted
and Injured », 1950
shijie
《说谎世界》)
[3],
réalisé par
Li Pingqian, et
« The Insulted and Injured » (《豪门孽債》)
réalisé et interprété par Liu Qiong (刘琼).
1951-1955 : d’une compagnie à l’autre
Dans les années 1951-1955, elle travaille ensuite
pour plusieurs compagnies et multiplie les rôles au
fur et à mesure que le cinéma de Hong Kong monte en
puissance grâce aux nouvelles compagnies créées par
les cinéastes venus de Shanghai.
En 1951, elle joue à la Longma (龙马) dans
deux films réalisés par
Zhu Shilin (朱石麟),
créateur de la compagnie avec
Fei Mu (费穆)
l’année précédente : « Should They Marry » (《误佳期》)
et « The Flower Girl » (《花姑娘》).
The Flower Girl, 1951
Avec Yan Jun dans le
“Nouveau Rêve
dans le Pavillon rouge
», 1952
En 1952, elle revient au studio de la Grande
Muraille pour incarner Li Daiyu (林黛玉)
aux côtés de
Yan Jun (严俊)
dans un « Nouveau Rêve dans le Pavillon rouge » (《新红楼梦》)
réalisé par Yue Feng ;
puis elle tourne à la Shaw Brothers dans « Red
Rose » (《红玫瑰》)
de Wang Yin (王引)
et dans un film coréalisé par Zhang Shankun (张善琨),
Bu Wancang (卜万苍),
Wang Yin (王引)
et Tu Guangqi (屠光启)
« Sweet memories » (《满园春色》).
Parallèlement, de 1952 à 1954 elle travaille à la
Yonghua (永华) mais
aussi à la Xinhua (新华)
où elle incarne, entre autres, deux personnages
féminins emblématiques : en 1953 la révolutionnaire
Qiu Jin (《秋瑾》)
dans le film réalisé par Tu Guangqi, et, en 1954, le
personnage de Xiao Fengxian (《小凤仙》)
dans le film réalisé par Yue
Feng–
Xiao Fengxian, courtisane célèbre qui fut le grand
amour du général Cai, ennemi juré de Yuan Shikai, et
décédée, justement, en 1954.
En même temps, elle forme sa propre compagnie, la
Lihua (丽华影片公司),
qui produit notamment, toujours en 1954, « Un Oiseau
rare », en anglais « The Beauty and the Dumb » (《一鸣惊人》)
réalisé par Tang Huang (唐煌),
dans lequel elle interprète le rôle principal.
Xiao Fengxian,
1954
Qiu Jin, 1953
1955-1957 : Xinhua et Jinlong
En 1955, elle tourne dans le premier film en couleur
du cinéma de Hong Kong, réalisé par Yi Wen (易文) et
produit par Zhang Shankun à la Xinhua : « Red
Begonia » (《海棠红》)
[4].
Cette même année, toujours à la Xinhua, elle
interprète le rôle-titre de « Petit chou » dans le
film éponyme (《小白菜》)
coréalisé par Zhang Shankun et Yi Wen. Et l’année
suivante, également à la Xinhua, elle campe une
superbe madame Butterfly dans le film éponyme de Yi
Wen (《蝴蝶夫人》).
Petit chou (Xiao
Baicai), 1955
Madame Butterfly, 1956
1957-1958 : intermède hollywoodien
Mais, en 1957, elle est invitée à
Hollywood par Cecil B. De Mille pour jouer aux côtés
de Victor mature dans l’avant-dernier film de Frank
Borzage, sorti en 1958 : « China Doll » (《飞虎娇娃》)
[5].
Le film se passe en 1943. Li Lihua interprète le
rôle de Shuren (树仁),
jeune Chinoise d’une famille nombreuse pauvre, qui a
perdu sa mère et que son père case auprèsd’un
militaire des Tigres volants ;après avoir tenté
au début de
Dans Baby Doll, 1958
s’en débarrasser, il s’attache
à elle et finit par l’épouser, mais elle est tuée dans une
attaque
Avec Clark Gable en
1954
japonaise ; reste sa fille……..
Le film dépasse les clichés habituels du cinéma
américain quand il met en scène des Chinois. Li
Lihua a un rôle particulièrement difficile à
interpréter car il est pratiquement muet, mais elle
est remarquable, en évitant les poncifs mélos ou
romantiques.
China Doll, extrait du début [la fille du bar est
interprétée par Lisa Lu (卢燕) qui
est de la même génération, mais qui a, elle, émigré aux
Etats-Unis en 1947] :
China Doll, extrait du début
On a dépeint Li Lihua comme une
nouvelle venue dans le cinéma américain ; c’était
certes la première fois qu’elle y tournait, mais
elle était renommée, et connue de certaines vedettes
de Hollywood, dont Clark Gable. L’acteur était venu
à Hong Kong en décembre 1954 pour tourner « Soldier
of Fortune », un film d’Edward
Dmytryk sur le sauvetage d’un photojournaliste
américain fait prisonnier en Chine continentale,
et, à cette occasion, avait
fait une mini-croisière autour de Hong Kong Island
avec Li Lihua.
Avec Ingrid Bergman,
venue voir le tournage avec Clark Gable
Retour à Hong Kong
Yang Guifei, the
Magnificent Concubine,1962
En 1959, elle épouse
Yan Junqu’elle connaissait depuis longtemps et avec
lequel elle avait tourné à maintes reprises ; mais
il était marié, puis, quand sa femme était repartie
à Shanghai, avait eu une liaison avec l’actrice Lin
Dai. Li Lihua l’épouse après sa rupture avec Lin Dai
et fonde avec lui une nouvelle compagnie, la Jinlong
(金龙影片公司).
A partir de 1960, elle travaille surtout pour la
Shaw Brothers où elle tourne dans de somptueux films
historiques typiques des
productions de l’époque, et d’abord deux réalisés
par
Li Han-hsiang (李翰祥) :
« The Magnificent Concubine » (ou Yang Guifei《杨贵妃》)
en 1962 et « Empress Wu » (ou Wu Zetian《武则天》)
en 1963.
Elle tourne ensuite dans deux films réalisés par
Yan Jun
: “The Story of Qin
Xianglian” (《秦香莲》)
en 1964 et, en 1965,
–
« The
Grand Substitution» (《万古流芳》),
un opéra huangmei adapté de la pièce
“L’orphelin des Zhao” (《赵氏孤儿》)
où Li Lihua forme un formidable duo avec l’autre
grande actrice de l’époque à Hong Kong,
Ivy Ling Po
(凌波) ;
avec elle, aussi, elle joue dans un autre succès de
cette même année 1965, “The Vermillion Door” (《红伶泪》)
de Luo Zhen (罗臻).
L’impératrice Wu
Zetian selon Li Han-hsiang, 1963
Dans“Between Tears and
Laughter”, 1965
Toujours en 1965, elle est couronnée meilleure
actrice au 3ème festival du Golden Horse
pour son rôle dans « Between Tears and Laughter » (《故都春梦》),
un film coréalisé par une pléiade de réalisateurs de
la Shaw Brothers.
En 1967, elle interprète le rôle qui lui avait été
refusé à ses débuts : celui de Guanyin. Mais son
grand rôle de la fin des années 1960 est à nouveau
dans un film de
Li Han-hsiang,
un film d’espionnage produit à Taiwan en
1969 : « Storm over the Yangtse River » (《扬子江风云》).
Son rôle dans ce film lui vaut à nouveau le prix de
la meilleure actrice au festival du Golden Horse.
Dans “Storm over the
Yangtse”, 1969
Dans “The Fate of Lee
Khan”, 1973
Elle joue encore dans le film de
King Hu (胡金铨)
sorti en 1973 : « The Fate of Lee Khan » (《迎春阁之风波》).
Et soudain elle annonce qu’elle abandonne le cinéma.
Elle n’apparaît plus que dans quelques films de la
fin des années 1970, dont un nouveau « Rêve dans le
Pavillon rouge » produit par Ivy Ling Po en 1978.
1973 : fin de carrière
Après plus de 120 films à son actif en 33 ans de carrière,
elle va s’installer avec Yang Jun aux Etats Unis. Il était
en effet malade, souffrant d’un diabète et d’une maladie du
cœur diagnostiqués au début des années 1970. Ils
s’installent à Long Island où Yang Jun meurt, d’une crise
cardiaque, en août 1980.
En 1993, un hommage est rendu à l’actrice au 30ème
festival du Golden Horse.
En 1994, elle enregistre un disque pour EMI Singapour avec
des veilles chansons de sa jeunesse, mais aussi trois
nouveaux titres. Elle s’est remariée et est revenue vivre à
Hong Kong.
[3]
Littéralement : le monde entier est
un tissu de mensonges.
[4]
A ne pas confondre avec « Blood-stained Begonia » (《血染海棠紅》)
réalisé en 1949 par Yue Feng, avec
Bai Guang (白光)
et
Yan Jun
(严俊).
Elle aussi star de la Shanghai occupée puis de Hong
Kong, Bai Guang est une autre version de la femme
fatale cum courtisane/prostituée que celles
interprétées par Li Lihua ou
Zhou Xuan
qui toutes deux gardent un fond de bonté, voire de
pureté.
[5]
Jiāowá,
c’est-à-dire l’adorable poupée des
Tigres volants. Ces « Flying Tigers » sont une
brigade de pilotes de l’armée américaine qui se sont
battus en Chine pendant la guerre contre les
Japonais. C’est un épisode les concernant qu’a
choisi Bille August pour son
premier film réalisé en
Chine.