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Brève histoire des studios de cinéma chinois
par Brigitte Duzan, 16 janvier
2012
II. Les grands
studios de la République populaire
L’un des
principaux éléments du système de contrôle du cinéma par
l’Etat chinois, après 1949, est le réseau de studios dont
l’existence remonte, pour la plupart, aux dix premières
années de la République populaire.
Survol
historique
1. Le nouveau
gouvernement chinois prend en effet, dès le départ, le
contrôle de l’industrie cinématographique, comme du reste de
l’économie. Les premiers studios d’Etat voient le jour
dès 1949, à Pékin et Shanghai, puis se développent dans
les provinces. Ils opèrent selon un système de quotas,
établis par les responsables de la planification. Les
studios privés disparaissent, nationalisés.
2. Avec le
Grand Bond en avant, une frénésie s’empare du secteur.
Le Grand Bond en avant nécessite une mobilisation de masse,
et les films sont jugés essentiels pour créer l’enthousiasme
productiviste nécessaire pour gagner la bataille de l’acier.
Pour multiplier le nombre de films, il faut créer plus de
studios. Outre ceux déjà établis à Canton, Chengdu, Xi’an,
au Xinjiang et en Mongolie intérieure, le Bureau du cinéma
prévoit d’en créer un dans chaque province.
Dans la première
moitié de 1959, dix nouveaux studios voient le jour, les
autres sont créés dans la seconde moitié de 1960. Dans le
nord, à Jilin (吉林),
est même ouvert le premier studio de district, par un
employé du studio de Changchun qui débute avec 500 yuans.
C’est l’équivalent des « hauts fourneaux de village » qui
sortent de terre un peu partout à l’époque. Le cinéma répond
au slogan en vigueur : « [produire] plus, plus vite, mieux
et moins cher ». En 1962, il y a au total 33 studios (电影制片厂),
même si certains n’ont guère plus qu’un bureau et une
personne.
3. Après la
Révolution culturelle, le secteur s’est ensuite développé à
partir du discours de Deng Xiaoping de décembre 1978
appelant à « l’émancipation des esprits », mais surtout
après 1982, dans le cadre de la politique d’ouverture au
système concurrentiel.
Mais une
rupture intervient après les événements de Tian’anmen de
1989 : une brèche est ouverte dans le monopole d’Etat. « Mama » (《妈妈》),
de Zhang Yuan
(张元),
est le premier film de la Chine nouvelle réalisé hors studio
d’Etat. C’est la naissance de la sixième génération, mais
aussi du cinéma indépendant chinois.
4. En même
temps, le réseau des studios connaît, toujours sous l’égide
du gouvernement, un immense mouvement de restructuration qui
transforme la plupart d’entre eux en groupes diversifiés,
soumis à des obligations de résultat. Par ailleurs, le
système de contrôle est resserré : le 1er
juillet 1996, l’Administration d’Etat de la radio, du
film et de la télévision (le SARFT) publie une nouvelle
réglementation en 64 articles qui, entre autres, interdit
strictement tout film tourné en dehors des studios d’Etat.
Certains
deviennent de gigantesques conglomérats sur lesquels l’Etat
s’appuie d’une part pour animer ses campagnes régulières de
propagande, d’autre part pour appuyer sa politique de
conquête des marchés étrangers à coup de co-productions
visant à concurrencer les grosses productions américaines,
5. En 2000
s’ouvre l’ère des grosses co-productions transnationales
avec l’accord tripartite Hong Kong-Taiwan- Chine pour la
production du film d’Ang Lee « Tigres et dragons » (《卧虎藏龙》),
la partie chinoise étant une filiale du studio le plus
puissant, le China Film Group.
En juillet
2005, les autorités de régulation resserrent les conditions
en publiant une nouvelle réglementation qui restreint à
35 studios désignés par le texte la possibilité de
conclure des contrats de co-production avec des partenaires
étrangers ; mais depuis lors les accords se sont multipliés.
Les studios multiplient aussi les co-productions entre eux
pour augmenter leurs moyens et diversifier les genres
produits, surtout pour le marché intérieur.
Le cinéma chinois
reste majoritairement contrôlé par l’Etat.
Deux grands groupes
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China Film
Group (中国电影集团公司, ou en abrégé 中影集团)
C’est
aujourd’hui le plus important groupe
cinématographique chinois ; basé à Pékin, c’est un
monstre d’Etat. Ses activités couvrent la production
de films pour le cinéma et la télévision, la
distribution et la diffusion, l’importation et
l’exportation, la gestion des équipements de
tournage, le développement et le montage des films,
la production de DVD/VCD, le développement de
produits dérivés, la publicité, et jusqu’à la
gestion immobilière.
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China Film Group |
Toutes ces
multiples activités sont réalisées
par le
biais de filiales spécialisées dont les missions sont
directement contrôlées par l’organisme central de régulation
de la radio, du film et de la télévision. La China Film
Import & Export Corporation et la China Film Co-production
Corporation gèrent les activités en rapport avec
l’étranger. La première, qui avait jusqu’en 2003 le monopole
de l’importation de films étrangers, est le principal
exportateur de films chinois.
La seconde, fondée
en 1979, a co-produit en 1985 le film de Bernardo Bertolucci
« Le dernier empereur », puis, dans les années 1990, les
grands succès chinois comme « Epouses et concubines » (《大红灯笼高高挂》)
en 1991 et
« Adieu ma concubine » (《霸王别姬》)
en 1993. A partir de 2000, le film d’Ang Lee « Tigres et
dragons » (《卧虎藏龙》)
a marqué
l’entrée sur le marché des superproductions internationales.
Ce secteur a pu se développer à partir de 2004, grâce à une
nouvelle réglementation permettant l’établissement de
joint-ventures avec des groupes chinois ou étrangers. En
octobre 2004, le China Film Group a ainsi signé un accord
avec le groupe privé chinois Hengdian et la Warner Brothers
pour créer Warner China Film dont les projets incluent non
seulement des productions de films mais aussi la
construction de multiplexes de cinémas.
Han Sanping |
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China Film
Group
est né en 1999 de la fusion de divers studios
préexistants dont le plus ancien studio d’Etat
chinois, le Beijing Film Studio, créé dès 1949, et
le studio spécialisé dans les films pour enfants, le
Children Film Studio. C’est ce groupe qui produit,
entre autres, les films de Feng Xiaogang et nombre
de films « de Hong Kong ». C’est aujourd’hui le
principal distributeur de films en Chine, avec un
réseau de 400 cinémas. C’est lui aussi qui possède
la chaîne de cinéma CCTV 6.
Le groupe
est présidé par Han Sanping (韩三平)
qui
a été le principal maître d’œuvre de son ouverture à
l’international et de son développement rapide ces
dernières années. Il est aussi vice-président de la
très officielle Association des artistes du cinéma
et de la télévision. C’est un nationaliste fervent
qui encourage les réalisateurs à faire des films
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patriotiques et
éthiques, se justifiant en disant que le nationalisme est
aussi une des marques de fabrique de Hollywood. Il a donné
en 2007 une interview publiée sur le portail sina dans
laquelle il affirmait entre autres qu’il fallait louer les
prouesses économiques réalisées par le pays…
C’est lui qui a
produit et coréalisé les deux récentes superproductions sur
la fondation du Parti et de la République populaire :
« Founding of a Republic » (《建国大业》)
et
«
Beginning of the Great Revival » (《建党伟业》).
·
Shanghai Film
Group
(上海电影集团公司)
Ce
groupe fait partie du conglomérat Shanghai
Entertainment & Media Group. Contrairement au groupe
de Pékin, il a conservé le nom du studio dont il
tire son origine : le Shanghai Film Studio (上海电影制片厂),
créé en 1949, qui, sur près de cinquante ans, a
produit plus de 500 films.
C’est
en 1996 qu’a été créé le Shanghai Film and TV Group,
regroupant côté cinéma, outre le Shanghai Film
Studio, trois autres studios spécialisés : un studio
spécialisé dans les documentaires, un autre dans le
doublage de |
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Shanghai Film group |
films, et
surtout le célèbre Shanghai Animation
Film Studio (上海美术电影制片厂),
créé en février 1950 en regroupant des sociétés et artistes
préexistants (dont les frères Wan, auteurs des premiers
dessins animés chinois) ; le studio, qui connut son âge d’or
dans la première moitié des années 60, avant d’être fermé au
début de la Révolution culturelle, tente aujourd’hui de
relancer ses activités.
Le Shanghai
Film Group s’est lui aussi diversifié dans les activités en
aval et en amont de la production. Il possède diverses
filiales de commercialisation (marketing, location de films,
etc..) ainsi que des laboratoires high tech. Il a étendu ses
opérations à la distribution en prenant une part majoritaire
dans le réseau de distribution et de diffusion Shanghai's
United Film qui contrôle environ 80 % des écrans de la
ville. En 2004, une filiale du groupe, Shanghai Paradise Co,
a signé un accord avec Warner Bros International Cinemas
pour créer une joint venture, Paradise Warner Cinema City,
qui a construit un multiplexe à Shanghai.
Cinq studios importants
·
Changchun Film Group Corporation
(长春电影集团公司)
C’est
sans doute le plus ancien studio chinois, et celui
dont l’histoire est la plus originale. Il remonte en
fait à l’occupation du Manchukuo par les Japonais
qui y avaient créé la Manchukuo Film Association
pour produire des films de propagande. Après la
défaite japonaise, en 1946, la société a été scindée
en deux, une partie revenant à la Chine et alors
intégrée dans le Yan’an Film Studio (延安电影制片厂).
Lors de la guerre de libération, en 1949, le studio
fut évacué à Changchun, capitale de la province du
Jilin, |
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Studio de Changchun |
au nord-est de
la Chine, la ville ayant été conquise par l’Armée rouge dès
1948.
Le studio fut
officiellement fondé par la République populaire en 1950 et,
en 1955, après avoir fusionné avec le Northeast Film Studio,
reçut définitivement le titre de Changchun Film Studio (长春电影制片厂).
Le Northeast Film Studio, pour sa part, avait été très actif
à la fin des années 1940 : en 1947, il produisit le premier
film de marionnettes de l’ère communiste, « The Emperor’s
Dream » (《皇帝梦》) ;
puis, en 1948, le premier film de science fiction en Chine,
« Preventing the Plague » et, en 1949, le premier film
étranger à être sous-titré en chinois, « An Ordinary
Soldier ». Le studio de Changchun se fait ensuite une
spécialité du doublage des films étrangers.
Le parc à thème de
Changchun (le cinéma en 4D) |
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A
partir de 1979, il diversifia ses productions,
créant en particulier en 1992 le Festival du cinéma
de Changchun. Mais c’est surtout à partir de 1998
que le studio changea de visage, participant à
l’immense mouvement de restructuration du secteur et
envoyant à la retraite un millier de ses employés.
En 2003, il annonça la construction d’un parc à
thème (长春影城主题公园),
représentant un investissement de 181 millions de
dollars, qui fut inauguré en mai 2005 dans le cadre
des célébrations du centième anniversaire de la
naissance du cinéma en Chine. |
En 2003
également, le groupe a incorporé la Huaxia Film Distribution
Company (华夏电影发行有限责任公司),
société d’Etat venue doubler le China Film Group dans
le domaine de l’importation de films étrangers.
En 2011, le studio
a produit le film sur la révolution de 1911 : « Xinhai
Geming » (《辛亥革命》).
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Western Movie Group
Corporation
C’était à l’origine le Xi’an Film Studio (西安电影制片厂),
créé en 1958 lors de la vague de créations de
studios provinciaux au moment du Grand Bond en
avant. Il a créé 19 films pendant ses dix premières
années, puis une centaine de 1979 à 1989, évoluant,
comme c’était alors la ligne directrice, vers des
sujets plus « intimes », c’est-à-dire la vie des
citoyens ordinaires. Il doit sa réputation à celui
qui fut son directeur de 1984 à 1989,
Wu Tianming
(吴天明),
qui en fit le studio phare de la renaissance du
cinéma chinois à partir de la deuxième moitié des
années 1980. |
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Le studio de Xi’an |
Le studio
produisit en particulier, outre les propres films de Wu
Tianming (« Le voleur de chevaux », puis « Le vieux
puits »), « Le sorgho rouge » (《红高粱》)
de
Zhang Yimou, en 1987, puis « Red Firecracker Green
Firecracker » de He Ping en 1993. Mais le studio contribua
aussi à faire connaître des réalisateurs moins connus de la
cinquième génération. C’est ce studio produisit les succès
de
Zhang Yang
(张扬)
en 1997 et 1999, avant de
produire le film qui marquait, en 1999 également, le passage
de Zhang Yuan
(张元)
au monde officiel des studios : « Seventeen Years » (《过年回家》).
Le studio a
pris sa forme et son nom actuels en août 2000 en incorporant
neuf autres sociétés spécialisées dans la production et la
distribution, dans le domaine du cinéma et de la télévision.
·
Xiaoxiang Film Group
(潇湘电影制片厂)
Basé à Changsha,
capitale du Hunan, le groupe est né du Hunan Film
Studio, créé en 1957 (湘
xiāng
est le nom de la rivière qui se jette
dans le lac Dongting, et par extension l’autre nom
de la province du Hunan).
A cause des événements politiques, le studio n’a
vraiment commencé à produire des films qu’après
1980, et développa ses activités surtout à partir de
1982, lorsque Wu Ziniu (吴子牛)
y fut nommé directeur
après terminé ses études à
l’Institut du cinéma
de Pékin. |
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Le studio Xiaoxiang |
Cependant, son
catalogue contient surtout des films de propagande, sur la
guerre, guerre de résistance contre le Japon et guerre
civile, sur les grands événements de la conquête du pouvoir
par le Parti, comme « Autumn Harvest Uprising » (《秋收起义》)
de Zhou
Kangyu
(周康渝),
en 1993, ou sur les grands hommes, comme « National Anthem »
(《国歌》)
de Wu Ziniu, sur
le compositeur de
l’hymne national chinois, en 1999. Cette spécialisation est
due au fait que Mao Zedong était « le fils favori » de la
province…
Aujourd’hui, le
groupe étend ses activités dans le domaine des
co-productions, souvent en partenariat avec le Hunan
Broadcast Group. Il a par exemple, en 2001, coproduit avec
le Fujian Film Studio l’un des derniers films de Wu Zinian :
« The Hero Zheng Chenggong » (《英雄郑成功》).
·
Guangxi Film
Studio (广西电影制片厂)
Ce studio, basé à
Nanning, dans le Guangxi, à l’extrême sud de la
Chine, a une histoire particulière parce que ce fut la première
affectation de Zhang Yimou à sa sortie de
l’Institut du cinéma de Pékin. Il considéra ce premier
poste comme un exil, voire une punition, mais ce fut
en fait une chance pour lui : dans les grands
studios comme ceux de Pékin ou Shanghai, les jeunes
frais émoulus de l’Académie devaient passer de
longues années dans des postes d’assistants. Zhang
Yimou et |
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Le studio du Guangxi |
ses trois
camarades de promotion au contraire furent accueillis à bras
ouverts, juste au moment où le studio, sous la direction de
Guo Baochang (郭宝昌) cherchait
à développer cette petite unité de production qui végétait
alors entre la vie et la mort.
Le studio sortit
d’un coup de l’obscurité en produisant les premiers grands
films de la cinquième génération : « One and eight » (《一个和八个》)
de Zhang
Junzhao (张军钊),
en 1983, puis « Yellow Earth » (《黃土地》)
de
Chen Kaige en 1984, avec Zhang Yimou comme chef opérateur
dans les deux
cas. En
1985, Zhang Yimou partit au studio de Xi’an,
toujours comme directeur de la photo, mais il revint
à Nanning pour tourner « Not one less » en 1999 et
« Happy Times » un an plus tard, ce dernier en
coproduction en particulier avec la 20th
Century Fox.
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Emei Film Studio
(峨嵋电影制片厂)
Ce studio, qui fut
créé en 1958 à Chengdu, est le plus important du
sud-ouest de la Chine. Il a produit quelque 200
films, mais il s’est fait connaître en 1988
lorsqu’il a produit « The Trouble-Shooters » (《顽主》)
de Mi Jiashan (米家山),
qui en a écrit le scénario avec Wang Shuo (王朔).
C’est une comédie plutôt noire, dont les personnages
sont les jeunes déboussolés typiques du monde de
l’écrivain, qui débute avec la musique « heavy
metal » de Cui Jian (崔健),
et sortit juste avant les événements
de Tian’anmen… |
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Emei Film Studio |
Deux
studios de « minorités »
Ces deux
studios étaient à l’origine réservés aux étudiants en cinéma
appartenant à ces minorités nationales pour lesquels des
classes spéciales avaient été créées à
l’Institut du cinéma de Pékin.
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Xinjiang Film
Studio
(新疆电影制片厂)
Ce
studio est l’un de ceux créés à la fin des années 50
et produit surtout des films tournés dans la région
ouïghour, comme « The Turpan love song » (《吐魯番情歌》)
ou, plus récemment, « Mai Mai Ti's 2008 » (《买买提的2008》),
sorti en mai 2008, un film tourné dans un village
ouïghour aux confins du désert de Taklimakan qui
suit l’entraînement d’une équipe de football locale
qui rêve de participer aux Jeux olympiques). |
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Le studio du Xinjiang |
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Inner Mongolia
Film Studio
(内蒙古电影制片厂)
Le studio a
produit un premier film à sa création, en 1959, puis a cessé
toute activité jusqu’en 1981. En 1985, il a produit le film
de
Tian Zhuangzhuang (田壮壮)
« On the Hunting Ground » (《猎场扎撒》),
puis quelques films sur des problèmes de la société locale,
comme, en 1991, « Yi zhong qingshen » (《义重情深》)
de Bao Nayintai (包·那音太) :
l’histoire d’un berger mongol qui, avec sa femme, adopte
quatre orphelins.
Depuis les années
1990, le studio semble s’être tourné vers des adaptations
d’œuvres littéraires, mais aussi les superproductions, comme
le « Gengis Khan » (《成吉思汗》) sorti en 1998.
Une survivance du passé
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August First
Film Studio (八一电影制片厂)
: le studio de l’armée chinoise
En mars
1951, un projet de construction d’un studio
militaire sous l’égide du département politique de
l’Armée de Libération fut approuvé par le Comité du
gouvernement central pour l’éducation culturelle du
peuple. Le studio fut ensuite inauguré le 1er
août 1952, d’où son nom. Basé à Pékin, sa mission
première est de produire des films sur des sujets
militaires, en particulier des films à contenu
éducatif.
En 1965,
le studio co-produisit en particulier,
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Le studio du 1er août |
avec le Beijing
Film Studio, le fameux film de
Wang
Ping (王萍)
« L’Orient est rouge » (《东方红》).
En 1982, c’est une autre célèbre réalisatrice qui y entra,
de la cinquième génération cette fois,
Hu Mei (胡玫) ;
elle y réalisa des films correspondant aux objectifs du
studio, dont « Army Nurse » (《女儿楼》)
et « Far from the war » (《远离战争的年代》),
en 1985 et 1987. Elle quitta le studio l’année suivante.
Pour commémorer
les 100 ans du cinéma chinois et le 60ème
anniversaire de la victoire sur le Japon, le studio a
produit une vaste épopée guerrière : « Dans les monts
Taihang » (《太行山上》),
qui suit les pas du commandant en chef Zhu De lors de ses
batailles contre les Japonais entre septembre 1937 et mai
1945. C’est le type même de film auquel le studio est
dédié : des films vantant les exploits d’un héros national,
et qui plus est pour commémorer un anniversaire.
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