Movie View International et Weying se sont unis,
nous dit-on, pour proposer une sélection de huit
films chinois réalisés par de jeunes réalisateurs
constituant une force émergente, une sorte de
nouvelle vague du cinéma chinois dont les
contours se précisent peu à peu en cette fin des
années 2010.
Movie View est une revue de cinéma, en ligne et
version papier, Weying est une plateforme de vente
de billets en ligne dont la maison mère est Tencent
et qui a l’an dernier étendu ses opérations à la
production et la distribution de films. On voit se
profiler de nouveaux acteurs pour soutenir et
promouvoir des jeunes cinéastes qui, comme dans
toute nouvelle vague, érigent le manque de moyens en
esthétique personnelle.
Les huit films seront projetés au cinéma
Christine 21
à Paris sur trois journées, du 4 au 6 mai.
Pour donner plus de lustre à leur événement, les
organisateurs prévoient de décerner un Prix du
public qui sera remis lors du festival de Cannes,
comme pour montrer qu’il y a un cinéma chinois de
valeur même s’il n’y en a aucun en compétition,
hormis le film de
Li Ruijun (李睿珺)
accepté in extremis.
Hormis
« Kaili
Blues » (《路边野餐》)
qui a déjà été programmé plusieurs fois en France,
ce Panorama apporte effectivement un lot de
nouveautés parmi les huit films proposés :
- On a déjà parlé de
« Mr
Donkey » (《驴得水》),
une comédie sans stars ni gros budget, mais avec un
scénario et des dialogues en or, qui, après avoir
été un succès au théâtre, a rencontré un gros succès
auprès du public à sa sortie en Chine fin octobre
2016.
- On a parlé également de
« Moutain
Cry » (《喊山》)
de
Larry Yang (杨子)
qui a été le film de clôture du festival de Pusan en
octobre 2015. « Mountain Cry » est un film subtil et
superbe, qui a d’abord pour lui de partir d’un très
bon scénario, adapté d’une nouvelle de la romancière
Ge Shuiping (葛水平),
doublement primée en 2005.
- « What’s in the Darkness » (《黑处有什么》),
premier film de la réalisatrice Wang Yichun (王一淳)
est un policier-prétexte, une sombrefable sur le
cloisonnement mental d’une petite ville chinoise,
microcosme donnant une image glaçante de
l’autoritarisme et de la répression (y compris
sexuelle) subis par l’ensemble de la société. Wang
Yichun a elle-même écrit le scénario, basé sur ses
souvenirs personnels de sa jeunesse dans le Hubei,
dans les années 1990.
- Premier film du chef opérateur Xiang Guoqiang (相国强)
sorti en Chine en janvier 2017, « Young Love Lost »
(《少年巴比伦》)
est adapté, comme l’indique le titre chinois, du
roman de Lu Nei (路内)
« Young Babylon » (《少年巴比伦》)
,
un roman d’un humour décapant dont le personnage
principal est un jeune garçon dont la seule issue
est, comme son père, de travailler dans l’usine
chimique locale, mais qui survit grâce à son humour.
Le film, lui, est construit autour de son histoire
d’amour avec la jeune doctoresse de l’usine.
- « Pleasure. Love » (《欢·爱》)
est le premier film d’un jeune réalisateur qui a
commencé comme assistant de
Stanley Kwan (关锦鹏)
sur « Energy Behind the Heart » ou « Show Time » (《用心跳》)
en 2009 : Huang Yao (黄尧).
C’est une double histoire d’amour dont les motifs se
répondent.
- « Duckweed » (《乘风破浪》),
second film de
Han Han (韩寒),
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