par Brigitte
Duzan, 7
octobre 2011, actualisé 8 mai 2023
Pema Tseden a
d’abord signé ses films Wanma Caidan (万玛才旦),
transcription phonétique de son nom en chinois. Le
changement de nom n’a rien d’anecdotique, c’est une
affirmation identitaire. Il a été lepremier
réalisateur tibétain en Chine, formé à l’Institut du
cinéma de Pékin, et précurseur de ce qui est
maintenant un cinéma tibétain en plein essor dont il
est le chef de file.
Un parcours d’abord
littéraire
Né en 1969, Pema
Tseden est originaire du village de Thrika, dans la
préfecture tibétaine autonome de Hainan (海南藏族自治州),
à l’est de la
province chinoise du Qinghai (青海),
c’est-à-dire ce qui était, dans le Tibet
traditionnel, la province de l’Amdo. Les Tibétains
de cette région ont une forte identité culturelle,
et parlent un dialecte qui est l’un des principaux
de la langue tibétaine.
Pema Tseden recevant
le prix du meilleur scénario à Venise (septembre
2018)
L’université du
Nord-Ouest
Pema Tseden est
imprégné de cette culture. Fils de nomades, il est
le seul de trois enfants à avoir poursuivi ses
études, en mandarin.Il est diplômé de
l’Institut des Nationalités du nord-ouest, à Lanzhou
(Gansu), et a fait des études bilingues
tibétain-chinois.
A partir de 1991, il a été interprète, et a publié
des articles sur la littérature et l’art tibétains
dans diverses revues. Il a en même temps commencé à
écrire des nouvelles.
Mais, se sentant
limité dans son expression et son public par la
seule écriture, il a voulu passer au cinéma pour
mieux témoigner de l’art et de la culture de son
peuple. Il a cependant gardé de ses débuts
littéraires l’art d’écrire de bons scénarios.
Un réalisateur attaché
à ses racines tibétaines
En 2003, il a décroché une
bourse de la Trace Foundation
[2] pour
entrer à l’Institut du cinéma de Pékin et y suivre
un programme de doctorat d’un an en réalisation et
littérature. A la fin de l’année, il a reçu une
bourse supplémentaire pour tourner son film de fin
d’études : ce fut « Grassland » qui marque le début
de sa carrière de réalisateur, et a été couronné par
de nombreux prix, tant en Chine qu’à l’étranger.
Authenticité dès son
premier court métrage
« Grassland » (《草原》)est un court
métrage de 22 minutes, mais il annonce un style très
personnel, en prise directe sur la vie dans ces
immensités glacées. L’histoire en est relativement
simple : Ama Tsomo (阿妈措姆)
est une vieille
femme sans enfant ; le village va donc la prendre en
charge. On apprend alors que ses yaks ont été volés,
mais elle se préoccupe moins des bêtes que des
voleurs, préférant un règlement négocié selon la
coutume au recours à la justice, qui leur vaudrait
d’être emprisonnés. Il n’y a pas vraiment d’acteur,
Ama Tsomo comme les autres vivent sous le regard de
la caméra leur vie de tous les jours. On ne peut
faire plus authentique.
En même temps,
« Grassland » reflète l’empreinte profonde de la foi
bouddhiste dans la vie quotidienne et les croyances
populaires. Il annonce une thématique qui va se
retrouver dans les films ultérieurs du réalisateur.
Ce premier film
était en effet une introduction, définissant un
style personnel. Le même sentiment d’authenticité se
dégage de son film suivant, qui montre avec finesse
et humour l’impact d’une modernité venue de
l’extérieur sur le mode de vie traditionnel de
villageois tibétains : « Le Silence des pierres
sacrées » (jìngjìngde
maníshí《静静的嘛呢石》ལྷིང་འཇགས་ཀྱི་མ་ནི་རྡོ་འབུམ་).
Réflexion sur une
culture menacée
« Le Silence des
pierres sacrées » a fait le tour des festivals, en
commençant par le festival de Busan, en novembre
2005. Il a
ensuite été primé en Chine, au 6ème
festival de Shanghai en juin 2006, puis au 8ème
festival de Changchun où le président du jury qui a
décerné son prix à Pema
Tseden n’était autre que
Wu Tianming (吴天明) :
l’accolade de l’aîné valait le prix. En France, on a
vu le film au festival des Trois
Affiche du film
« Le
silence des pierres sacrées »
Continents, à
Nantes, en novembre 2005, et au festival du cinéma
chinois à Paris en 2006. Il a fait l’unanimité
partout.
C’était la première
fois qu’un film sur le Tibet était réalisé par un
Tibétain, et joué par des Tibétains dans leur
langue. Le budget était des plus serrés, juste trois
millions de yuan, quelque 375 000 dollars. Le
tournage a été bouclé en six semaines, dans des
conditions climatiques éprouvantes. Mais ce sont
peut-être ces conditions, justement, qui en font un
document humain d’une extraordinaire vérité.
Photo du film « Le
silence des pierres sacrées »
Dans
son scénario, Pema Tseden décrit la vie d’un jeune garçon
que ses parents ont confié à un temple bouddhiste, non loin
de leur village, et que tout le monde appelle « le petit
lama » avec un mélange d’affection et d’un certain respect.
Sa mission est de s’occuper quotidiennement d’un enfant de
sept ans qui a été déclaré « Bouddha vivant »[3].
Le gamin reçoit très sérieusement les moines venus lui
rendre visite, mais, comme tous les gamins de son âge,
raffole des séries télévisées, comme le « petit lama » qui
en raffole.
Pour le Nouvel An,
celui le jeune moine rentre chez lui au
village pour passer les fêtes en famille, et a la
surprise de découvrir que ses parents, justement,
ont acheté un poste de télévision qui trône
maintenant à côté de l’autel familial, avec
l’enregistrement en VCD de la dernière saga
télévisée sur les aventures du Roi singe. Dans ce
village paisible où la vie s’écoule toujours au
rythme des saisons et en accord avec les traditions
et les préceptes bouddhistes, la lucarne magique
apporte les images d’un monde lointain qui est à la
fois attrayant et menaçant, et d’autant plus
menaçant qu’il est attrayant.
Si le
gouvernement central est loin, la Chine, elle, est
omniprésente. La modernité qu’elle représente est en marche,
le petit frère du petit lama en est la preuve. Lui, au lieu
de sutras, apprend les mathématiques et la géographie à
l’école, l’histoire aussi, dans des manuels chinois qui
disent que le Tibet fait partie de la Chine et qu’il en a
toujours été ainsi. Des manuels écrits en chinois qui est la
langue de l’école, où le petit frère a déjà appris l’une des
leçons essentielles pour réussir dans la vie moderne : « «
Si tu apprends l’arithmétique, explique-t-il au petit lama,
tu pourras devenir comptable dans le
Photo du film « Le
silence des pierres sacrées »
village. Si tu
apprends le chinois, tu pourras partir travailler
dans une grande ville en Chine. Le
tibétain ? A quoi ça sert d’apprendre le
tibétain ? ».
Tout est dit. C’est
un constat lucide qui fait planer l’ombre d’une
menace : la perte d’identité. Sur le bord de la
route, un vieil homme continue à graver des pierres
sacrées, mais il n’a pas de successeur prêt à
prendre la relève à sa mort. C’est tout un monde qui
disparaît peu à peu.
C’est pour cela que
Pema Tseden filme, et qu’il filme comme il le fait :
pour tenter de conjurer le sort, et la crise
identitaire. Son film a été tourné dans un village
de l’Amdo, dans la langue locale, et tous les
acteurs sont non professionnels. Lorsque le film est
sorti, il a pris quelques bobines et est allé le
projeter là-bas, chez lui. Les villageois
émerveillés n’avaient jamais vu un film où les gens
parlaient leur langue…
Approfondissement de
la réflexion avec « The Search »
La conclusion du
« Silence des pierres sacrées » semble assez
pessimiste dans son réalisme sans illusions, Pema
Tseden a depuis lors repris sa réflexion sur une
crise identitaire qui est aussi la sienne. Son
second film, sorti à l’étranger sous le titre
« The
Search » (《寻找援智美更登》
བཙལ་བ་),
est effectivement une quête, quête d’une culture qui
disparaît avec les vieux Tibétains qui en étaient
les représentants et dépositaires.
Affiche du film « The
Search »
Il a dit
que c’était un
film sur l’amour. Il raconte effectivement des
histoires d’amour, mais c’est surtout un film sur
l’amour de sa terre natale et de sa culture, et un
témoignage de la profondeur de ses traditions.
Nostalgie d’un
monde qui passe avec « Old Dog »
Affiche du film « Old
Dog »
Le troisième
film de Pema Tseden,
« Old
Dog » (《老狗》
ཁྱི་རྒན་),
sorti début 2011, offre une vision plus méditative,
plus nostalgique aussi, d’un monde qui disparaît.
Evidemment le contexte culturel est toujours là, et
la modernité venue d’ailleurs toujours aussi
agressive. Mais le film a une portée plus
universelle que les films précédents.
Pema Tseden montre un
monde ancien qui disparaît presque naturellement,
par la nature des choses, parce que toute chose est
promise à la mort, au Tibet comme ailleurs. Ce qui
n’empêche
pas d’en ressentir une
certaine tristesse, avec la nostalgie de ce qui
bientôt ne sera plus.
Naissance d’un
cinéma tibétain
Pema Tseden est le
premier réalisateur tibétain à avoir tourné, dans sa
propre langue, des films qui dépeignent la vie et la
culture tibétaines de l’intérieur. Ce sont
des films authentiques. Et si cette authenticité a
sauté aux yeux quand ces films sont sortis, c’est
qu’on était habitué à un cinéma chinois filmant des
films sur le Tibet en mandarin, sur des scénarios
passant la réalité au prisme de la culture chinoise.
L’exemple classique
et modèle du genre est « Serfs » (《农奴》),
film de
Li Jun (李俊)
sorti en 1963. Il offrait pourtant une timide
avancée : le titre et le générique étaient en
chinois et tibétain, et les personnages tibétains
parlaient tibétain. Le scénario était basé sur une
histoire vraie que le scénariste, Huang Zongjiang,
avait entendu raconter, d’un serf qui avait feint
d’être muet pour échapper à son maître.
Affiche du film
« Serfs »
Photo du film
« Serfs »
Mais on était en
1963 et le film a été produit par le très officiel
Studio du 1er août, le studio de l’Armée.
Dès la voix off de la séquence introductive, en
mandarin, on se retrouve en terrain idéologique, et
les séquences suivantes tiennent de la
représentation traditionnelle du Tibet folklorique.
Le film est une image qui se veut réaliste de la
misère du peuple tibétain avant sa libération par le
grand frère chinois.
C’est un exemple
parmi d’autres. Il ne faut pas oublier que, lorsque
« Le
voleur de chevaux » (《盗马贼》),
le superbe film de
Tian Zhuangzhuang(田壮壮)
filmé au Tibet, est sorti en Chine à la fin des
années 1980, il a été doublé en mandarin et classé
dans la catégorie des « films ethniques ».
Les temps ont
changé, la mode est aujourd’hui aux films semi
documentaires sur les ‘minorités’ tournés dans leur
langue. Mais on a vu récemment, avec le dernier film
de
Liu Jie (刘杰)
filmé chez les Lisu (« Deep
in the Clouds »),
que les habitudes ont du mal à mourir et les
mentalités à évoluer.
C’est pourquoi
l’émergence d’un réalisateur comme Pema Tseden
marque un tournant. En 2011, son directeur de la
photographie,
Sonthar Gyal,
passé à son tour derrière la caméra, a livré un film
qui s’inscrit dans la même démarche que celle de
Pema Tseden,
Ils sont tous deux
épaulés par un directeur du son, Dukar Tserang (德格才让),
avec lequel ils forment un trio inséparable. C’est
dans ce trio que l’on peut voir l’ébauche d’un
cinéma tibétain en Chine.
Après
« Old Dog » : transition
Après « Old Dog »,Pema Tsedenavait trois scénarios prêts, dont deux
étaient déjà à l’état de projets bien avancés.
Amerika
Ce scénario étaitcelui qui devait être tourné en premier, et
ce, pour la
première fois, dans le centre du Tibet, et non plus
au Qinghai, dans la région natale de Pema Tseden.
L’histoire se passe dans un village de montagne au
Tibet.
Le villageois Gompo a utilisé la totalité des
économies de la famille et s’est même endetté pour
acheter à Lhassa un taureau importé d’Amérique dont
il espère un pactole ; les villageois l’ont aussitôt
appelé « Amerika ».
Craignant que l’animal ait besoin d’un certain temps
pour s’accoutumer au climat et à l’altitude, Gompo
refuse les premières demandes d’insémination si bien
que le village en perd son harmonie et sa
convivialité habituelles ; les villageois se mettent
à se soupçonner, se jalouser, et même se détester.
Quand Amerika meurt soudainement, Gompo soupçonne
Karma Dorjé, un bon à rien du village, de l’avoir
empoisonné ; il était de ceux qui détestaient Gompo
parce qu’il voulait accoupler sa vache avec le
taureau. La police est dépêchée sur les lieux pour
mener une enquête ; celle-ci conclut qu’Amerika est
mort pour avoir ingurgité des herbes vénéneuses.
Gompo est au bord du désespoir.
Un villageois propose que chacun d’entre eux achète
un morceau de viande du taureau, pour compenser
partiellement la perte subie par Gompo. Tout le
monde accepte avec enthousiasme, et Gompo en est
vivement touché. Le village retrouve bonne humeur et
harmonie de bon aloi.
Le projet a été
abandonné, au moins pour l’instant, et c’est le
second qui a été poursuivi.
Ba1loon
Pema Tseden a obtenu
en mars 2012
un prix de 150 000 HK$ (soit 19 300 $) pour son
scénario de « Balloon » au Hong Kong Asia Film
Financing Forum (HAF).
Mais le film ne verra pas tout de suite le jour. Il
viendra après deux autres films qui constituent une
nouveauté dans la filmographie de Pema Tseden :
l’adaptation de ses nouvelles, comme c’est le cas de
« Balloon ». Le tournant est amorcé avec « Tharlo ».
Adaptations de
nouvelles
2015 : Tharlo
Sorti en première
mondiale à la 72èmeBiennale de Venise
(section Orizzonti) en août 2015, et bien que
poursuivant la réflexion entamée avec « Le silence
des pierres sacrées »,
« Tharlo » (《塔洛》
ཐར་ལོ།)
marque un tournant dans la cinématographie de Pema
Tseden : c’est le premier film qu’il réalise en
adaptant l’une de ses nouvelles alors qu’il avait
jusque-là conservé, en tant qu’écrivain, sa distance
avec le cinéma.
C’est aussi un
tournant dans son style : un film austère, en noir
et blanc, interprété par des acteurs connus
localement au Qinghai.
2018 : Jinpa
Jinpa, affiche de la
Biennale
C’est également,
trois ans plus tard, à la
Biennale de Venise 2018,
dans la section Orizzonti, qu’est sorti en première
mondiale le film suivant, dans un style tout aussi
novateur :
Cette fois, le
scénario est adapté de deux nouvelles : l’une de
Pema Tseden lui-même, intitulée « J’ai écrasé un
mouton » (《撞死了一只羊》),
dont il a gardé le titre chinois pour le film (Jinpa
étant le nom de l’acteur principal) ; l’autre d’un
autre écrivain tibétain, Tsering Norbu (次仁罗布),
intitulée « L’Assassin » (《杀手》)
[4].
Il a commencé à
travailler sur le scénario immédiatement après avoir
terminé celui de « Tharlo ».
« J’ai tué un
mouton » est l’histoire d’un conducteur de camion
qui heurte un jour, sur une route déserte, un
mouton surgi on ne
sait d’où et le tue. Accablé de remords, il passe le
reste du récit à tenter d’assurer la rédemption de
son âme en facilitant la réincarnation du mouton.
Quant au récit de
Tsering Norbu, il conte l’histoire d’un homme à la
recherche de l’assassin de son père afin de le
venger. La jonction improbable des deux récits se
fait sur la route, dans l’imagination de Pema
Tseden : le conducteur de camion, trimballant son
mouton mort à l’arrière de son véhicule, prend en
stop le pèlerin en quête de vengeance. Les deux
quêtes, de rédemption et de vengeance, finissent
ainsi par se rejoindre. Le scénario est magistral et
a été primé à la Biennale.
La réalisation
ajoute un élément onirique à l’atmosphère des deux
nouvelles, l’interprétation assurant par ailleurs
une dimension grand public. Pema Tseden poursuit
dans la ligne de « Tharlo » son entreprise
d’adaptation littéraire, ici particulièrement
complexe.
2019 : Balloon 《气球》
En août 2018, le
réalisateur était « chez lui » pour tourner le film
adapté d’un autre de ses récits,
« Balloon »
(《气球》),
dont le scénario attendait un producteur depuis mars
2012.
Le film est sorti
l’année suivante, et a été présenté en première
mondiale à la
76ème
Biennale de Venise, dans la section
Orizzonti.
Le 4 octobre 2019, au 24ème
festival de Busan où il présentait le film,
Pema Tseden s’est vu décerner le Visionary Director
Award, prix qui lui a été remis par le réalisateur
philippin Brillante Mendoza.
2022 : Le Léopard des
neiges
《雪豹》
En 2022, il a tourné un film inattendu, « Le Léopard
des neiges » (《雪豹》), sur le thème de la protection des animaux en danger de disparition,
et les conflits que cela entraîne pour les bergers
pour lesquels ces animaux représentent une menace.
2023 : Un inconnu
《陌生人》
En mars 2023, il a encore réussi à tourner un film
intitulé « Un inconnu » (《陌生人》),
adapté de sa nouvelle éponyme[5],
avec dans le rôle principal l’acteur Huang Xuan (黃轩).
2019
Balloon《气球》 2022
Le Léopard des neiges《雪豹》(en postproduction) 2023
Un inconnu 《陌生人》(à terminer)
A lire en complément :
Des articles (en anglais) publiés dans un numéro
spécial du Journal of Chinese Cinemas (vol. 10, n°
2, 2016) consacré à Pema Tseden, et édité par
Jessica Yeung et Lo Kwai-cheung. La plupart des
articles ont été rédigés pour un colloque qui s’est
tenu à l’Université baptiste de Hong Kong en octobre
2014, avec la participation de et en interaction
avec Pema Tseden.
-
Contested Tibetan landscapes in the films of Pema
Tseden, by Anup Grewal
(sur les paysages des films “Le silence des pierres
sacrées” et “Old Dog”)
-
L’article de Lo Kwai-cheung du Soochow Academic en
anglais: "Buddha found and lost in the Chinese
nation of ‘Diversity in Unity’: Pema Tseden's films
as a Buddhist mode of reflexivity"
Une série d’articles (en chinois) ont également été
publiés dans le numéro d’avril 2015 de Soochow
Academic, le principal journal publié par l’Académie
des sciences sociales de Chine – c’est la première
fois qu’un écrivain tibétain a reçu une telle
attention de la part de l’Académie :
- Les récits allégoriques de Pema Tseden (萬瑪才旦的寓言式小說),
par Jessica Yeung (杨慧仪)
- A la recherche de Bouddha dans la société
séculière chinoise multi-ethnique : sur les films de
Pema Tseden (在多種族中國在俗社會裏尋找佛祖:論萬瑪才旦的電影)
par Lo Kwai-cheung (罗贵祥)
La vidéo de l’intervention de Pema Tseden lors d’une
« conversation à cinq » qui a eu lieu dans le cadre
du colloque sur son œuvre organisé en octobre 2014
par l’Université baptiste de Hong Kong :
« Littérature et environnement local » (地域与文学)
[2]La
Trace Foundation est une ONG qui travaille
avec des communautés tibétaines en Chine
depuis 1993.
Voir
l’interview du réalisateur sur sa formation
et l’importance qu’y a jouée la Fondation :
Foundation
[3]
Le terme « Bouddha vivant » (Huofo
活佛)
est le
terme utilisé en chinois. D’après la
tibétologue Françoise Robin, on parle dans
ce cas en tibétain de "tülku" :
"corps d’émanation" ou plus simplement "lama
réincarné". De la même manière, le terme de
"petit lama" est une traduction du chinois ;
en tibétain, explique-t-elle, « le terme
"lama" est réservé exclusivement aux
réincarnations, pas aux moines ordinaires.
Donc … le terme de "petit lama" utilisé pour
le jeune moine est ambigu, en fait,
dans le film,
il est appelé "moinillon" (tibétain de
l’Amdo : wäntruk, ban phrug). »
[5]
Nouvelle traduite en français qui fait
partie du deuxième recueil de nouvelles paru
en France :
J’ai écrasé un mouton,
recueil de huit nouvelles traduites du
chinois par Brigitte Duzan, éd. Picquier,
août 2022.