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Qu Xiaosong
瞿小松
Présentation
par Brigitte
Duzan, 13 décembre 2013
Compositeur réputé de musique contemporaine, Qu
Xiaosong est moins connu comme compositeur de
musiques de films ; il a pourtant travaillé avec les
plus grands réalisateurs chinois, dans la seconde
moitié des années 1980 et au début des années 1990.
Eléments
biographiques
Qu
Xiaosong (瞿小松)
est né en 1952 à Guiyang, dans la province du
Guizhou (贵州省贵阳市),
dans le sud-ouest de la Chine.
En 1968, à
l’âge de seize ans, comme tous les jeunes de son
âge, il doit partir vivre auprès des paysans : il
est envoyé dans le sud-est du Guizhou, dans la zone
montagneuse de la minorité Miao. Il apprend le
violon tout seul, et, en 1972, entre comme
violoniste dans la troupe d’opéra de Pékin de
Guiyang. |
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Qu Xiaosong |
En 1978, à la
réouverture des universités, il est admis au Conservatoire
central de musique de Pékin, dans la classe de composition
où il est l’élève du compositeur Du Minxin (杜鸣心).
Il en sort en 1983, et commence à enseigner.
En 1989, il est
invité à l’université Columbia, à New York ; il est ensuite
resté dix ans aux Etats-Unis. Il est rentré en Chine à
l’automne 1999, pour enseigner la composition au
Conservatoire de Shanghai.
Compositions
Qu Xiaosong a
composé de la musique de chambre, de la musique symphonique,
mais aussi de la musique vocale, et des opéras. Parmi les
quatre opéras qu’il a écrits à ce jour, le plus récent est
l’opéra de chambre « The Test », commission de la Biennale
de Munich et de l’opéra contemporain de Berlin, où il a été
représenté en 2004.
Mais, auparavant,
il avait écrit un autre opéra de chambre, représenté pour la
première fois à Bruxelles en 1998 :
« Life on a String » (《边走边唱》),
opéra en un acte dont le livret est adapté de la même
nouvelle de Shi Tiesheng que le film éponyme de
Chen Kaige
(陈凯歌)
pour lequel Qu Xiaosong a également composé la musique, en
1991.
Il a commencé
à écrire de la musique de film pour le deuxième film de
Zhang Nuanxin (张暖忻), l’ « Ode à la jeunesse », ou
« Sacrificed Youth » (《青春祭》), sorti en 1985. Il a continué
l’année suivante avec la musique du film de
Tian
Zhuangzhuang (田壮壮)
« Le voleur de chevaux » (《盗马贼》).
L’année d’après encore, en 1987, il a composé celle du film
de Chen Kaige (陈凯歌)
« Le roi des enfants » (《孩子王》), et, en
1988, celle du film de
Huang Jianxin (黄建新)
« Samsara » (《轮回》).
Dans toutes ces œuvres, il s’opère une sorte de symbiose
entre la musique et le film, au point que la musique devient
un élément essentiel, au même rang que l’image ; c’est tout
particulièrement vrai chez Chen Kaige. Ce n’est sans doute
pas étonnant : tous ces artistes sont de la même génération,
unis par la même expérience pendant la Révolution
culturelle, et après.
Sa musique joue sur le silence, mais s’inspire aussi des
musiques populaires chinoises. Un critique américain a dit :
« En une seule ligne mélodique, Qu réussit à évoquer tout un
vaste paysage. » C’est exactement en quoi sa musique est
parfaitement complémentaire de l’image dans des films comme
« Le voleur de chevaux » ou « Le roi des enfants ».
Après « Life on a String », Qu Xiaosong a encore composé une
musique de film en 1992, pour le premier long métrage d’Ang
Lee (李安) « Pushing Hands » (《推手》). Et puis plus
rien (1) : les temps avaient changé, les films aussi. Qu
Xiaosong aura accompagné les meilleurs films de cette
période d’or pour le cinéma chinois qu’est la fin des années
1980.
Composition pour voix et percussions, interprétée par
lui-même 《定风波》
Note
(1) A part, en
1996, sa participation à un documentaire néerlandais sur la
musique chinoise moderne et la Révolution culturelle :
« Broken Silence » (De
oogst van de stilte).
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